САНКТ-ПЕТЕРБУРГСКИЙ ГОСУДАРСТВЕННЫЙ УНИВЕРСИТЕТ
Филологический факультет
Кафедра романской филологии
Синяпкина Екатерина Сергеевна
Особенности перевода стилизованного текста
(на материале перевода романа Б. Акунина «Любовник смерти» на
французский и английский языки)
Научный руководитель:
к.ф.н., доцент Никитина Е. Я.
Санкт Петербург
2016
UNIVERSITÉ D’ÉTAT DE SAINT-PÉTERSBOURG
Faculté de philologie
Département des langues romanes
MÉMOIRE
présentée par
Ekaterina SINYAPKINA
en vue de l’obtention du grade de
Master en Linguistique
Les particularités de la traduction du texte stylisé
(à la base des traductions du roman de B. Akounine « L’amant de la mort » en
français et en anglais)
Sous la direction de
M a d a m e l a Docteur
Ekaterina NIKITINA
Saint-Pétersbourg
2016
ès lettres
Remerciements
En préambule à ce mémoire, je souhaite adresser mes remerciements les plus
sincères aux personnes qui m’ont apporté leur aide et qui ont contribué à
l’élaboration de ce travail ainsi qu’à la réussite de cette formidable formation.
Je tiens à remercier sincèrement Madame Ekaterina Nikitina, qui, en tant que
promotrice de mon mémoire, s’est toujours montrée à l’écoute et disponible. Sans
elle, ce mémoire n’aurait jamais vu le jour. Je la remercie de m’avoir consacré son
aide et son temps tout au long de la réalisation de ce travail. Grâce à son soutien,
j’ai retrouvé l’inspiration tellement précieuse pour poursuivre mes essais dans
l’écriture.
Je remercie mes professeurs pour l’exemple qu’ils m’ont montré et pour m’avoir
poussé à évoluer et à me développer dans le domaine des lettres. Je remercie
notamment Madame Tatiana Alekseitseva, pour son professionnalisme et ses
connaissances dans le domaine de l’interprétation qu’elle a bien voulu partager
avec moi. Je ferai tout mon possible pour m’approcher de cet idéal que je connais
désormais.
Je remercie chaleureusement Madame Maria Firsova pour toutes les connaissances
qu’elle m’a apportées et pour l’inspiration qu’elle a plantée dans mon coeur.
Je remercie également Madame Alla Smirnova qui m’a ouvert le monde de la
traduction littéraire, m’a appris à voir les textes sous un angle différent, à apprécier
les mots et à savourer des expressions intéressantes.
Je tiens à exprimer ma gratitude à Monsieur Maxim Gorodisky pour son mode
d’enseignement, inspirant et amusant, et grâce à qui je suis tombé amoureuse de la
langue anglaise.
Je remercie sincèrement tous les professeurs qui ont participé à ma formation et à
mon évolution professionnelle.
Je remercie ma mère, qui est mon meilleur ami, et qui m’inspire et ne cesse de
m’encourager.
Je remercie enfin tous mes proches et amis, qui m’ont toujours soutenue et
encouragée, tout au long de ma formation. Merci à tous et à toutes !
3
Table des matières
1. Introduction………………………………………………………………….6
2. Généralités………………………………………………………………….11
2.1. Excursion dans l’histoire de la traduction…………………………...11
2.2. Les approches à la traduction………………………………………..11
2.3. La notion de la traduction…………………………………………...14
2.4. La notion de l’équivalence…………………………………………..15
3. La traduction des écarts des normes littéraires……………………………..18
3.1. Généralités sur la traduction des écarts des normes littéraires……...18
3.2. La traduction des écarts individuels…………………………………18
3.2.1. La traduction du langage des enfants…………………………….21
3.2.2. La traduction des défauts du langage…………………………….24
3.2.3. La traduction des familiarités du langage parlé………………….26
3.2.4. La traduction du langage irrégulier d’un étranger……………….29
3.2.5. Conclusion sur la traduction des écarts individuels……………...31
3.3. La traduction des écarts collectifs…………………………………...31
3.3.1. La notion du slang et de ses composants : le jargon, l’argot et le
lexique populaire…………………………………………………32
3.3.2. Les généralités sur l’argot du milieu utilisé dans le roman……...35
3.3.3. La traduction du slang, du lexique populaire et argotique……….37
3.3.4. Conclusion sur la traduction du slang, du lexique populaire et
4.
5.
6.
7.
8.
argotique…………………………………………………………44
La traduction des archaïsmes et des historismes…………………………...45
4.1. La notion des historismes et des archaïsmes………………………..45
4.2. La traduction des archaïsmes………………………………………..48
4.3. La traduction des historismes………………………………………..51
4.4. Conclusion sur la traduction des archaïsmes et des historismes…….54
La traduction des noms propres……………………………………………55
La traduction des expressions phraséologiques……………………………60
6.1. Généralités sur les expressions phraséologiques……………………60
6.2. La notion de l’expression phraséologique…………………………..61
6.3. Les classifications des phraséologismes……………………………….62
6.4. Les modes de traduction des phraséologismes…………………………67
6.4.1. La traduction des phraséologismes lexiques………………………..68
6.4.2. La traduction des phraséologismes prédicatifs…………………….72
Conclusion………………………………………………………………….78
Références bibliographiques……………………………………………….81
4
1. Introduction
Le mémoire actuel est consacré à une des questions les plus passionnantes de la
traduction, à savoir à la traduction du texte stylisé.
Cette étude consiste à examiner la traduction du lexique stylisé à la base des
traductions du livre L’amant de la mort de Boris Akounine en français et en
anglais.
Le but de la recherche consiste en l’examen de différentes approches que les
traducteurs ont utilisées pour traduire le texte stylisé.
Les objectifs de la recherche sont :
5
1) La caractérisation des traductions du texte stylisé en français et en anglais ;
2) L’analyse des moyens de la traduction du lexique stylisé qu’on trouve dans
le livre qui est à la base de notre recherche, plus précisement de l’argot, du
lexique populaire, des noms propres, des archaïsmes et des historismes, des
expressions phraséologiques etc.
Ce travail est d’actualité parce que en ses derniers temps l’intérêt pour les livres
stylisés s’augmente. Cette tendance est propre à la littérature nationale aussi qu’à
l’étrangère (voir par exemple l’auteur espagnol Arturo Pérez-Reverte, une femme
de lettres française Françoise Chandernagor, Umberto Eco). Le livre de l’auteur
russe Boris Akounine a été choisi puisque maintenant c’est l’un des auteurs les plus
aimés et les plus connus dans notre pays et à l’étranger. Ses livres sont traduits en
plus de 30 langues et ont du succès. Plusieurs livres de Boris Akounine sont portés
à l’écran, comme le roman Azazel, Le Gambit turc, Le Conseiller d’Etat et Le
Roman d’espionnage. Une adaptation du roman Le Décorateur, dont l’action se
déroule à Moscou en 1889, sortira sur les écrans en 2017.
L’originalité de ce mémoire consiste dans le fait que actuellement, autant qu’on le
sache, il n’existe pas de recherches sur la traduction des textes stylisés russes en
français et en anglais.
Le choix est tombé sur l’oeuvre de Boris Akounine, le roman L’amant de la mort,
parce que c’est un livre le mieux représentant le texte stylisé, elle fait partie de la
série des romans rendant hommage au XIXème siècle (l’action du roman se passe en
1900 et l’auteur utilise largement le lexique propre à cette période), quand la
littérature était formidable, la foi en le progrès technologique était infinie et on
commettait et déchirait le voile des crimes avec une élégance incroyable.
On est également personnellement attiré par les personnages de ce livre, Eraste
Fandorine et Senka Slorik, et par l’histoire que l’auteur a élaborée, ce qui rend le
travail sur ce mémoire particulièrement intéressant et passionant.
6
L’auteur du roman L’amant de la mort, Boris Akounine, de son vrai nom Grigori
Chalvovitch Tchkhartichvili, est un écrivain et traducteur russe, né en Géorgie. En
1978 il a reçu son diplôme d'historien japoniste de l'Institut des pays d'Asie et
d'Afrique de l'université d'État de Moscou. Selon Monsieur Akounine, il a
commencé son parcours dans la littérature justement après avoir efféctué quelques
traductions. Comme l’écrivain a répondu à notre question dans l’interview pour le
site Livelib, il a appris beaucoup de choses des écrivains qu’il a traduits, et bien sûr
cette activité l’a poussé vers la création de ses propres textes littéraires. Il lit
obligatoirement la traduction anglaise, puisque c’est par cette traduction que le
monde entier va le connaître, mais il aide également les traducteurs des autres
langues en repondant à leurs questions et en les aidant à résoudre des problèmes de
t r aduct i on. ( И н т е р в ь ю Б о р и с а А ку н и н а д л я с а й т а Livelib
URL:
https://www.livelib.ru/blog/interview/post/17768)
Boris Akounine porte une très grande attention au langage dans ses oeuvres. C’est
grâce au langage qu’on apprend la personnalité d’un tel ou tel personnage, ses
origines, son caractère. Comme japoniste, l’écrivain a introduit aussi un
personnage japonais, le valet de Eraste Fandorine, qui apporte quelque exotisme à
l’histoire que l’auteur raconte. Et dans notre mémoire on va examiner, comment les
traducteurs ont transmis toutes les particularités linguistiques que Boris Akounine a
plantées dans son oeuvre, en le rendant original, frais, inoubliable.
Comme matériel pour notre analyse on a pris la traduction française, faite par Paul
Lequesne, et la traduction anglaise, faite par Andrew Bromfield. Il était très
intéressant pour nous d’apprendre plus de détails sur ces traducteurs, parce que la
personnalité du traducteur influe beaucoup la traduction.
Le traducteur français, Paul Lequesne, n’a jamais fait d’études de traduction et n’a
personne d’origine russe dans sa famille. Il a apris le russe en première langue au
lycée de Rueil-Malmaison. Il a choisi cette langue pour se démarquer de ses
camarades, parce qu’il était toujours méfiant face au consensus et aux choix
« obligés ». (Interview avec Paul Lequesne URL : http://littexpress.over7
blog.net/article-rencontre-avec-paul-lequesne-traducteur-du-russe-101968675.html)
Par la suite il a intégré une classe préparatoire puis une école d’ingénieur, tout en
continuant à étudier le russe, il était à peu près le seul élève à l’apprendre. En
recevant son diplôme il a commencé à travailler comme ingénieur-chercheur, mais
n’étant plus contenté de son travail et s’est mis à traduire.
Le parcours du traducteur britannique, Andrew Bromfield, était dès le début orienté
vers la traduction. Maintenant il est éditeur et créateur de la revue littéraire russe
Glas, qui fait connaître la littérature classique et contemporaine russe. Dans son
parcours de traducteur il essaye de créer le texte de traduction le plus équivalent
possible au texte original. Comme il explique dans l’article consacré à lui, « il n’est
pas un des traducteurs qui considèrent le texte à traduire comme leur propre texte.
Lui, au contraire, il essaye de « recréer l’auteur ». ( Article on Andrew’s Bromfield
work URL : https://en.wikipedia.org/wiki/Andrew_Bromfield)
Le plus difficile dans cette démarche de la traduction, c’était de rendre le mieux
possible les éléments de stylisation du texte original.
La stylisation, c’est la représentation des particularités ou du coloris d’un autre
langage dans le but de créer une oeuvre littéraire.
Il y a plusieurs types de stylisation, mais on va s’arrêter sur les types codifiés,
qu’on trouve dans l’article de Vassiliy Moskvine. (Москвин В. П.,
Лингвистическая
стилизация
и
пародия
URL:
http://russkayarech.ru/files/issues/2004/2/08-moskvin.pdf) Il a distingué les types
suivants en se basant sur l’article de Juriy Belchikov dans l’encyclopédie « La
langue russe » (Бельчиков 1997, 539) :
1) La stylisation historique. C’est le procédé pour décrire les événements du
passé. Pour donner cet effet on utilise des historismes et des archaïsmes, qui
sont propres à l’époque qu’on décrit.
2) La création du couleur locale. Pour avoir cet effet on utilise largement des
dialectismes.
8
3) La création du coloris national. Pour cela on implante des exotismes et des
xénismes (du mot grec « xenos » signifiant « étranger »).
4) Le coloris professionnel. On ajoute pour cela le lexique terminologique, le
jargon.
5) L’imitation du parler populaire, la création du style des contes.
6) La création du coloris populaire, du milieu. Pour cela on utilise largement le
lexique et les expressions populaires.
7) L’imitation d’un certain idiolecte.
8) Le plagiat stylistique, qui se caractérise par l’emprunt de la stylistique d’un
auteur par un autre auteur qui n’a pas son propre style.
Le livre L’amant de la mort est chargé des éléments stylisés, dont les plus
importants sont : la stylisation historique, le coloris professionnel (dans notre cas
c’est le lexique des voleurs, des criminels), la création du coloris populaire. Le
personnage du Japonais Massa, dont on a déjà parlé, représente la création du
coloris national, puisque c’est par ce personnage qu’on rencontre dans le texte des
mots japonais.
Tous les procédés stylistiques ont été repérés et analysés dans notre mémoire, ainsi
que leur traduction en français et en anglais. Dans chaque chapitre on retrouve une
liste des mots stylistiquement marqués et puis une analyse de quelques cas
particulièrement intéressants ou marquants.
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2. Générlités
2.1. Excursion dans l’histoire de la traduction
L’histoire de la traduction commence là, où apparaisse la langue. On ne sait pas, si
c’était une proto-langue, ou plusieurs langues sont apparues en même temps dans
les différents coins du monde. Ce qui est certain, c’est le fait, que dès que les gens
ont commencé à parler, ils ont eu besoin de la traduction. Quand est-ce que c’est
passé, 2 000 ans avant J. C. en Basse Mésopotamie ou 15 000 années, peu importe,
parce que durant toute cette période les traducteurs, les linguistes et les philosophes
discutaient toujours le même grand problème, comment il faut traduire.
Soit il faut faire la traduction textuelle, pour donner au lecteur l’image de la
langue, de son syntaxe, soit il faut traduire pas les mots, mais l’idée, que l’auteur
voulait exprimer. Déjà Cicéron, qui était le Maître d’éloquence, après avoir traduit
les discours d’Eschine et de Démosthène a dit, qu’il a fait ça non ut Interpres, sed
ut Orator (Horguelin 1981: 93), comme ça il confirme que pour réussir la
traduction, il faut trouver dans la langue de traduction les beautés aussi fortes, que
celles que l’auteur a trouvées dans sa langue maternelle, et qu’il faut songer plus au
but de l’auteur qu’aux mots qu’il a utilisés pour le gagner.
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Il y a bien sûr et les adversaires du « camp » de Cicéron, qui défendaient la
traduction fidèle au texte original, qui, par exemple, traduisaient la poésie avec la
prose. Parmi ses traducteurs était Anne Dacier, le théoricien Pierre-Daniel Huet et
d’autres.
On discute ce problème jusqu’à maintenant, par exemple, les traductions libres de
Boris Pasternak et les traductions fidèles de Lozinsky, qui parfois aussi traduisait la
poésie avec la prose.
2.2. Les approches à la traduction
Comme on a déjà dit, il existe deux grandes approches à la traduction : la première,
interlinéaire (traduction textuelle ou directe) et la deuxième, transformationnelle
(traduction sémantique ou indirecte).
L’approche directe et l’approche indirecte, sont largement utilisés toutes les deux,
mais la deuxième approche est plus populaire, parce qu’elle ne demande, comme
l’approche directe, que la signification du mot soit claire au lecteur d’après le
contexte.
L’approche directe consiste en deux procédés de traduction :
1) La transcription (la translitération)
2) Le calque
Mais, comme on a déjà dit, les traducteurs utilisent la plus souvent l’approche
indirecte, qui consiste en procédés suivants :
1) La concrétisation
2) La généralisation
3) Le remplacement, basé sur les relations causales
La compensation
La traduction antinomique
La traduction descriptive
L’omission
L’addition
La traduction euphémique et disphémique
11
(Бархударов 1975: 210)
On va préciser chaque procédé.
La concrétisation consiste au fait du rétrécissement du sens d’un mot. Par exemple,
on utilise souvent ce procédé pour traduire les verbes anglais to say et to tell. On
les traduit en Russe à l’aide des mots differents comme промолвить, повторить,
заметить, отметить, утверждать, сообщить, высказываться, спросить,
возразить, приказать, велеть, etc. On conseille d’utiliser plus souvent ce
procédé, surtout pendant la traduction de l’anglais en russe, puisque la langue
anglaise permet d’utiliser beaucoup de noms abstraits, comme un homme, une
femme, tandis qu’il est préférable dans la littérature de s’abstiner des mots abstrait
et plutôt utiliser les noms plus concrets, par exemple, au lieu de « this man »
utiliser « ce chauffeur », « ce docteur », au lieu de «this woman » utiliser les noms
« la mère », « la maîtresse » etc.
L a généralisation, contrairement à la concrétisation consiste à l’élargissement du
sens d’un mot. Par exemple : Не comes over and visits me practically every
weekend on peut traduire comme Он часто ко мне ездит, почти каждую
неделю. Ici c’est le mot weekend est traduit à l’aide de ce procédé et son sens est
généralisé par rapport à l’original.
Le remplacement, basé sur les relations causales consiste au remplacement du mot
de la langue de source par un autre mot ou une expréssion de la langue de
traduction qui est convenable logiquement, par exemple, I don't blame them peut
être traduit comme я их понимаю, donc ce remplacement est basé sur la logique
que je ne les accuse pas parce que je les comprends.
D’après les linguistes canadiens Paul Viné et Jean Darbelnet les méthodes de la
traduction sont suivants. Pour l’approche interlinéaire les linguistes proposent les
méthodes suivantes :
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1) L’emprunt (s’exprimant par la transcription et la translitération)
2) Le calquage
3) La traduction littérale
Pour l’approche transformationnelle les linguistes citent les méthodes suivantes :
1) La transposition (le changement des parties du discours sans changement du
sens de l’énoncé)
2) La modulation (la diversification de l’énoncé par le moyen du changement
de point de vue sur l’énoncé)
3) L’équivalence (la description de la même situation à l’aide d’autres moyens
structurels et stylistiques)
4) L’adaptation (Le remplacemen d’une situation par une autre similaire)
Lors de la traduction d’une phrase le traducteur peut utiliser les deux approches,
plusiquers méthodes de la traduction. (Vinay, Darbelnet 1958: 45)
Lors de la traduction d’un oeuvre littéraire, il faut éviter deux extrémités : d’un
côté, c’est la traduction littérale, qui n’a pas d’esthétisme, d’autre, c’est la création
d’un texte qui n’a aucune équivalence avec le texte original. Voilà pourquoi le
traducteur doit respecter plusieurs normes, pour faire une traduction équivalente et
s’approcher au maximum du texte original. Pour atteindre ce but le traducteur doit
connaître à fond la langue étrangère aussi que sa langue maternelle. Pendant le
travail sur une oeuvre littéraire, le traducteur rencontre plusieurs difficultés, et la
plus grande des toutes, c’est la différence culturelle entre la langue de source et la
langue de traduction. Cela provoque la difficulté de traduire les éléments
importants d’une oeuvre littéraire comme les éléments folkloriques, les
jargonismes, les dialectismes, les archaïsmes etc. Chaque traducteur doit se
rappeler ces différences et essayer de les réduire à rien.
2.3. La notion de la traduction
Le champ d’activités qui est couvert par la notion « la traduction » est très large.
On traduit d’une langue à une autre des vers, des oeuvres en prose, des textes sur la
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vie politique et sociale, des livres scientifiques et de vulgarisation consacrés aux
domaines tout à fait differénts des connaissances, des documents diplomatiques,
des documents commerciaux, des articles et des discours des hommes politiques,
des discours des orateurs, l’information des journaux, des conversations des gens,
parlant différentes langues et recourant à l’aide des interprètes, on fait également la
traduction des films étrangers.
Le mot « la traduction » est un mot répandu et connu par tous, mais ce mot a
besoin d’une précision, puisque ce mot définit une activité spécifique de l’homme
et aussi le résultat de cette activité. Ce mot signifie :
1) Le processus, se passant en tant qu’un acte psychologique et consistant en ce
qu’une oeuvre discursive (un texte ou un énoncé verbal) apparue en une
langue (langue de source) doit être recréée en une autre langue (langue de
traduction) ;
2) Le résultat de ce processus, c’est à dire une nouvelle oeuvre discursive (un
texte ou un énoncé verbal) en langue de traduction. (Фёдоров 1983: 9)
Ces deux termes, étant représentés par deux notions terminologiques du mot « la
traduction », sont corrélatifs et interdépendants ; la première notion présuppose
toujours la deuxième.
2.4. La notion de l’équivalence
Le but que chaque traducteur veut atteindre, c’est la traduction équivalente au texte
original. Mais qu’est-ce que c’est que l’équivalence ? Qu’est-ce qui nous fait
penser qu’une phrase russe Мой брат живёт в Лондоне est la traduction d’une
phrase anglaise My brother lives in London, tandis que la phrase Я учусь в
университете ne l’est pas, qu’elle n’est pas équivalente ? Il est évident que
chaque changement d’un texte en langue étrangère par un texte en langue de
traduction devient une traduction. On peut éxprimer cette pensée différemment,
que le processus de la traduction doit être efféctué pas à volonté, mais selon
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quelques règles, dans quelques cadres bien précis, en dépassant lesquels on ne peut
plus parler de la traduction. Pour avoir le droit d’être appelé la traduction, le texte
en langue étrangère doit contenir quelque chose qui fait aussi partie du texte en
langue de source. Autrement dit, en remplaçant le texte en langue de source par un
texte en langue de traduction on doit conserver quelque invariant. La mesure par
laquelle on définit le degré de la conservation de cet invariant est celle pour définir
la mesure d’équivalence du texte. Donc il faut comprendre ce qui doit rester
invariant pendant la traduction. (Бархударов 2010: 9)
Pour resoudre ce problème il faut prendre comme point de départ le fait que le
processus de la traduction dépend directement de ce qu’on nomme le caractère
bilatéral d’un mot. Chaque signe a deux plans : le plan de l’enoncé et le plan de
contenu ou de signification. La langue, c’est un système sémiotique, voilà
pourquoi chaque unité de la langue est aussi caractérisée par son caractère bilatéral,
elle est la forme et la signification en même temps. Le plus important pour la
traduction est le fait que plusieurs langues ont les unités qui sont différentes par
leur forme mais correspondantes par leur contenu, c’est à dire par leur
signification. Comme ça, en changeant le mot brother par le mot брат on fait la
traduction, puisque ses mots, ayant les formes différentes ont la même
signification, c’est à dire ils sont équivalents d’après leur sens.
Maintenant, en traduisant tous les mots de la même manière, et en remplaçant la
phrase My brother lives in London par la phrase Мой брат живёт в Лондоне, on
crée une phrase traduite, différents par sa forme mais similaire par son sens.
D’ici provient la définition plus exacte de la traduction, c’est le processus de la
transformation d’un ouvrage en une langue en un autre ouvrage en une autre
langue en conservant le plan de signification.
Dans le mémoire que voici on obsèrve, comment les traducteurs français et anglais
ont traduit le roman russe de Boris Akounine, L’Amant de la mort.
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On a choisi ce livre de Boris Akounine comme la base de notre recherche pour
plusieurs raisons. Premièrement, c’est un livre, dans lequel l’auteur a largement
utilisé le procédé de la stylisation, la traduction de laquelle on voudrait examiner.
Deuxièmement, c’est un livre d’un des auteurs russes les plus connus, dont les
oeuvres sont adaptés au cinéma par des réalisateurs éminents. Troisièmement c’est
l’attitude personnel des auteurs de la recherche, qui estiment beaucoup les oeuvres
de Boris Akounine, les personnages d’Eraste Fandorine et Senka Skorik et pour qui
le travail avec ses personnages est devenu un vrai palisir.
16
3. La traduction des écarts des normes littéraires
3.1.
Généralités sur la traduction des écarts des normes littéraires
L’observation de Iakov Iosifovich Rezker sur la difference entre les « mots
périphériques de la langue » et la « contamination volontaire ou involontaire du
langage parlé » (Рецкер 2007: 45) a poussé les deux lingustes Vlakhov et Florine à
définir deux types des écarts, qu’ils ont baptisé «les écarts collectifs » et «les écarts
individuels ». Voici le tableau, représentant ces deux types d’écarts :
I.
Les écarts collectifs
II.
1) Le langage populaire
2) Les dialectes et les parlers
Les écarts individuels
1) Les familiarités du langage
parlé
3) L’argot, le jargon, le slang
2) Le langage des enfants
4) Le jargon professionnel
3) Le langage des étrangers
4) Les défauts du langage
5) Les fautes de prononciation
et d’orthographe.
Cette division est approximative, puisque le langage des enfants et le langage des
étrangers est propre à un très grand nombre de gens, qui ne sont cependant pas liés
par quelque activité commune ou quelques intérêts communs. (Влахов, Флорин
2012: 282)
Le deuxième groupe, celui
des écarts individuels réunit la néologie créatrice
volontaire et involontaire.
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3.2.
La traduction des écarts individuels
Presque tous les traducteurs qui s’occupent de la traduction littéraire parlent de la
nécessité de mesurer la quantité du langage irrégulier dans le texte traduit et
d’économiser la stylisation du lexique marqué. Ivan Kaсhkine donne en exemple
des auteurs comme Pouсhkine et Tolstoi, et dit, que « quand Pouсhkine trouve une
tonalité convenable, il la souligne avec quelques mots stylistiquement marqués, et
puis utilise rarement des mots pareils pour que les lecteurs n’oublient pas qu’ils
lisent le texte stylisé» et Tolstoi « fait la stylisation des phrases clés (initiales ou
bien toniques) et puis utilise le langage stylistiquement neutre, bien sûr, en
éliminant cette irrégularité du langage qu’il a montré au lecteur dans la phrase
initiale ». (Кашкин И. А. Для читателя –современника (статьи и исследования)
URL:
http://thelib.ru/books/kashkin_ivan/dlya_chitatelya_sovremennika_stati_i_issledov
aniya-read-33.html) Mais une telle approche « économe » du traducteur là, où
l’écrivain ne l’avait pas utilisé peut parfois détruire son idée, parce que tous les
irrégularités du langage se déclarent dans les situations plutôt inquiétantes, là où
tension est la plus grande et le personnage est le plus contracté, donc ce lexique
devient un détail important du portait de personnage, de son état émotionnel. C’est
un trait particulier du personnage et on n’économise jamais lors de la traduction de
ses caractéristiques importantes.
Il existe un procédé de compensation où le traducteur peut traduire le texte en
utilisant d’autres moyens qui permetteront de transmettre l’idée de l’auteur. Le
traducteur peut utiliser ce procédé parce que pour caractériser le personnage il est
important de ne pas traduire les mots exacts irréguliers, mais juste transmettre cette
irrégularité, la conserver et présenter au lecteur. Peu importe avec lequel des
procédés le traducteur executera cette tâche. Il a le choix entre les procédés
phonétiques, morphologiques et syntaxiques.
Le roman L’amant de la mort raconte l’histoire d’un enfant, Senka Skorik, voilà
pourquoi on peut y trouver des exemples du lexique enfantin.
18
Lors de la traduction du langage des enfants il existe souvent le problème du
décodage : il est très difficile pour un traducteur d’une autre culture, qui ne connaît
pas les particularités du langage des enfants de la langue de source et qui ne
connaît non plus ses régularités, de comprendre le sens des mots, prononcés par un
enfant. Le mécanisme de la traduction devient plus compliqué : on traduit le
langage des enfants au langage des « adultes », puis on traduit cela à la langue de
traduction, et puis on ajoute les marqueurs du langage des enfants propre à la
langue de traduction. Cela exige du traducteur la connaissance des particularités
phonétiques, lexiques et syntaxiques du langage des enfants. L’exagération de ses
marqueurs ou leur absense amènera aux pertes informationnelles du texte.
Il existe aussi des caractéristiques individuelles, la transmission desquels est un des
problèmes les plus importants de la traductologie. Chaque personnage a son propre
idiolecte, c’est à dire l’ensemble des variantes d’une langue propre à un individu
donné
(La
définiton
du
m o t i d i o l e c t e URL :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/idiolecte/41440), qui reflète ses
particularités individuelles. Ses particularités peuvent être différentes, par exemple
l’utilisation fréquente de quelques unités morphologiques ou lexiques, de quelques
constuctions sytaxiques, de clichés, la tendance à utiliser le jeu de mots et le
mélange des styles, la syntaxe particulière etc. S. A. Aroutunov marque, que
certaines particularités peuvent être propres aux individus, certaines autres à une
famille entière, certaines autres sont propres à un groupe assez grand de gens.
(Арутюнов 1994: 5-12) Comme ça un grand nombre des microisoglosses qui
couvrent les unes les autres apparaisse dans l’espace social et forme les « taches »
des microdialectes.
On peut trouver que Boris Akounine a utilisé cinq types de langage irrégulier. Il a
utilisé le langage des enfants (le héros principal – c’est un enfant), les familiarités
du langage parlé (l’action se passe dans les milieux défavorables de Moscou), les
défauts du langage (Eraste Petrovich Nameless bégaye), les fautes de
19
prononciation et d’orthographe et le langage d’un étranger (le valet de Eraste
Petrovich, Massa, parle russe avec un fort accent japonais).
3.2.1. La traduction du langage des enfants
On va commencer par l’analyse de la traduction du langage des enfants. La
linguistique du langage des enfants (ontolinguistique) est une sience jeune, qui
étudie le langage des enfants et comment les enfants saisissent leur langue
maternelle. Les premiers oeuvres consacrées à ce sujet ont été rédigées aux années
80 du XIXème siècle. C’étaient les chercheurs comme Vygotsky, Louria, Gvozdev,
Tseitlin, Sedov, Pavlova et les autres qui s’occupaient de ce sujet. Les mots
enfantins, ou bien les occasionalismes, deviennent des pas importants pour les
enfants durant l’apprentissage de leur langue maternelle. Ces occasionalismes, dont
le nom provient du mot latin signifiant occasionnel, deviennent un pont entre le
langage pas encore formé et le langage correct des adultes. Le plus souvent les
enfants « changent » les substantifs (on en trouve beaucoup dans le dictionnaire
des occasionalismes des enfants de S. N. Tseitlin) (Цейтлин 2006 :85), mais dans
le livre L’amant de la mort les occasionalismes se sont le plus souvent des verbes.
Normalement on peut rencontrer les occasionalismes dans le langage des enfants
de 2 à 10 ans. Le personnage principal du roman, Senka Skorik, est un peu plus
grand, mais lui aussi, il utilise des occasionalismes. On peut voir, que l’utilisation
des occasionalismes est souvent liée à la situation du stress où se trouve Senka,
comme ça l’auteur veut montrer, que même si cet enfant est fort et très intelligent,
il a toujours besoin de protection, d’amour, d’embrassements de ses parents.
Il existe différents types des occasionalismes :
1) Les occasionalismes analogiques (par exemple : бараник – provenant du
mot баран)
2) Les occasionalismes inverses (c’est la dérivation inverse, par exemple :
вежа – provenant de невежа, видимка – de невидимка)
20
3) Les occasionalismes étymologiques (lors de la création de ce type des
occasionalismes l’enfant s’appuie aux caractéristiques et significations des
mots et crée des mots nouveaux pour comprendre les faits linguistiques, par
exemple : загоральник – au lieu de купальник, костринка - au lieu de
искра, сердитка – au lieu de морщинка)
4) Les occasionalismes morphologiques (les enfants russophones considèrent
souvent la terminaison a comme l’indicateur du genre féminin, par exemple :
джентельменка, гусиха, енота)
5) Les occasonalismes composés (L’enfant lie les parties des mots, par
exemple :
белтуха
трамвай+троллейбус,
– белый+желтуха,
людеец
трамолейбус
– люди+индеец,
шлангосос
–
–
шланг+насос)
6) Les occasionalismes homonymiques (se sont les mots qui sont similaires aux
mots déjà éxistants dans la langue, mais qui ont une autre signification, par
exemple : вдохновение – de вдохнуть, водитель – celui qui sert comme un
guide pour une excursion, грабитель – la personne qui s’occupe du
jardinage) (Цейтлин 2000: 159)
Les irrégularités du langage des enfants sont peu liées aux particularutés
nationales, ce qui permet d’utiliser des analogues fonctionnels lors de la traduction,
c’est-à-dire d’utiliser les mots correspondants au langage des enfants dans la
langue de la traduction.
Maintenant observons les occasionalismes de Senka Skorik et leur traduction en
français et en anglais.
Русский
наперегонялки
рассупить брови
без посмотрелок
голодаец
Французский
jouer à chat
sans la mater
un quelconque crève-la-
Английский
the catch-me-if-you-can
stop scowling
without looking at her
a starving kid
faim
шпионничать
espionner
spying
обсказать
raconter
you can tell me all
зазвякал шпорами к se dirigea vers la porte w a l k e d t o t h e d o o r,
21
выходу
d a n s u n t i n t e m e n t jingling his spurs
d’éperons
oublier ses préventions
to allay his fears
в une désillusion à l’endroit a disillusionment with
рассторожиться
разочарование
человеках
du genre humain
human beings
On peut voir, que la tâche de la traduction des occasionalismes est aussi difficile,
que celle de la traduction des archaïsmes, puisque les deux traducteurs n’ont pas pu
rendre tous les mots occasionnels en français et en anglais comme des
occasionalismes, leur traduction se présente plutôt comme une description.
L’auteur a utilisé le plus souvent des occasionalismes étymologiques, qui sont
propres aux enfants plus grands, ce qui correspond à l’âge de Senka Skorik :
наперегонялки,
рассупить,
посмотрелки,
обсказать,
зазвякать,
рассторожиться etc.
Tous сes mots particuliers sont traduits à l’aide des simples mots, qui décrivent
plutôt l’action, mais ne transmettent aucun trait émotionnel. Observons : le mot
шпионничать devient respectivement espionner e t spying en français et en
anglais. La même traduction fade du mot обсказать, est représenté par la
traduction française, raconter, et anglaise - to tell. L’expression рассупить брови
était particulièrement difficile pour le traducteur français, qui l’a omise, tandis que
en anglais cela est devenu stop scowling.
Malheureusement, il faut constater que le lexique enfantin est traduit même plus
mal que les archaïsmes ou les phraséologismes prédicatifs. On ne pourrait pas
supposer que les langues tellement développées comme le français et l’anglais ne
possèdent pas de mots enfantins, qui pourraient devenir des équivalents, ou des
analogues pour les mots russes. Cela démontre, que les traducteurs n’ont pas prêté
l’attention nécessaire à ce lexique, qui, cependant, est très important pour la
création du portrait du personnage principal.
3.2.2. La traduction des défauts du langage
22
Quant à la traduction des défauts du langage, les deux traducteurs les ont bien
retrouvés, identifiés et transmis. Le défaut qu’on rencontre dans le texte c’est le
bégaiement d’Eraste Fandorine. Voici les exemples des défauts du langage, qu’on a
trouvés dans le texte.
Русский
Французский
Английский
М ас а, п-пригляди, чтоб M a s s a , p-prends garde M a s a , t-take care they
фару не разбили.
К-конечно,
qu’ils ne c-cassent pas le don’t break the headlamp!
phare !
С е м ё н Mais b-bien sûr, Semion O
f c-course, Sem yon
Скориков, я вас пущу, но Skorikov, je vais vous Spidorov, I’ll let you go,
н е р а н ь ш е , ч е м в ы délivrer, mais pas avant but… but not until you
вернёте мне нефритовые que vous m’ayez rendu return my jade b-beads.
чётки.
mon chapelet de jade.
Т е с а м ы е , ч т о в ы Celui-là même que vous The ones that you pilfered
с т я н у л и у м о е г о avez d-dérobé à mon valet from my valet Massa
камердинера Масы т- de chambre, Massa, il y a eight d-days ago.
тому восемь дней.
huit jours.
Но Маса устал за вами ..., mais Massa est fatigué …but Masa it t-tired of
г-гоняться, ему ведь не d e v o u s d-donner l a running after you, he’s not
шестнадцать лет.
chasse, il n’a plus seise sixteen years old any
ans, voyez-vous.
more.
П о з в о л ь т е в а ш п- Permettez que j’emprunte That rod of yours, if you
прутик.
votre st-tick.
please.
П о з в о л ь т е п- M e p-permettez-vous de May I enquire where you
полюбопытствовать,
savoir d’où vous tenez g-got this thingummy
о т к у д а у в а с э т а cette chose singulière ?
from?
штуковина?
Я понимаю, неприятно Ma foi, c’est vrai, il est I u n d e r s t a n d . I t ’ s
и неприлично забирать d é p l a i s a n t a u t a n t unpleasant and improper
назад у д-дамы подарок, q u ’ i n c o n v e n a n t d e to t-take a present back
но поймите и вы меня, reprendre un cadeau à une from a l-lady, but please
Семён Скориков.
d-dame, mais vous devez understand me, Semyon
23
aussi me comprendre, Spidorov.
К тому же с ними
Semion Skorikov.
Qui plus est, celui-ci est
And furthermore, they are
связано некое особенное lié pour moi à un souvenir associated with a certain
в-воспоминание.
bie p-particulier.
rather special m-memory.
Ну-ка, Маса, заглянем, Eh bien, Massa, jetons un All right, Masa, let’s go
п-посмотрим, что там coup d’oeil, allons voir un and t-take a look at what’s
стряслось.
peu ce qui s’est p-passé happened here.
ici.
Но наведываюсь иногда M a i s i l m ’ a r r i v e d e But I come to visit my
в р о д н о й г о р о д , п- revenir visiter ma ville native city on occasion, in
приватным образом.
natale, à t-titre privé.
private.
Ничего, мы уже решили Rien de bien grave, nous No need, we’ve already
наш к-конфликт.
avons déjà résolu notre resolved our conflict.
petit d-différend.
Что ж, всё хорошо, что Parfait ! Tout est bien qui Right then, all’s well that
хорошо к-кончается.
finit b-bien.
ends well.
On peut voir, que le traducteur français a toujours conservé les défauts du langage
d’Eraste Fandorine, tandis que le traducteur anglais s’est permis parfois de ne pas
les transmettre. On pourrait supposer que le traducteur anglais voulait éviter de
charger le langage d’Eraste Petrovich par des particularités du langage.
Mais comme la stylisation de ce type est utilisée dans ce roman d’une manière
chirurgicale, avec une grande prudence, et n’est pas nombreuse, il est préférable de
la repérer et la traduire en entier.
3.2.3. La traduction des familiarités du langage parlé
On va ensuite passer aux familiarités du langage parlé. Dans l’article « Les
familiarités du langage » de N. A. Janko-Trinitskaya (Янко-Триницкая Н. А.,
Журнал русская речь, №5 URL : http://russkayarech.ru/files/issues/1968/5/19685.pdf) on trouve des exemples des familiarités du langage: la présicion de l’énoncé
24
ou sa visualisation :
«довоспоминание» , «сорадование» , «холодовка»;
l’expréssion et la création de l’effet comique: «нажитки», «ономыльчане»,
«подсебятина»; la création des mots dérivés avec des affixes selon les modèles
contraires aux usages: «загибоны», «большинский», «недурственный»; le
remplacement par des mots consonants: «спина – спиноза», «пополонез»; la
déformation de l’aspect phonétique du mot : «уря» (ура), «вумный» (умный),
«вьюноша» (юноша), «шкилет» (скелет); le changement de l’aspect phonétique
du mot à la manière étrangère :
«мордолизация» , «опрокидонтом»,
«кельвыражанс» etc.
Il est très difficile de définir ses mots comme des occasionalismes, crées pour une
situation éxacte. Le plus souvent ce genre de mots ne s’acclimate pas, mais certains
mots font partie des locutions proverbiales et sont cités seulement dans leur
entourage. Parfois il y a des cas où quelques-uns de ses mots deviennent populaires
et apparaissent dans les dictionnaires, par exemple le mot «недурственный»
(premièrement il est apparu dans le Petit dictionnaire académique avec la note
« langage vulgaire », et déjà dans la deuxième édition ce mot avait la note « parlé,
facétieux»).
La traduction des familiarités du langage parlé ne se diffère pas de la traduction
des calembours, parce que la diversité de сes mots est assez grande et les
régularités sont assez peu nombreuses, chaque cas peut demander une méthode
particulière de traduction. Le traducteur doit essayer d’« être dans la note » avec
l’auteur. Il doit comprendre quels étaient les buts de l’auteur et à l’aide de quels
procédés il les a rejoints, même si dans sa traduction le traducteur peut ne pas
suivre le chemin de l’auteur.
Les familiarités du langage parlé sont très nombreuses dans le texte, voici les
exemples les plus marquants.
Русский
ейный
поклонец
Французский
sa
mon salut
Английский
her
my regards
25
ни за какие ковриги
pour rien au monde
шевелить мозгой
не насмелился
wanted to go
se creuser la cervelle
bend his own wits
sans parvenir toutefois à he couldn’t build up the
не живывал
цифирь
терпежу не хватило
se décider
n’en avait vu de pareille
les chiffres
mais le lait chauffait !
словами не обсказать
patience for that
les mots ne suffisent pas à there’s no words to say
местожительство
мужчинское дело
le dire
l’adresse
the address
u n e v r a i e a f f a i r e a man’s work
не
it was the last place he
courage
had never lived
the sum
he didn’t have the
d’hommes
д о il n’avait pas la tête à no time for idle curiosity
любопытствований
впервой тебя вижу
jouer les curieux
c’est la première fois que I’ve never seen you
ходют тут
je te vois
on circule ici
поня
ихние глазёнки
мертвяки
подрунька
самое первеющее место
полюбовница
заместо
сурьёзно бежал
place
le canasson nain
some dwarf pony
leurs petits yeux
their eyes
des cadavres
the corpses
une petite amie
a little lady-friend
la toute première place
the top of the heap
se chérie
his lady
au lieu de
instead of
le gus jouait sérieusement -
нежданность
запонадобиться
des gigues
la surprise
avoir terriblement besoin
the suddenness
to want something very
de très haut vol
malheureuse
séparés
des trucs
les côtes
le drap
very badly
a real top-notch
unhappy
apart
the ways
the ribs
the cloth
самовысшей пробы
бессчастная
поврозь
заходец
рёбры
сукнецо
before
clumsy oafs all over the
26
On peut voir, que le langage familier est devenu un grand souci pour les deux
traducteurs. Le traducteur français a quand même essayé de traduire quelques
expressions selon les recomendations qu’on donne dans ce cas, en suivant le
chemin de l’auteur, en étant dans la note avec lui. Par exemple l’expression
терпежу не хватило est traduite en anglais comme he didn’t have the patience
for that, sans aucune émotion, aucune caractérisation personnelle. Le traducteur
français a essayé d’utilisé une expression plus émotionnelle mais le lait chauffait!,
qui convienne à la tonalité du livre et est vraiment dans la note avec Boris
Akounine et ses personnages. On peut observer une tentative pareille dans le cas de
l’expression сурьёзно бежал, traduite en français comme le gus jouait
sérieusement des gigues, qui transmet idéalement l’attitude inamicale de Senka,
qui prononce cette phrase, à l’égard de Massa, nommé le gus. En anglais cette
expression n’a pas été traduite.
En observant tous les exemples et leur traductuion on voit, que dans la plupart des
cas la trauction est descriptive et les deux traducteurs ont traduit ce lexique à l’aide
des mots stylistiquement neutres.
3.2.4. La traduction du langage irrégulier d’un étranger
Le langage irrégulier d’un étranger doit être naturel dans la langue de la traduction.
Pour avoir cet effet on utilise aussi des analogues fonctionnels. (Влахов, Флорин
2012: 288) Dans le roman de Boris Akounine le langage d’un étranger est
représenté par le langage d’un Japonais, qui parle avec un accent tellement fort,
qu’on peut parfois à peine le comprendre. Au début le héros principal du roman,
Senka Skorik, éprouve des difficultés pour comprendre Massa, mais peu à peu la
compréhension s’améliore, et l’auteur commente cette situation comme ça : « Il
t’apprend quoi ? demanda vivement Massa. En réalité, il demanda plutôt quelque
chose comme : « Ytaplokwa », mais Senka était déjà capable de décrypter son
parler bizarre et ne peinait plus guère à le comprendre ». Cet exemple montre, que
27
le langage de Massa était très difficile à décrypter, surtout quand l’interlocuteur
n’est pas habitué à l’accent de ce genre.
Observons les particularités du langage des personnages qui parlent une langue
étrangère. Les caractéristiques du langage qui peuvent dévoiler un étranger peuvent
être différentes :
1)
2)
3)
4)
5)
Les fautes grammatiques et lexiques ayant un caractère général ;
Les fautes provoquées par l’interférence de la langue maternelle ;
L’utilisation du nombre des mots réduit ;
L’utilisation des phrases hyper-correctes ;
L’allure lente du langage, une grande quantité de pauses.
Ces caractéristiques peuvent être nommées des marqueurs du langage d’un
étranger. (Владимирова Ю. И. , Особенности речевого поведения персонажа
художественного
произведения
и
перевод,
URL:
file:///C:/Users/admin/Downloads/osobennosti-rechevogo-povedeniya-personazhahudozhestvennogo-proizvedeniya-i-perevod.pdf)
Dans le langage de Massa on peut observer les fautes du premier, deuxième et
troisième type.
Maintenant on verra, si les traducteurs ont transmis ses paricularités du langage de
Massa en français et en anglais.
Русский
Французский
Английский
Фирин-кун, гдзе твой Hibou-koun, où est ton Night-Owl-kun, where
т о в а р и с ь ? Т а к о й camalade ? Tout maigle your friend? Thin, yarrow
х уд з е н ь к и й , в о р о с comme ça, seveux raunes, hair, grey eyes, nose with
дзёртый, градза серые, dzyeux glis, tasses de freckurs?
нос с конопуськами?
lousseul sul le nez ?
А это сьто? Сьто за Et ça, c’est quoi ? Qu’est- And what this? What bird
птитька?
ce que c’est l’oiseau ?
this?
Нехоросё, Фирин-кун. Pas beau, Hibou-koun. Ver’ bad, Night-Owr-kun,
Софусем нехоросё. Гдзе Pas beau du tout. Où est ver’ ver’ bad. Where
28
тётки?
le sapoulet?
beads?
Сярики, зерёные, на Des pelles, veltes, sul un Littuw green baws, on
н и т о т ь ке . В у з е р ке fil. Elles étaient dans un thread. They were in
быри.
moussoil.
bunduw.
Сенька-кун, бегачь не Senka-koun, pas la peine Senka-kun, don’ run.
надо. Сегодня у меня не de coulil. Audzouldz’hui, Today I have soos, not
гэта, сьтибреты – дгоню. ze n’ai pas geta, z’ai mis geta – I catch you.
saussules, ze vous
lattlapelai.
Ayant observé ses exemples on voit, que pour transmettre l’accent étranger de
Massa les traducteurs ont utilisé des téchniques différentes. Le traducteur français
a suivi les règles de l’auteur et a aussi modifié la prononciation du valet d’Eraste
Fandorine, en lui changeant les lettres r par l et en simplifiant sa grammaire. Mais
le traducteur anglais a prêté toute son attention à la grammaire de Massa, comme
ça dans la traduction anglaise c’est pas la phonétique qui montre aux lecteurs que
Massa parle avec un accent, mais plutôt la grammaire.
Est-ce que cette modification de traducteur anglais est acceptable ? On dirait que
non, puisque Massa parle correctement Russe, oui, avec une légère simplification
de la grammaire, mais étant simple sa grammaire reste correcte. Dans la traduction
anglaise Massa apparaîsse pas aussi sâge comme dans le texte original, tandis que
l’auteur nous montre souvent que Massa est très intélligent et même Eraste
Fandorine prête l’oreille à ce que Massa lui dit. Donc la traduction anglaise n’est
pas équivalente, elle difforme le personnage de Massa.
3.2.5. Conclusion sur la traduction des écarts individuels
Les écarts individuels constituent une couche très importante du lexique
stylistiquement marqué. On a observé la traduction du langage des enfants, des
défauts de langage, des familiarités du langage parlé et des irrégularités du langage
29
d’un étranger et on peut constater, que presque tout ce lexique avait été identifié
comme stylistiquement marqué et les traducteurs ont essayé de transmettre cette
particularité. Mais ce n’est pas le cas du lexique enfantin, qui n’a presque pas été
transmis aux langues étrangers. Comme ça on peut dire, que les divergences les
plus difficiles pour la traduction étaient le langage des enfants et les familiarités du
langage, tandis que le langage d’un étranger et les défauts de langage (tels que le
bégaiement) ont été tous repérés et trasmis.
3.3. La traduction des écarts collectifs
3.3.1. La notion du slang et de ses composants : le jargon, l’argot et le lexique
populaire
Il existe un très bon conseil, donné par un écrivain contemporain russe, Dmitrii
Karalis: Il faut éxpliquer les règles du jeu, que l’auteur utilise dans son roman, dès
le premier alinéa. Cela veut dire que si, par exemple, l’auteur a choisi le style
ironique, il devra montrer l’ironie immédiatement dans le premier alinéa, sinon le
lecteur ne va pas percevoir le texte comme il faut.
Dans le cas du roman L’amant de la mort, l’auteur utilise largement un procédé
stylistique comme l’argot du milieu. Est-ce qu’il l’a utilisé dans le premier alinéa ?
Plutôt non, juste le léxique simple, le langage parlé. Observons ce premier alinéa,
qui nous introduit dans le monde de Senka, le monde simple, rude et cruel :
Au début, bien sûr, on ne l’appelait pas comme ça, elle avait un nom normal,
comme tout le monde. Malania par exemple, ou peut-être bien Agrippina. Et elle
avait aussi un nom de famille. Comment faire sans nom de famille ? C’est bon
pour Joutchka, tenez, le môme, là, qui galope dans la cour, il n’a pas de nom de
famille, mais une vrai personne en a forcément un, c’est bien d’ailleurs ce qui fait
d’elle une vraie personne.
Même sans utilisation du lexique marqué, on nous plonge dans une atmosphère
privée du vernis de la société mondaine. L’auteur utilise le lexique absolument
30
simple, des interjections, comme tenez, là. Il n’y a pas de « dentelle courtoise »
tout est familier, sobre.
Mais comme ce livre fait partie de la série des romans policiers, il faut y avoir du
lexique criminel, du lexique des bas-fonds de la société de l’époque. Et on peut
vraiment en trouver beaucoup d’exemples, savourer cette abondance de mots de la
langue verte. C’est un vrai festin! Maintenant on verra si les lecteurs franco- et
anglo-phones peuvent eux aussi prendre du plaisir de cette lecture.
Ce lexique est utilisé dans le texte parce qu’il peut facilement créer un portrait
linguistique d’un personnage, aider à le mettre en relief, puisque chaque auteur
voudrait que ses personnages principaux ou de second rang soient retenus par les
lecteurs. Voilà pourquoi les traducteurs doivent prêter une très grande attention à
ces mots et essayer de les traduire tous, pour que les personnages ne perdent pas
leurs traîts particuliers.
Il faut distinguer les trois types du lexique non littéraire. C’est l’argot, le jargon et
le langage populaire. Toutes ces trois espèces de langage constituent le slang, qui
représente un champ terminologique et associe tous les mots et les nouvelles
significations des mots utilisés dans le langage des groupes différents de gens (des
groupes professionnels, sociaux, d’âge, etc). (Толкование термина сленг URL :
http://dic.academic.ru/searchall.php?SWord=%D1%81%D0%BB
%D0%B5%D0%BD%D0%B3&from=xx&to=ru&did=ogegova&stype=)
Comme plusieurs auteurs indiquent dans leurs traveaux, la base terminologique
pour définir et séparer les trois types du lexique non littéraire n’existe pas, voilà
pourquoi on voit une dissonance terminologique en français et en russe. Cela se
manifeste là où on essaye de définir le mot « jargon ». D’après l’encyclopédie
Wikipédia, le jargon – c’est un parler propre aux représentants d’une profession ou
d’une activité commune, se caractérisant par un lexique spécialisé. (Определение
жаргона URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jargon)
31
Le jargon a une fonction principalement utilitaire qui vise l’efficacité de
l’expression, mais revêt également un caractère identitaire. Le jargon peut être
incompréhensible pour les non initiés, mais il ne s’est pas développé dans ce but.
Du XIIIe au XVIIIe siècle, ce mot a été employé dans l’usage commun, entre autres
acceptions, pour désigner des langages, jugés secrets ou difficiles à comprendre, de
différents groupes de gens vivant plus ou moins en marge de la société (bandits,
voleurs, mendiants, merciers. Au XVIIIe siècle, il a peu à peu été supplanté dans cet
emploi, sauf dans des écrits portant sur le jargon ancien, par le mot argot.
En utilisant le mot argot on sous-entend la langue verte. D’après la définition du
mot « argot », c’est l’ensemble des mots particuliers qu’adopte un groupe social
vivant replié sur lui-même et qui veut se distinguer et/ou se protéger du reste de la
société (certains corps de métiers, grandes écoles, prisons, monde de la pègre, etc.)
(Определение
а р г о URL:
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/argot/5198)
En culture russe le mot « argot » est le synonyme du mot « fenya », la langue des
criminels prenant sa source en Russie du Moyen âge.
Le lexique populaire, ce sont des mots, des formes de la dérivation, des
changements de mots, des particularités de la prononciation, s’écartant des normes
littéraires et ayant une tonalité assez vulgaire. (Определение просторечия URL :
https://ru.wikipedia.org/wiki/Просторечие)
Encore une définition donnée dans le dictionnaire Larousse, le lexique populaire –
c’est un mot, un sens, une construction courants dans la langue parlée, mais qui
seraient considérés comme choquants ou vulgaires dans un écrit ou dans une
communication orale plus formelle. Le niveau de langue « populaire » comprend
aussi des termes argotiques passés dans la langue ou des termes marqués d’un
tabou. (URL :http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/populaire/62612)
32
Il est à nôter que chaque espèce de l’argot, du jargon ou du lexique populaire fait
partie des dialectes sociaux. Un dialecte social, c’est l’ensemble de termes et de
règles syntaxiques utilisés dans un groupe social donné, ou par référence à ce
groupe. On classe ainsi les argots, les langues de spécialité, les vocabulaires
techniques.
(D i a l e c t e
social
URL :http://encyclopedie_universelle.fracademic.com/85729/Dialecte_social)
Il faut distinguer les cas de l’utilisation de l’argot, du jargon et des locutions
populaires. Le jargon peut être utilisé dans le langage des gens culturels et instruits,
des représentants d’une certaine profession. C’est notamment par l’utilisation de
tels mots qu’une personne manifeste son appartenance à un certain groupe
professionnel. En ce qui conсerne les locutions populaires, leur utilisation est
réservée uniquement aux couches défavorables de la société.
3.3.2. Les généralités sur l’argot du milieu utilisé dans le roman
Dans le livre L’amant de la mort c’est l’argot, et, plus précisement, l’argot du
milieu, qui joue le rôle principal. Les argots, comme on a déjà dit, font partie des
dialectes sociaux et ils se composent des unités plus ou moins arbitrairement
choisis qui sont changeables et combinables avec d’autres mots des langues
naturelles. D’habitude ils sont utilisés dans le langage parlé par un groupe social
particulier qui veut se distinguer de la société au niveau linguistique. Parfois les
argots sont utilisés comme des jars (abréviation de jargon ). (Тимофеев, Тураев
1974: 148) On peut illustrer le fait que l’argot a le caractère pointu à l’aide des
exemples des établissements scolaires. En déhors de ces établissements ce lexique
n’est pas ni connu, ni utilisé. Pour en donner des exemples voici les mots
argotiques anglais qu’on utilise au sein du collège d’Eton en Angleterre : « scug » une personne pitoyable, « tug » - un élève du collège, « to sap » - faire le travail
pénible ; de l’école de Westminster : « bag» - le lait, « beggar » - le sucre, « blick »
- une balle, « bully » - une manche retombante d’une robe de chambre ; dans le
33
Winchester College on utilse les mots argotiques suivants : « to firk » - envoyer,
« to go continent » - rèster chez soi en cas de maladie, « tug » - fade, sans saveur,
avarié. (Швейцер 1976: 71)
La langue dans toutes les manifestations et variétés reste un phénomène social, il
est fermement lié aux facteurs sociaux. Ils faut se rappeler qu’un homme et sa
langue sont indissolubles. Comme indique le professeur Rouben Boudagov, « la
nature sociale de la langue conditionne non seulement son existence, mais aussi
toutes ses fonctions, les particularités du lexique et de sa phraséologie, de sa
grammaire et stylistique ». (Будагов 1975: 24)
D’après plusieurs linguistes l’argot s’oppose à la langue littéraire, et est
partiellement identifié au jargon ou au lexique professionnel et parlé. Mais la
question de sa viabilité reste discutable : certains linguistes considèrent l’argot
comme le lexique condamné à la disparition à cause de sa rudité et vulgarité, qu’il
faut éviter d’utiliser. Mais d’autres linguistes considèrent l’argot comme un indice
du développement de la langue, de son évolution et enrichssement.
On considère le slang comme un produit de création humaine (y compris
individuelle). Cette conception a été largement reconnue grâce à la position de
Wilhelm von Humboldt, qui pensait, que « la vision » du monde des représentants
des groupes socio-professionnels ne correspond pas tout à fait à la vision de toute
la communauté linguistique. (Гумбольдт 1985: 440) Dmitri Likhatchov voulant
montrer l’universalité de la pensée des gens utilisant des dialectes différents a
comparé le lexique argotique anglais, français et russe. Il écrit que la même attitude
au monde crée l’illusion de la traduction. Les mêmes notions remplacent les unes
les autres. Les mêmes idées sont à la base de nombreuses notions. ( Лихачёв 1935 :
54) Il faut noter, que la communauté des idées est propre non seulement aux
dialectes sociaux, mais également aux langues littéraires différentes, ce sont des
parallèles sémantiques.
34
Voici les traits particuliers des dialectes sociaux, qui aident à comprendre la nature
de ses mots et comme ça facilitent leur traduction.
1) Les dialectes sociaux ne font pas partie du lexique littéraire, ils sont en
dehors des normes littéraires ;
2) C’est le lexique apparaissant et utilisé le plus souvent dans le langage parlé ;
3) C’est le lexique emotionnellement marqué ;
4) Les dialectes sociaux ont une qualité familière ce qui limite les cadres
stylistiques dans lesquelles on pourrait les utiliser;
5) Le coloris familier des mots argotiques se distingue par un grand nombre des
nuances (plaisanterie, ironique, moqueur, méprisant, dédaigneux, rude,
vulgaire etc.) ;
6) Selon le champ d’application le lexique argotique peut être divisé en lexique
commun (General Slang) et le lexique peu connu (Special Slang) ;
7) Plusieurs mots appartenant aux dialectes sociaux sont inconnus pour la
plupart des gens (surtout dans la période où ses mots commencent leur
invasion dans la langue), parce qu’ils sont le plus souvent utilisés au sens
figuré, ce qui est très fréquent avec les mots appartenant au slang. Cela peut
aussi être lié à ce que ces mots peuvent être repris du lexique argotique des
langues étrangères.
8) Le slang comprend des mots et des groupes différents à l’aide desquels les
gens peuvent s’identifier avec un tel ou tel groupe social ou professionnel.
9) Le slang est une couche marquée et expressive du lexique non littéraire qui
occupe la place opposée au lexique formel. Le slang, c’est une langue
vivante, mobile qui vit de l’air du temps et réagit à tous les changements de
la vie de la société. (Потёмкина 2009: 153-156)
Le slang est caractérisé par une certaine déficience, mais ce n’est pas une
déficience d’un groupe particulier, mais intégré. Les représentants des groupes
differents peuvent utiliser des mots argotiques, comme ça on peut noter encore une
particularité du slang, c’est sa notoriété et l’utilisation fréquente.
35
Encore une particularité du slang consiste à ce qu’il reprend plusieurs mots du
jargon professionnel et aussi reprend des mots du langage populaire et des mots
vulgaires.
D’après le linguiste Vladimir Khomiakov le trait le plus marquent du slang est son
caractère péjoratif : « On ne peut pas s’imaginer un mot argotique avec une
connotation méliorative, bien qu’on puisse cependant imaginer un certain degré de
« standartisation ». (Хомяков 1970: 62)
3.3.3. La traduction du slang, du lexique populaire et argotique
Maintenant il faut comprendre les modes d’utilisation et de traduction du slang. En
tant qu’un point du départ on peut nommer la recherche des analogues du lexique
argotique dans la langue de traduction. C’est un procédé très commode puisqu’on
peut trouver des analogues du lexique argotique dans
presque chaque langue
développée. Il est à rappeler que le lexique argotique est étroitement lié au langage
populaire, voilà pourquoi le traducteur peut utiliser le lexique populaire dans le cas
où il n’y a pas d’équivalent ou d’analogues des mots argotiques das la langue de
traduction.
D’après la traductologie, il existe trois modes d’utilisation du lexique irrégulier
dans le texte et cela engendre trois modes de traduction (Влахов, Флорин 2012:
283). Le premier - c’est le cas où le texte est écrit en quelque slang, en argot, en
quelque dialecte. Dans ce cas on considère le texte comme écrit en une langue
précise et on le traduit juste d’une langue à l’autre. Lors de la traduction on utilise
la langue littéraire, mais pour conserver cet air argotique, le traducteur peut juste
utiliser ponctuellement des mots argotiques. Comme ça il garde le coloris du texte.
Le deuxième mode – c’est l’utilisation du lexique irrégulier caractérisant les
personnages. Cela fait le traducteur utiliser le lexique irrégulier dans les cas
ponctuels, précis, pour créer le portrait d’un personnage correspondant à celui qui
avait été crée par l’auteur.
36
Le troisième mode – c’est l’utilisation ponctuelle des mots irréguliers afin de créer
le coloris du texte.
Les deux derniers modes sont propres à notre texte et cela fait les traducteurs
chercher les équivalents du lexique irrégulier chaque fois qu’ils le rencontrent dans
le texte. Les auteurs nomment ce mode de traduction une « épluchage », parce que
le traducteur doit repérer tous ces mots irréguliers, dispersés dans le texte et les
traduire tous.
Mais comment traduire le lexique irrégulier ? Comme plusieurs spécialistes
admettent, le lexique irrégulier est intraduisible (Фёдоров 1983: 253; Влахов
Флорин 2012: 283) et on ne peut pas souvent trouver de traduction exacte. André
Feodorov propose d’utiliser comme équivalent quelque mot argotique qui existe
dans la langue de traduction, puisqu’il sert d’un équivalent fonctionnel. Mais bien
sûr chaque traducteur peut utiliser les mêmes approches qu’on utilise lors de la
traduction du texte littéraire, c’est l’approche directe (ou littérale) et l’approche
indirecte. On peut aussi utiliser la terminologie de Vadim Sdobnikov, qui nomme
ces approches interlinéaire et transformationnelle respectivement. (Сдобников,
Петрова 2006: 260)
Puisque le slang est exposé aux changements fréquents, le traducteur doit se
souvenir du facteur temporel. Dans le cas du roman L’amant de la mort c’est
encore plus important, puisque l’auteur utilise le lexique propre au début du XX
siècle. Donc il faut utiliser le lexique convenable, qui ne rendra pas le texte plus
moderne ou plus ancien. On appel le slang le « trait linguistique de la société »:
«Сленг подвержен частым изменениям, что делает его языковой приметой
поколений. Легко проникая в литературный язык, он используется для
речевой характеристики героев и авторской речи». (Большая советская
энциклопедия URL :http://bse.sci-lib.com/)
37
Le livre mis à la base de notre recherche, L’Amant de la mort, est particulier grâce
à l’abondance sur ses pages de mots appartenants au slang. Passons mainenant à
l’examen des exemples trouvés dans ce livre.
Русский
перо (ножик)
псы
маруха
слам
поставить на ножи
Французский
le chourin
les chiens
la gonzesse
le chopin
se faire chouriner
Английский
the pen
the coppers
a battering
the loot
take the knive to
кутузка
щипач
хапун
баклан
утырить
поручкаться
тырить
бомбить
тырщик
карась
лопатник
щипать (воровать)
«бобёр»
хабар
резун
шпилечник
форточник
колода
хрусты
la cabane
le fourlineur
les khapounes
un pantre
grappiller
entamer les présentations
tirer
goupiner le poivrier
le tireur
le hanneton
un larfeuille
fourliner
un valseur
le gras
un carabin
ur caroubleur
un venternier
un « jeu »
un joli paquet de braise
somebody
the jug
the pickpocket
the grabber
a gull
to filch
to shook hands
snitching
bombing
a thief
a “gull”
a wallet
to pinch
a “beaver”
the good taking, the swag
a “slicer”
a lock-picker
a window-men
a “deck”
a big loot
иметь масть
appartenir de droit à la to have a number
затасованный
бомбить (2)
стричь
кончать кого-либо
пустой (безоружный)
железо (оружие)
обложить
кузовок мусорный
bande
un affranchi
nettoyer un pantre
rançonner
descendre quelqu’un
nu
l’artillerie
encercler
flanquer au trou
a card in the deck
bombing
to skim
to be the death of
to left the guns at home
to ambush
a rubbish cart
38
шухер
стрёмщик
держать хазу
фарт
пустить сокола
стык
псарня
шакалить
сявка
схрон
держать стрему
тушить
une alerte
la gaf
avoir la planque
la veine
faire jaillir une plume
un rancard
le chenil
faire le chacal
une loupe
la planque
faire le pet
lessiver
a sign of trouble
the lookout
to have a hideout
the luck
to launch a falcon
the meet
a nark
to scrounge like a jackal
a punk
the barn, the hiding place
to stand lookout
to do them in
On va commencer par l’utilisation de la première approche de la traduction,
approche directe. C’était le traducteur anglais qui a utilisé ce procédé le plus
souvent. Par exemple il a utilisé cinq fois le procédé de calque contre une fois du
traducteur français. Voici les mots que le traducteur anglais a traduit à l’aide de
calque. En anglais : перо – the pen, бомбить – bombing, «бобёр» - «a beaver»,
резун - «a slicer», пустить сокола – to launch a falcon. Comme on a déjà dit,
l’utilisation de la transcription ou du calque n’est possible que quand le sens du
mot est clair d’après le contexte. Parfois c’est vraiment compréhensible, de plus
quand l’auteur utilise les guillemets ou il explique tel ou tel terme. Mais le plus
souvent la traduction pourrait être plus réussie avec le procédé indirect. C’est la cas
de la traduction française, ou c’était pas le calque, mais des analogues
stylistiquement pareils, par exemple перо - le chourin, бомбить - goupiner le
poivrier, резун - un carabin, пустить сокола - faire jaillir une plume. On voit que
le traducteur a essayé d’utiliser les mots argotiques, pour transmettre le sens des
mots russes.
Une fois le traducteur français a utilisé le procédé de transcription, c’était le mot
« хапун » qui est devenu le plomb dans l’aile du traducteur. Il a traduit ce mot
comme « les khapounes », mais pour expliquer le sens, qui n’était pas clair du
contexte, il a ajouté un renvoi. Voici le texte du renvoi : « L e Khapoune est un
personnage de la mythologie slave, tenu pour responsable de la disparition des
39
êtres et des choses. Il peut prendre n’importe quelle apparence, mais le plus
souvent se montre sous les traits d’un soldat ou d’un vagabond ». (Akounine 2006 :
24) Dans ce cas on peut encore une fois constater, que les lecteurs étrangers,
surtout les lecteurs francophones, sont mieux informés, parce que en texte de
source il n’y a pas de renvois, tandis que le nom Khapoune n’est pas clair à tout le
monde.
Une fois le traducteur anglais n’a pas traduit un mot argotique, железо, ce qui
sigifie « l’arme ». Le traducteur français a traduit ce mot comme « l’artillerie », ce
qui n’est pas tout à fait expressif comme le mot original, mais la traduction
française peut être associée aussi au lexique populaire, donc un certain degré
d’expressivité avait été quand même gardé.
Quant’au lexique populaire, il y en a plusieurs exemples. Voici comment les
traducteurs l’ont traduit. Par exemple le mot кутузка est traduit en français à l’aide
du mot la cabane ce qui représente le procédé indirect de la traduction, c’est un
mot analogue de la langue de traduction. Il représente aussi un endroit où on place
des bandits et ce mot existe dans les dictionnaires aussi avec la mention
« populaire »
(Перевод
слова
la
cabane
URL :http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/cabane/11862?
q=la+cabane+#11708) mais le plus souvent ce mot est utilisé dans son sens direct,
« petit maison, le plus souvent en bois ; habitation médiocre, cahute ». Le mot
russe par contre n’a que ce sens du prison, ce qui indique, que la traduction
française n’a pas le même niveau de l’expressivité. La traduction anglaise n'est pas
non plus tout à fait réussie, puisque le traducteur a utilisé le mot « the jug », qui a
aussi ses premiers significations, par exemple, «a container for holding liquids that
has a handle and a shaped opening at the top for pouring ».
Le nom « тырщик » et le verbe «тырить » sont des mots provenants du langage
populaire. Ils sont traduit en français à l’aide des mots argotiques, « le tireur » et
«tirer », mais qui ont d’autres significations, tandis que en anglais la traduction de
ses mots est suivante : « a thief » et « snitching ». Si le mot « a thief » est clair
40
d’après son sens, le verbe « snitching » ne l’est pas. Il a plusieurs autres
significations comme ябедничать, доносить et peut aussi signifier стащить,
украсть, ce qu’il faut préciser dans le contexte. Par contre, le mot a thief est
beaucoup moin expréssif que le тырщик russe.
Le mot « шухер » n’était pas bien traduit ni en français, ni en anglais. Dans le texte
russe l’auteur a utilisé le mot purement populaire, apartenant au slang des
délinquants, tandis que les traductions sont à tout le moins littéraires. La traduction
française « une alerte » est le mot, qu’on pourrait rencontrer dans un roman, c’est
un prince qui pourrait l’utiliser. La traduction anglaise n’est pas a fortiori
meilleure, c’est « a sign of trouble », qui ne transmet non plus le moindre élément
populiare de l’expression originale.
Maintenant passons aux mots de l’argot du milieu. Ce sont des mots intéressants
comme маруха, карась, лопатник, щипать, хабар, хрусты, держать хазу,
шакалить, сявка, держать стрёму.
Le traducteur français a souvent utilisé des noms argotiques français, pour
conserver le coloris du roman. Par exemple il a très bien traduit le mot « хабар »
comme « le gras », ce qui est propore au langue verte des années de 1827 à 1907.
(Argot français classique URL : http://www.lexilogos.com/argot.htm)
La traduction anglaise est moins réussie dans le cas des mots de la langue verte.
Plusieurs mots ont été traduits a l’aide des mots, n’ayant aucun sens argotique, par
exemple, « лопатник » est traduit comme un simple porte-monaie, «a wallet ». La
même histoire se passe avec la traduction du mot «щипать », qui en anglais est
traduit à l’aide d’une calque, tandis qu’en français ce mot est traduit comme
« fourliner » et on trouve cette forme dans le dictionnaire de l’argot français des
années de 1827 à 1907.
3.3.4. Conclusion sur la traduction du slang, du lexique populaire et argotique
41
Pour conclure on peut constater, que les deux traducteurs ont fait tout leur possible
pour repérer, comprendre et transmettre les mots argotiques en langues de
traduction. Les deux traducteurs ont prété une très grande attention au slang qui
enrichit le livre et ont utilisé le plus souvent les mots du slang de leurs langues,
sauf quelques exceptions, qu’on a montrées, là, où les traducteurs n’avaient pas la
possibilité de trouver quelque analogue.
Il est très bien qu’ils aient essayé d’utiliser le slang de l’époque du livre, pour que
leur traduction de ces mots ne se détache du texte du roman.
4. La traduction des archaïsmes et des historismes
La langue, c’est un systhème vivant, a prouvé le professeur Amr Ibrahim dans son
travail intitulé Le fonctionnement des langues : paradigme du vivant ? (Ibrahim
2014: 5). Il nomme sept traits fondamentaux du vivant propres à toutes les langues
existantes dans le monde. Parmi ses caractéristiques on trouve L’aptitude à se
transformer par delà les frontières catégorielles ; La soumission de l’émotion à la
42
forme ; Le pouvoir de simulation et de transposition etc. L’idée de la langue
comme un organisme vivant a été proposé bien avant par Wilhelm von Humboldt,
l’un des premiers, sinon le premier, à avoir pris conscience et à avoir tenté de
conceptualiser cette nouvelle réalité. La langue, c’est un organisme qui naît,
grandit et meurt. Pendant sa vie il fait face aux plusieurs changements, et ce qui
change le plus vite, et ce qui est le plus marquant – c’est le lexique.
Le lexique qu’on n’utilise plus dans le parlé ne s’oublie pas d’emblée. Un certain
temps ses mots vieillis sont toujours compris par le peuple, on s’en souvient grâce
à la littérature classique, même si on ne les utilise plus au quotidien. Ces mots
passent dans le lexique du vocabulaire disponible, ils sont mentionnés dans les
dictionnaires avec la marque archaïque. Сes mots peuvent être utilisés par les
écrivains, représentant les époques passées, par les historiens, décrivant des faits
historiques. Mais au fil du temps сes mots y passent.
La tonalité spécifique de сes mots, la tonalité émotio-expressive, trouve un écho
dans leur sémantique. Cela marque ces mots stylistiquement et voilà pourquoi ils
demandent plus d’attention du traducteur.
Dans notre texte le lexique pareil est représenté par les historismes et les
archaïsmes.
4.1. La notion des historismes et des archaïsmes
On rapporte aux historismes les mots désignant des objets, des phénomènes ou des
notions disparues pour quelque raison. Les historismes peuvent être liés aux
époques très anciennes, mais aussi aux périodes plus récentes (par exemple un
grand nombre de mots désignant les réalités de la vie soviétique). Les historismes
n’ont pas d’équivalents et rèstent les seules désignations des notions existantes.
43
L e s archaïsmes sont des noms des objets, des phénomènes ou des notions
éxistants, dont les noms sont rempacés par d’autres mots appartenants au lexique
actif. Les archaïsmes peuvent être divisés en plusieurs groupes. Ce sont :
1) Les archaïsmes lexiques à proprement parler, c’est-à-dire les mots dont tous les
significations sont complètement vieillies. Par exemple : вотще - напрасно, выя шея, издревле - исстари, лицедей - актер, сей - этот, сиречь - то есть.
2) Les archaïsmes dérivatifs, qui se distinguent de ses synonymes dans la langue
moderne juste par leur élément formatif, le plus souvent c’est le suffixe. Par
exemple : рыбарь – рыбак, кокетствовать – кокетничать, вскольки –
поскольку, рукомесла – ремесло, надобно – нужно.
3) Un groupe particulier des archaïsmes calqués du Grec selon les modèles déjà
vieillis.
4) Les archaïsmes lexico-phonétiques, se distinguant de ses synonymes modernes
juste
par
q u e l q u e s s o n s . Par
exemple :
воксал – вокзал, балтический – балтийский, галстух – галстук, солодкий –
сладкий, младой – молодой, свейский – шведский.
5) Les archaïsmes lexico-sémantiques, autrement dit les mots ayant partiellement
perdu quelques-unes de leurs significations. Par exemple : гость – «купец»,
позор – «зрелище», пошлый – «популярный», мечта – «мысль». (Лесных
2000: 56-61)
Les archaïsmes du premier groupe sont les plus nombreux. (Федоров 1997: 896).
Il existe différents points de vue sur les historismes et les archaïsmes. Certains
spécialistes considèrent qu’il ne faut pas confondre ces deux groupes de mots
vieillis. Parmi ces scientifiques figure André Benedictovich Feodorov (Федоров
1968) et Vénédicte Vinogradov (Виноградов 1997). Ils pensent que si non
seulement le mot est vielli, mais aussi le phénomène qu’il désignait, ça sera un
historisme.
44
D’autres scientifiques, comme Grigory Osipovich Vinokour (Винокур 1991 :65) et
Vilen Naoumovich Komissarov (Комиссаров 1973) considèrent que les
historismes sont des sous-espèces des archaïsmes. D’après ces scientifiques les
archaïsmes sont des noms qui ne sont plus usités et des noms des objets et des
notions n’étant plus d’actualité. La seule différence importante – c’est la présence
des synonymes dans la langue moderne, qui n’ont pas cette tonalité archaïque.
Un mot devient archaïque par deux voies. Il peut vieillir lui-même et être remplacé
par son synonyme plus moderne. Le mot peut aussi devenir archaïque parce que
l’objet ou la notion qu’il désignait n’est plus utilisé. Il faut bien distinguer сes deux
cas.
Dans les textes des romans historiques les écrivains utilisent des mots archaïques
pas seulement dans le langage des personnages, mais aussi dans les mots d’auteur.
Dans le roman L’amant de la mort c’est exactement ce cas. Cela se fait pour mieux
créer l’atmosphère du roman, pour éviter la situation où il y aura deux textes
différents : le texte que prononcent les personnages et le texte d’auteur.
L’utilisation des mots vieillis dans les deux cas unifie le texte, le rend plus
complexe, plus interéssant, plus narratif.
Les mots appartenant au lexique vieilli ne sont pas homogènes d’après leur origine.
Parmi сes mots dans la langue russe on distingue des mots russes traditionnels, des
slavismes, et des mots venus des langues étrangères. (Голуб 2001: 180)
4.2. La traduction des archaïsmes
La traduction des réalités historiques fait partie intégrante de la question épineuse
de la transmission du coloris historique lors de la traduction. C’est une question
importante puisqu’on doit toujours conserver le style historique du texte. (Влахов,
Флорин 2012: 130)
45
Lors de la traduction des historismes et des archaïsmes on reconstruit l’histoire de
la culture de la langue et on voit plusieurs modes de la formation des significations
dans le texte original et dans les traductions. Ainsi on doit analyser la traduction
des mots vieillis d’après les critères suivants : la traduction littérale et l’équivalent
(l’utilisation de l’analogue, du remplacement).
L’archaïsation traductionnelle ou la stylisation temporelle du texte – c’est la
conservation de liaison entre l’époque moderne et l’époque ancienne à l’aide de
différents procédés : lexiques, morphologiques et syntaxiques. L’archaïsation est
une tâche délicate, qui exige un grand professionnalisme du traducteur.
(Виноградов 2001: 143)
Voici les archaïsmes trouvés dans le texte de L’amant de la mort et leur traduction
en Français et en Anglais.
Русский
Французский
Английский
куражиться
crâner
puts on a brave face
беснуется
démener comme un diable rants and raves
грамота
apprendre à lire, à écrire
writing
арифметика
apprendre à compter
arithmetic
савраска
une haquenée
the horse
падучая
la digue-digue
to have a fit
лихо мне
je me sens mal
I feel real bad
чахотка
la phtisie
consumption
французка
être plombé, la vérole
frenchies
сени
le vestibule
a porch
горница
le salon
the sitting room
сафьяновый
en maroquin
Moroccan leather boots
46
лик
le minois
a face
клозет
la cabine
the lav
уста
la bouche
the lips
облобызать
accorder un baiser
to kiss
самоцветы
les pierres précieuses
the precious stones
алкать
convoiter
coveting
авантажно
donner de l’allure
impressive
воспарить
se changer
go soaring way up high
негоциант
négociant
merchant-trader
маяться
la tête en compote
his head was killing him
должно
l’on doit absolument
should
для пущей конспирации
enforcer son incognito
so no one
коммивояжёр
commis voyageur
commercial traveller
диковинный
bizarre
queer sort of
горница
le vivoir
the room
очи
les yeux
the eyes
пенсион
une pension
a pension
синематограф
le cinématographe
the cinematograph
фланировать
se promener
striding
истязать
torturer
torture
деяние
les actes
the atrocities
коли
si
if
47
ощерить
montrer
snarling and baring
сполохи
un halo d’incendie
the flickering glimmers
бесчестить
déshonorer
dishonour
лихой
mauvais
bad
нынче
même
tonight
лютый
cruel
of it all
давеча
tout à l’heure
the last time
фурсетка
une coqueuse
a peacher
промеж
se quereller
squabbling
D’après ce tableau on peut voir, que les traducteurs ont repérés tous les mots
appartenants au lexique archaïque et ont fait tout leur possible pour traduire ses
mots. Si la langue des traducteurs ne possédait pas de moyens pour traduire un tel
ou tel mot avec un autre mot, les traducteurs utilisaient la méthode descriptive, et
gardaient le sens de la proposition. Mais cette valeur archaïque dans les deux
traductions est presque perdue. Les deux traducteurs ont rempacé la plupart des
mots vieillis par leurs synonymes modernes, comme ça toute la couche
stylistiquement importante est perdue. C’est assez dommage, parce que c’est grâce
à сes mots que l’auteur plonge les lecteurs dans l’époque où se déroule l’action de
son histoire, et en perdant ses petits traits dispersés dans le texte, on perd le charme
du texte, son authenticité.
4.3. La traduction des historismes
Le tableau suivant montre le succès ou l’insuccès des traducteurs dans leur tâche
de la traduction des historismes, ce qui est encore plus difficile que la traduction
des archaïsmes, puisque les historismes n’ont pas de synonymes dans la langue
48
moderne et comme ça les traducteurs devaient chercher les équivalents des mots
archaïques dans leurs langues.
Русский
Французский
Английский
бакалейка
l’épicerie
the corner shop
шарабан
une calèche
the gig
барышник
le maquigon
the huckster
сажень
la toise
the fathom
купчина
un marchand
the merchant
коляска
une calèche
the carriage
слобода
le village
Dobraya Sloboda
приказчик
un vendeur
work behind the counter
крепостной
un esclave
a serf
верста
une verste
a mile
полтинник
le cinquante
a half
кучер
le cocher
the driver
околоточный
monsieur le commissaire
the local sergeant
беглый каторжник
forçat évadé
a runaway convict
штиблеты
les bottes
the low bots
червонец
un rouble
a rouble
конка
une ligne d’omnibus
a horse-tram
городовой
le sergent de ville
the senior constable
барыня
une grande dame
a lady
сюртук
une redingote
a frock coat
49
усадьба
un hôtel particulier
a manor house
котелок
un chapeau melon
a bowler hat
извозчик
un cocher
the driver
картуз
la casquette
the cap
империал
un impériale
the imperial
лучники
un éclat de bois
the splints
камердинер
le valet de chambre
the valet
кандалы
des menottes
the shackles
кабак
un cabaret
the tavern
ефимок
un efimok
a yefimok
иоахимсталер
un joachimsthaler
a silver taler
золотник
un gros d’argent
a zolotnik
пролетка
une calèche
a four-wheel carriage
царские хоромы
un palais de roi
a royal mansion
канотье
le canotier
a boater
панталоны
un pantalon
the pantaloons
барышня
une demoiselle
a miss
поддёвка
la poddiovka
a collider
порты
le futal
the pants
приказчик
un commis de bureau
the counter-clerk
меркурохром
le désinfectant
the mercurochrome
50
Quand on voit la traduction des historismes, on comprend tout de suite que cette
tâche est beaucoup plus difficile que la traduction des archaïsmes, parce que,
comme on l’a déjà expliqué, ces mots n’ont pas de synonymes modernes, et les
traducteurs doivent les traduire soit avec des mots désigant les mêmes choses aux
mêmes époques, soit doivent utiliser le mode descriptif, soit alors utiliser des mots,
désignant des notions pareilles. Mais on peut voir aussi, que la tâche était parfois si
difficile, que les traducteurs ont été obligés d’utiliser des transcriptions. Observons
ces mots en français : une verste, un rouble, un efimok, la poddiovka. En Anglais
ce sont les mots suivants : Dobraya Sloboda, a rouble, a yefimok, a zolotnik.
Il est intéressant à nôter que pour le lecteur russophone, le texte avec des
historismes peut être difficile à comprendre, puisque l’auteur ne donne pas de
renvois quand il utilise quelques mots particulièrement rares, et pour les lecteurs
français et anglais cette situation est différente, parce que les traducteurs français et
anglais ont presque tout traduit en utilisant le mode descriptif, donc les lecteurs
étrangers ne se demandent pas sur le sens des mots бакалейка, приказчик, конка,
картуз etc. Celà montre, que ses traducteurs ont bien suit la règle de Marianne
Lederer, qui affirmait, que « traduire – ce n’est pas juste comprendre le sens du
texte en langue étrangère, mais le rendre compréhensible aux autres ».
(Селескович 1987)
Les traducteurs ont aussi largement utilisé le mode de la traduction des historismes
avec des mots modernes, désignant le même objet. C’est le cas des mots suivants :
бакалейка (l’épicerie, the corner shop), купчина (un marchand, the merchant),
слобода (le village, -), штиблеты (les bottes, the low boots).
4.4. Conclusion sur la traduction des archaïsmes et des historismes
Lors de l’examin de la traduction des archaïsmes et des historismes il était évident,
que ce lexique est particulièrement difficil à traduire à cause de l’absence des
analogues dans les langues de traduction. Les deux traducteurs étaient obligés
51
d’utiliser les analogues modèrnes, en perdant comme ça la plus grande partie de
couleur locale, qui était présent dans le texte original notamment grâce à ce
lexique. L’utilisation des procédes directs de la traduction souligne la complexité
particulière de ce lexique, la translitération et le calque, qui le plus souvent étaient
utilisée lors de la traduction des historismes.
5. La traduction des noms propres
Le roman L’amant de la mort contient plusieurs personnages. On peut les diviser
en deux grands groupes selon leur origine : des criminels et ceux qui sont liés aux
criminels, et des simples particuliers. Cette différence est la plus marquante quand
on regarde leurs noms. Les noms des particuliers sont convenus, comme, par
exemple:
Русский
Французский
Английский
Эраст Петрович
Eraste Pétrovitch
Erast Petrovich
52
Масаил Мицуевич
Massaïl Mitsouievitch
Masaul Mitsuevich
Ce sont des noms de deux personnages principaux, monsieur Fandorine et son
valet de chambre Massa. Eux, ils représentent la partie des particuliers bien élevés.
Mais il y a aussi un grand nombre de personnages qui sont issus du niveau bas de
la société, voilà leur noms, qui le plus souvent sont des surnoms et par conséquent
ont quelque signification.
Русский
Французский
Английский
Сенька Скорик
Senka Skorik
Speedy Senka
Смерть
la Mort
Death
Князь
le Prince
The Prince
Михейка Филин
Mikheïka le Hibou
Mikheika the Night-Owl
Очко
l’Oeil
Deadeye
Сало
le Verrat
Lardy
Килька
l’Anchois
Sprat
Боцман
le Bosco
Bosun
Авось
le Coup-de-boule
Maybe
Небось
le Bille-en-tête
Surely
Упырь
le Vampire
the Ghoul
Le nom propre devient l’objet de l’analyse de l’onomastique, la science
linguistique, qui définie le nom propre comme un mot ou une expression qui sert à
distinguer un objet des autres objets, l’individualiser et l’identifier (Подольская
1978 : 95).
53
D’habitude, d’après les chercheurs Vlahov et Florin (Влахов, Флорин 2012: 236)
on transcrit les noms propres pendant la traduction, autrement dit, on les transmet
dans la langue cible en essayant de garder au maximum leur modèle phonétique. A
titre exceptionnel on peut traduire leur forme intérieure, voilà pourquoi, ayant deux
possibilités de traduction, on face une grande difficulté de choix.
Il existe aussi, à part de la transcription, la translitération, qui est la traduction des
graphèmes (Бархударов 1975: 176). Elle déforme parfois le nom, à tel point, qu’il
devient impossible de reconnaître, ce qu’il signifie. Par exemple, comme ce
procédé était à la mode au XIX siècle, on peut trouver plusieurs exemples dans les
livre de l’époque. Pour en donner un exemple, voici comment on traduisait le nom
du célèbre physicien anglais Newton. En Français il réstait toujours Newton, mais
en Russe son nom était traduit avec ce procédé de translitération, et était prononcé
comme Невтон, vraiment, n’ayant aucun liaison avec le nom original. Mais il faut
dire, que les deux traducteurs de l’Amant de la mort, ni André Bromfield, ni Paul
Lequesne n’ont pas, par bonheur, utilisé ce procédé traductionnel. Ils ont utilisé
plutôt la transcription ou la traduction des formes intérieures des noms.
Maintenant il est le temps d’observer, si les traductions correspondent à la réalité
des noms, si elles ont le même sens.
Dès le premier exemple, Сенька Скорик, on voit, que les traducteurs ont utilisé
des procédés differents. En Français son nom était transcrit, comme Skorik, ce qui
correspond à la prononciation du nom en Russe, mais ne transmèt pas son sens
intérieur, qui est bien défini par l’auteur-même. Il écrit qu’un des amis de Skorik,
Prokha, avait pensé que son nom est lié à la vitesse de ses réactions. Par contre,
c’est pas de ses avantages physiques qu’il a été nommé comme ça, mais juste à
cause de son nom de famille, Skorikov. Pour nous le choix des traducteurs est
intéressant, parce que le traducteur français, si on peut le dire, a écouté l’auteur, et
n’a pas attribué à Senka quelques qualités supplémentaires, mais on pense, que le
traducteur anglais a fait mieux, il a traduit le sens intérieur du nom de Senka,
puisque l’auteur aussi ne prive pas Senka de la vitesse. Donc, en anglais son nom
54
est Speedy Senka, et à notre avis c’est mieux, parce que celà reflète la personnalité
du garçon, montre quelques-unes de ses capacités, nous crée son portrait.
En règle générale tous les noms propres sont les porteurs du couleur local, surtout
les anthroponymes – les prénoms (aussi les surnoms), les noms des jens, et avant
tout les noms personnels. Semble-t-il que tout est clair : un russe aura un nom
russe, un étranger – un nom étrangèr. Igor et Oleg, Tatiana et Valentina sont russes,
Alfred, Janette, Georgette peuvent être russes aussi mais juste comme les
exceptions indésirables.
D’après les scientifiques Dmitriev et Safronov (Дмитриев, Сафронов 1962 : 150)
les « noms ont une capacité d’exprimer une certaine spécificité nationale ou
étrangère ». On peut dire que le nom a des relations très étroites avec son peuple,
avec la culture et les traditions nationales qui les apparente avec les réalités du
pays. Voilà pourquoi il est défendu de traduire Ivan comme Jean en français. C’est
le changement du couleur local et celà mène vers le changement de l’image de
l’original.
On peut dire, que les deux traducteurs ont conservé tous les noms et ont gardé cette
authenticité. On peut voir quelques exemples :
Русский
Французский
Английский
Яшка Костромской
Yachka Kostromskoï
Yashka from Kostroma
Вася Угрешский
Vassia Ougrechski
Vasya Ugreshsky
Бадмай Кектеевич
Badmaï Kekteïvitch
Badmai Kekteevich
Михейка
Mikheïka
Mikheika
Ванюша
Vania
Vanka
Иван Фёдотович
Ivan Fiodotych
Ivan Fedotovich
55
Puisque l’action du roman se passe au dix-neuvième sciècle, il y a plusieurs noms
étrangers, parce que à cette époque les liaisons avec l’Europe occidentale étaient
plus étroites que mainenant. Voilà les personnages qui représentent les étrangers
dans ce roman :
Русский
Французский
Английский
мадам Борисенко
Mme Borissenko
Жорж
Georges
George
мамзель Лоретта
la mamzelle Loretta
mamselle Loretta
Аполлон Секандрович Apollon Sekandrovitch Apollon Sekandrovich
Шопенгауэр
Schopenhauer
Shopenhauer
господин Неймлес
mister Nameless
Mr Nameless
Il est très intéressant de remarquer que tous les noms étranger apparaissent dans la
deuxième partie du roman. Celà symbolise le développement intellectuel du
Skorik, pisqu’il abandonne le monde criminel et commence à apprendre l’étiquette,
la téchnique et les autres sujets.
Pour conclure on peut constater, que les noms qui ne portent aucun sens
supplémentaire ont été traduits à l’aide des procédés de la traduction directe, c’est
à dire à l’aide du calque ou de la translitération. Par exemple les noms comme
Иван Фeдотович ou Вася Угрешский sont traduits à l’aide de translitération, en
français c’est Ivan Fiodotych e t Vassia Ougrechski, en anglais c’est Ivan
Fedotovich et Vasya Ugreshsky respectivement.
56
Mais les noms ayant quelque signification, les noms caractérisants leurs
possesseurs, sont traduits à l’aide des procédés indirects. Les traducteurs ont trouvé
des équivalents et des analogues pour les traduire correctement. Voici les
exemples : le nom parlant Сало devient le Verrat en français et Lardy en français ;
Михейка Филин en russe devient Mikheïka le Hibou en français et Mikheika the
Night-Owl en anglais. Cela montre, que les traducteurs ont été attentifs, n’ont pas
manqué une telle particularité du texte, qui est un des éléments des portraits des
personnages du roman.
6. La traduction des expressions phraséologiques
6.1. Généralités sur les expressions phraséologiques
Les expressions phraséologiques constituent la partie la plus vive et brillante de
chaque langue. La plupart des phraséologismes russes, français ou anglais fait
partie des styles fonctionnels et a une tonalité expressive. Même les
phraséologismes stylistiquement neutres se distinguent par le coloris national et
peuvent avoir quelque particularité expressive s’ils se trouvent dans le contexte
correspondant. Voilà pourquoi on considère les expressions phraséologiques
comme un des moyens évocatifs du langage, et on peut les observer du point de
vue stylistique.
Comme les phraséologismes se distinguent par leurs fonctions dans la langue et
dans le discours, ils demandent aux traducteurs une approche particulière. Même
s’il existe plusieurs dictionnaires phraséologiques, les traducteurs éprouvent
57
toujours des difficultés, parce que les nouveaux phraséologismes apparaissent trop
vite, et les dictionnaires n’ont pas le temps de les fixer tous. Voilà pourquoi chaque
traducteur doit absolument avoir des connaissances dans les questions les plus
importantes de la théorie de la phraséologie. Il doit aussi savoir repérer les
expressions phraséologiques dans le texte, décoder leur message et le transmettre
dans la langue de traduction en utilisant les procédés stylistiques de sa langue.
Comme a dit le linguiste A. V. Kounine, « La polysémie et l’omonymie sont
propres aux mots, aussi qu’aux expréssions phraséologiques », (Кунин 1970: 25)
ce qui souligne le problème le plus grand des traducteurs, celle, qu’aucun
dictionnaire ne peut prévoir tous les possibilités de l’utilisation des
phraséologismes dans le contexte. Et cela nous montre encore une fois la nécessité
pour le traducteur d’avoir les connaissances des phraséologismes, parce qu’on ne
peut pas toujours s’appuyer sur les dictionnaires. Pour en donner un exemple, voilà
un proverbe anglais, charity begins at home. Dans le dictionnaire anglo-russe de
Vladimir Muller est présentée la traduction suivante : «Своя рубашка ближе к
телу». (http://slovarus.info/eng_m.php) Dans le dictionnaire anglo-russe des
phraséologismes de Kounine on trouve la traduction similaire, mais avec
l’indication de l’analogue français « Charité bien ordonnée commence par soimême »
(Англо-русский
словарь
Мюллера U R L :http://padaread.com/?
book=17653&pg=8). Dans le grand dictionnaire anglo-russe la traduction est
différente, « Кто думает о родных, не забудет и чужих». Et si on ouvre le
dictionnaire franco-russe des phraséologismes, on trouvera la traduction suivante :
«Если хочешь облагодетельствовать весь мир, начинай со своего дома».
(Французско-русский
фразеологический
словарь
URL :http://www.classes.ru/all-french/dictionary-french-russian-phrase.htm)
On
considère, que seule la dernière traduction montre le sens exact de cette expression,
et cela indique, que le traducteur dans cette situation aura un grand choix de
variantes, et son choix définitif devra être basé sur le contexte et l’ouverture
maximale du sens du phraséologisme, parce que dans les deux premières
58
traductions on ne voit que le côté négatif de ce phraséologisme, tandis qu’il peut
dire beaucoup plus.
On peut poser encore une question. Est-ce que le traducteur peut s’assurer sur la
similarité des images, des formes internes des phraséologismes ? Dans les langues
occidentales c’est bien possible, puisqu’il y a beaucoup de phraséologismes qui
peuvent être littéralement traduits en russe grâce à l’identité de leurs formes
internes. Par exemple les phraséologismes suivants : to be in the seventh heaven,
être au septième ciel – быть на седьмом небе; to play with fire, jouer avec le feu –
играть с огнём et les autres. Mais souvent les phraséologismes ayant une forme
similaire n’ont pas le sens similaire. Сes locutions sont les plus difficiles pour les
traducteurs, parce que c’est avec ces phraséologismes qu’on peut commettre une
erreur. Ce changement de sens s’est passé parce que ces phraséologismes ont été
repensés dans les langues différentes et comme ça ont eu de nouveaux sens, qu’ils
n’avaient jamais eus.
6.2. La notion d’une expression phraséologique
On peut trouver plus de 3000 livres, mémoires et articles consacrés aux
phraséologismes, mais les linguistes n’ont pas encore élaboré le point de vue
commun sur ce sujet. Les différences se montrent dès le début, dès la définition.
On considère la définition de A. V. Kounine comme la plus exacte et complète.
D’après Kounine, « Les phraséologismes, ce sont des combinaisons de mots, des
unités indépendamment formés, avec des components partiellement ou
complètement repensés, avec des significations phraséologiques. Les unités
phraséologiques se caractérisent par la constance au niveau phraséologique,
l’interdépendance des mots, constituant les phraséologismes et le non-modelage
structurel et sémantique. Les unités phraséologiques sont formés d’après les
modèles grammaticales des combinaisons et des phrases interchangeables ».
(Кунин 1970: 24)
59
D’après le célèbre lexicographe russe Sergey Ivanovitch Ozhegov, « l’objet des
études phraséologiques est mouvant, imprécis et multiforme, ce qui s’augmente par
le brouillement terminologique, qu’on ne pourra trouver dans aucun autre domaine
linguistique » (Ожегов 1974 : 193)
6.3. Les classifications des phraséologismes
Il y avaient des linguistes, qui considéraient les expressions phraséologiques comme
intraduisibles, c’était Leonid Boulakhovskij, (Булаховский 1953: 33 – 34)
Alexandre Reformatskij, par exemple. Il a proposé un systhème où tous les mots sont
divisés en deux grandes groupes, celui des termes et des idiomes. Les termes selon
Reformatskij sont abstraits, monosémiques, internationaux, logiques et systématiques.
D’ici provient qu’ils sont traduisibles. Les idiomes sont concrètes, souvent
polysémiques, individuelles (appartiennent à une seule langue), parfois alogiques,
mais toujours expressives. (Реформатский 1955: 95) Comme ça le nombre des
expressions idiomatiques est assez grand et ce groupe contient tous les moyens
expressifs de la langue : des groupes de mots et des mots à part, par exemple le mot
«заяц» dans le sens de «безбилетный пассажир».
Reformatskij considérait les expressions phraséologiques comme des mots et des
groupes de mots propres aux groupes différents de la société (les groupes sociaux,
prefessionnels, territoriaux), aux courants littéraires différents etc. Comme ça d’après
Reformatskij les médecins ont leur propre phraséologie, les économistes – leur propre.
Et cela montre que les phraséologismes se rapprochent des particularités du langage,
des différentes manières d’énonciation.
On peut classer avec les phraséologismes des idiomes-même, des proverbes, des
dictons, des aphorismes des écrivains, des clichés, des tournures scientifiques et
terminologiques, des locutions de la base technique etc. On peut classer avec même
des mots, ayant le sens figuratif. (Мартинович Г. А. Устойчивые словосочетания
и фразеологизмы в русском языке URL : http://lit.lib.ru/m/martinowich_g_a/ )
60
Cependant, сe point de vue, que représentent Boulakhovskij, Reformatskij et les
autres linguistes du début du 20i è m e siècle est vieilli, parce que aux années 40e s le
linguiste russe, Vladimir Vinogradov, suivant les linguistes suisses Charles Bally et
Albert Sechehaye, a proposé une autre conception. Il a contracté et concrétisé l’objet
des recherches phraséologiques.
Le linguiste suisse Charles Bally qui était le
premier à classifier les phraséologismes (Bally 1921: 331) opposait le domaine
phraséologique aux combinaisons libres de mots, et a découvert que les
phraséologismes ont deux types des combinaisons : les groupes phraséologiques et
les unités praséologiques, qui se distinguent par le degré de la cohésion de ses
composants (en ordre croissant).
La classification qui a été proposée par Viktor Vladimirovich Vinogradov, propose
une division suivante : les combinaisons libres de mots (comme dans la
classification de Bally) et les trois types de phraséologismes, en ordre décroissant
du degré de la fermeté des liaisons entre les mots : les coalescences
phraséologiques, les unités phraséologiques et les combinaisons phraséologiques.
(Виноградов 1977)
Encore une classification a été proposée par le linguiste Boris Alexandrovich
Larine, qui, lors de la création de cette classification, a pris en compte le parcours
historique de la création des phraséologismes, c’est à dire l’évolution des
combinaisons libres des mots aux unités coalescentes et puis aux unités
indécomposables. Il a aussi inclus dans ce systhème les combinaisons libres de
mots, qui, d’après Larine, ne sont pas tout à fait libres, puisqu’elles sont limitées
par les traditions de l’usage. Il a nommé ces unités les unités interchangeables et
comme ça sa classification s’est répandue à toute le systhème phraséologique.
(Ларин 1977: 148) Voici les trois rubriques que la classification de Larine inclue :
1) les unités interchangeables ; 2) les unités constantes métaphoriques, qui se
distinguent par leur caractère traditionnel, stéréotypé, figuré, qui est encore clair
dans la langue modèrne ; 3) les idiomes, qui se diffèrent du groupe précédent par
61
ce qu’ils sont plus déformés, reduits et ont la composition des mots différente
d’origine.
Ces trois classifications partiellement convergentes sont très utiles pour la théorie
de la traduction, parce qu’elles sont basées principalement sur le critère sémantique
et, comme ça, sont appliquables aux langues différentes.
Boris Alexandrovitch Larine pensait, qu’un des inconvenients les plus grands des
classifications des phraséologismes est le fait qu’elles sont toutes basées sur la
langue moderne et le plus souvent c’est la langue littéraire. (Ларин 1977: 125-149)
Il insistait qu’il est mieux d’étudier les phraséologismes à la base du principe
historique, qu’il faut étudier les raisons de l’apparition des phraséologismes. Il a
fait des études des phraséologismes dès ХVIième jusqu’à ХIХième siècle, en apprenant
l’histoire de l’évolution de ses expressions phraséologiques. Par exemple une
expression разузнать всю подноготную était très populaire au ХIХième siècle et
signifiait apprendre les secrets intimes, dévoiler tous les mystères. Cette expression
phraséologique prend sa source au Moyen Age, quand on utilisait largement un
type de torture qui consistait à enfoncer des aiguilles chauffées au rouge sous les
ongles, et comme ça à l’époque le sens de cette expression était concret et
décomposable. Puis cette expression a perdu son sens réel et est devenue
métaphorique.
Actuellement le mot « phraséologie » a un sens large et un sens étroit. Au sens
large ce sont toutes les unités qui font partie des classifictions de Vinogradov (les
unités phraséologiques, les coalescences phraséologiques, les combinaisons et les
expressions), tandis qu’au sens étroit ce sont que des unités et des coalescences qui
sont considérés comme des phraséologismes.
Ces derniers temps on oppose activement la constance d’une expression et
l’idiomatisme. (Шмелев 2006: 50-53) Il existe, par exemple, une expression
взять (брать) на карандаш, ayant le sens prendre des notes, fixer quelque chose
et cette expression est toujours utilisée entièrement, comme quelque chose
62
d’inséparable pour transmettre le sens, cette expression est utilisée comme un mot,
on peut facilement remplacer le verbe noter par cette expression. Ses unités
constantes sont nombreuses dans la langue, tandis que l’idiomatisme est une notion
plus étroite et cela est lié au fait que le sens de l’idiome ne provient pas des mots
composant cette expression, mais de l’ensemble des mots. (Шмелев 2006: 48)
Le degré de l’idiomatisme peut être diffrent, cela dépend du dégré de déductibilité
du sens à l’aide des mots qui constituent cette expression. On peut comparer, par
exemple, les expressions suivantes : лить слезы ("плакать"), как в воду
канул ("бесследно исчез", "пропал"), продирать с песком кого ("давать
нагоняй, делать строгий выговор кому-л."), прокатить на вороных когол. ("забаллотировать, провалить на выборах кого-л.")
Dans le livre L’amant de la mort, l’auteur a largement utilisé les phraséologismes
ayant le niveau moyen de l’idiomatisme, comme ça ses expressions restent claires
à la plupart des lecteurs, et en même temps apportent certaine expressivité au texte
du roman.
A l’aide de la définition de Kounine on peut relever les quatre critères des
phraséologismes. Ce sont :
1)
2)
3)
4)
La formation indépendante
Le non-modelage
La repensée
La constance
Mais le plus important pour le traducteur, c’est la repensée, parce que chaque
élément du texte qui peut être repensé, devient un phraséologisme dans le texte de
la traduction. (Рецкер 2009: 144)
Au début on a marqué, que les phraséologismes apparaissent très vite et ils peuvent
avoir plusieurs formes, mais il existe trois groupes généraux de phraséologismes,
auxquels on pourrait attacher un tel ou tel phraséologisme.
63
Le premier groupe, ce sont les phraséologismes lexiques. Ces phraséologismes se
raccrochent aux mots, sont similaires à ces mots d’après leurs idées. Ce sont des
phraséologismes comme : стреляный воробей, синий чулок, козёл отпущения,
сматывать удочки, раздувать кадило, строить куры, сыграть в ящик,
держать язык за зубами, нечист на руку, без царя в голове, наобум Лазаря,
очертя голову etc.
Les phraséologismes pareils sont utilisés dans le texte comme des unités lexiques
figées, équivalentes aux différentes parties du discours. Les mots constituant ces
unités perdent leur sens individuel et transmettent une autre idée générale pour
toute cette unité.
Le deuxième groupe, ce sont les phraséologismes prédicatifs. En règle générale, ce
sont des phrases entières, fixées dans la langue comme des formules, par exemple :
шила в мешке не утаишь; лучше синица в руках, чем журавль в небе; на
чужой стороне и орёл – ворона; лучше поздно, чем никогда; выбирай жену не
в хороводе, а в огороде; седина в бороду, а бес в ребро; лиха беда начало etc.
Ces unités phraséologiques représentent des proverbes et des dictons, des
aphorismes et d’autres expressions figées, dans lesquelles est reflétée l’expérience
professionnelle, morale, l’acquis du peuple, la philosophie et la sagesse humaine.
Le troisième groupe – les phraséologismes comparatives, qui se sont fixés dans la
langue comme des comparaisons fixées, par exemple : хитрый как лиса, красный
как рак, твёрдый как камень, свежий как огурчик, ходит как слон, поёт как
соловей, гнётся как тростник, работает как вол etc.
Ce type de phraséologismes est particulier, parce qu’on peut trouver les
phraséologismes de ce type dans plusieurs langues du monde, et ces unités ont
toujours la structure similaire : « adjectif + conjonction + nom », « verbe +
conjonction + nom ».
Les phraséologismes de chaque groupe ont leur propres particularités de
traduction. Le traducteur doit se rappeler, que, selon V. N. Telia, chaque expression
64
phraséologique a une « expressivité inhérente ». (Серебренников 1972: 470) On
peut voir cela en comparant chaque phraséologisme avec un mot qui lui est
relativement équivalent. Presque dans tous les langues développées chaque unité
phraséologique a ses équivalents, mais ils ne sont pas aussi expressifs, que les
phraséologismes. On peut observer cela sur les exemples suivants : бессмыслица
– турусы на колёсах, бежать – давать тягу, удивляться – диву даваться,
умереть – дать дуба, очень мало – кот наплакал et d’autres. (Рецкер 2010:
151)
6.4. Les modes de traduction des phraséologismes
Maintenant il faut parler de la manière de traduire les expressions phraséologiques.
La possibilité de la traduction des expressions phraséologiques dépend du rapport
entre les unités de la langue de source et de la langue de traduction :
1) Un phraséologisme a son équivalent dans la langue de traduction, une
expression intégrale, qui lui correspond entièrement. C’est la situation, où le
phraséologisme de la langue de source = au phraséologisme de la langue de
traduction et est traduit à l’aide d’un équivalent.
2) Une expression phraséologique peut être aussi traduite à l’aide d’une autre
expression phraséologique, qui a le même sens mais une autre forme. C’est
la situation où le phraséologisme de la langue de source ≈ au phraséologisme
de la langue de traduction, et on utilise dans ce cas un analogue.
3) Une expression phraséologique de la langue de source ne peut pas être
traduite à l’aide d’un phraséologisme de la langue de traduction, et dans ce
cas le phraséologisme de la langue de source ≠ au phraséologisme de la
langue de traduction, et il faut utiliser des moyens non-phraséologiques.
Pour résumer, on peut dire, qu’on traduit les phraséologismes soit à l’aide des
moyens phraséologiques (c’est le cas où le phraséologisme de la langue de
traduction est égal ou à peu près égal au phraséologisme de la langue de
traduction) ou non-phraséologiques.
65
6.4.1. La traduction des phraséologismes lexiques
Passons aux exemples du livre L’amant de la mort, dans lequel on a un très grand
choix de phraséologismes de différents groupes.
On commence par le premier groupe des phraséologismes lexiques. Voici les
exemples de leur traduction.
Русский
Французский
Английский
за словом в карман не n’avait ni les mirettes ni never stuck for a word
полезет
la langue dans sa poche
брюхо сыто и рожа мыта ventre de son et robe de a full belly and a clean
чтоб нос не драл
и тоже с рук сошло
давай бог ноги
глазами постреливал
сам чёрт ногу сломит
вышло всё на ять
поймать судьбу за хвост
душа вон
будто ветром сдуло
как пить дать
не девка трусить
без году неделя
velours
face
pour qu’il cesse de la so he’d stop putting on
ramener
airs
et là encore, il s’en était and he got away with that
too
tiré à fort bon compte
et détala à toutes jambes
and did a runner, trusting
to God
zeyeutait dans tous les shooting quick glances
sens
this way and that
le diable lui-même s’y and there no way anyone
serait rompu les jambes
could ever find him
tout s’était passé aux all turned up fine
pommes
attraper le destin par la caught destiny by the tail
queue
c’en était fini de vous
knock the life clean out of
you
comme balayé par un disappeared in a flash
coup de vent
ça fait pas un pli
no question
il n’était pas une gonzesse he couldn’t act scared like
pour avoir la trouille
some girl
t’es encore jeunot
it’s barely five minutes
66
Pour les traducteurs la langue du texte original est étrangère (parce qu’on pratique
de moins en moins la traduction de la langue maternelle à la langue étrangère), et
c’est à cause de cela qu’on voit parfois la traduction des idiomes mot-à-mot.
On peut dire, que là encore la traduction anglaise est plus réussie, et c’est souvent
grâce à la brévité, que la langue anglaise permet. De plus, dans le texte anglais on
voit plus souvent la traduction réussie des phraséologismes, qui traduit pas la
forme interne, mais le sens. C’est le cas de ce phraséologisme, par exemple, будто
ветром сдуло, qui est traduit en français mot-à-mot, comme balayé par un coup
de vent, ce qui ne crée pas une image exacte de ce qui se passe, tandis que le
traducteur anglais a bien saisi le sens de ce phraséologisme et l’a traduit comme
disappeared in a flash. On aime beaucoup le conseil d’Ernest Hemingway qu’il a
énoncé à son éditeur Maxwell Perkins en 1945, qui disait, que pour écrire bien, il
faut couper et raccourcir les phrases. (Ernest Hemingway on writing
URL :https://www.scribd.com/doc/156100470/Ernest-Hemingway-on-Writing)
C’est exactement le cas du traducteur anglais, qui en suivant involontairement (ou
volontairement) ce conseil, a crée un oeuvre plus lapidaire et lucide, que celui du
traducteur français.
La traduction de l’expression за словом в карман не полезет est bien faite dans
les deux langues, le sens est toujours gardé, mais la structure est changée, par
exemple dans la traduction française n’avait ni les mirettes ni la langue dans sa
poche on voit la structure différente, c’est à dire le traducteur a trouvé une
expression similaire dans sa langue, ayant le même sens, mais une autre structure.
C’est la traduction phraséologique, parce que le traducteur français a trouvé un
phraséologisme français qui, en ne correspondant entièrement au phraséologisme
russe, transmet quand même son idée. C’est la traduction réussie, parce que,
comme Vlakhov et Florine disent, il faut traduire un phraséologisme à l’aide d’un
autre phraséologisme. (Влахов, Флорин 2012: 206) Le traducteur anglis a fait
différemment, il n’a pas trouvé un équivalent anglais, et a traduit le
phraséologisme russe avec des procédés non phraséologiques. Il a choisi la
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méthode déscriptive: never stuck for a word. Cela peut être pardonnable au cas où
le traducteur ne peut pas trouver un équivalent phraséologique parce qu’il n’existe
pas, mais dans ce cas on peut facilement trouver un équivalent pareil, c’est to be
ready with one’s tongue. Cela nous montre que les recherches du traducteur anglais
n’étaient pas si actives et comme ça sa traduction n’est pas réussie, parce qu’elle
prive le texte de cette atmosphère populaire, simple, particulière.
L’espression брюхо сыто и рожа мыта dans les deux traductions a perdu son
allure péjorative, rude, simple. En français cette expression est devenue très
élégante, ce qui n’était pas du tout le but de l’auteur, mais au contraire, il cherchait
à montrer la dureté de ce milieu des gens, et la traduction française serait la
dernière dans la liste des traductions convenables : ventre de son et robe de
velours. On pourrait dire comme ça parlant d’un petit prince, mais pas quand il
s’agit d’un gamin des bas-fonds de la société. De plus cette traduction a un autre
sens, elle signifie, qu’une personne bien habillée a faim, ce qui n’est pas du tout
vrai d’après le texte original.
La traduction anglaise est assez neutre, a full belly and a clean face. Elle est plus
proche du texte original, mais les mots qui la constituent sont toujours trop neutres
pour s’approcher par leur niveau stylistique de l’expression originale. Le traducteur
français a utilisé les moyens phraséologiques pour faire la traducton, tandis que le
traducteur anglais a choisi les moyens non-phraséologiques.
L’espression suivante, и тоже с рук сошло, est devenue difficile à traduire pour
les deux traducteurs. Ils ont tous les deux trouvés les équivalents à peu près
similaires des phraséologismes. La traduction française, et là encore, il s’en était
tiré à fort bon compte, est plutôt descriptive, mais elle est toujours neutre, pas
intéressante du point de vue de la stylistique. La traduction anglaise, and he got
away with that too est aussi neutre, elle ne se distingue pas par quelque originalité.
L’expression глазами постреливал est idéalement traduite en anglais, shooting
quick glances this way and that, c’est la traduction à l’aide d’un équivalent, il a
68
conservé cette métaphore très intéressante et dynamique. Le traducteur français a
aussi fait la traduction originale de cette expression et a proposé la suivante :
zyeutait dans tous les sens. Oui, le mot zyeuter est propre au langage parlé, et
signifie глазеть, on peut dire que le traducteur a bien repéré cette expréssion
phraséolofique.
Dans le cas du phraséologisme поймать судьбу за хвост les deux traducteurs ont
eu de la chance, puisque dans les deux langues ils ont pu trouver des expressions
phraséologiques identiques à l’expression originale. En français c’est attraper le
destin par la queue, et en anglais c’est caught destiny by the tail. Dans ces deux
cas la traduction a été efféctuée à l’aide de la traduction phraséologique.
Cам чёрт ногу сломит, devenu le diable lui-même s’y serait rompu les jambes en
français et and there no way anyone could ever find him en anglais, transmettent
l’idée, ce qui est bien, mais dans les deux cas c’est la traduction nonphraséologique. Dans le premier cas le traducteur français juste traduit cette
expression mot-à-mot, et dans le deuxième cas, le traducteur anglais exprime
l’idée, mais pas la forme.
On peut résumer, que les deux traducteurs ont bien repéré les expressions
phraséologiques, ce qui est très bien, ont saisi tous leur sens et ont transmis ces
sens plus ou moins avantageusement. Le plus souvent les traducteurs ont utilisé les
procédés non-phraséologiques (les deux traducteurs ont utilisé ce procédé 7 fois
chacun). La traduction phraséologique à l’aide des analogues a été faite par les
deux traducteurs (4 fois en français et 4 fois en anglais), et la traduction la plus
réussite, celle à l’aide des expressions phraséologiques équivalents a été faite aussi
par les deux traducteurs (3 fois en français et 3 fois en anglais). On peut conclure,
que les phraséologismes lexiques sont bien traduits par les deux traducteurs, qui
montrent une très haute qualité de la traduction.
6.4.2. La traduction des phraséologismes prédicatifs
69
Maintenant on va observer les phraséologismes du deuxième groupe des
phraséologismes prédicatifs qui représentent des phrases entières, fixées dans la
langue comme des formules. Voici le tableau des exemples de ces
phraséologismes :
Русский
Французский
Не хошь по рылу – гони -
Английский
If God doesn’t tell, the pig
кобылу.
won’t know.
Баба себя напужала, C’est une gonzesse qu’a If you don’t like a fright,
когда ежа рожала.
eu la trouille quand elle a then stay home at night.
pondu une grenouille.
Всяк человек чужой Tout homme envie le sort Every man turns his nose
доле завидует, а от de son voisin et tord le up at his own lot, and
своей нос воротит.
nez sur le sien.
envies other people’s.
Ку д ы п р ё ш ь с я , с о Où vas-tu traîner comme Where do you think
сви н ячь и м рыл ом в ça ? T’espères bouffer de you’re going, sticking
калашный ряд?
la brioche avec ton groin your swinish snout in the
de cochon ?
На Бога надейся, а сам Aide-toi, le ciel t’aidera.
bread bin?
Trust in God and do right
не плошай.
yourself.
Откуда-откуда, да ла Et votre soeur, elle est Where from, where from?
одна паскуда, велела malade ?
From a stroke
сказать, что ей на вас…
Это цветочки, ягодки Profites-en, ce n’est qu’un That’s just for starters,
впереди.
hors d’oeuvre.
you’ll get what you
deserve later.
…и теперь у него в ... et il n’avait plus à … a n d n o w h e h a d
кармане,
как
в présent dans les fouilles, nothing but holes in his
присказке, обретались comme on dit, que barca, pockets.
голый в бане, вошь на que pouique, peau de
аркане, да с полбанки balle et variétés.
дыр от баранки.
На то и кот, чтоб мыши S’il y a des greffiers, c’est The mice shouldn’t play
70
не жирели.
bien pour que les where the cats are
trottantes ne fassent pas waiting.
Пьяного Бог бережёт.
de graisse.
Il y a un dieu pour les God himself looked after
ivrognes.
drunks.
С чужими как хошь, а L’inconobré peut bien Treat outsiders any way
своих не трожь.
crever, mais un aminche you like, but don’t touch
c’est sacré.
your own.
Ж и в и - п о ж и в а й , д а Tout est bon pour la Live your own life, cause
соседу не мешай.
débrouille, mais à ton your neighbor no strife.
voisin
fais
pas
d’embrouille.
Из грязи да в князи.
Du ruisseau sorti, grand Making yourself mister
big, number one, out of
seigneur aujourd’hui.
all the crooks in Moscow.
Кому мальчик, а кому Petit mes couilles...
You can stick your boy up
в… пальчик.
your…joy.
Tous ces phraséologismes prédicatifs représentent des phrases entières, que
l’auteur a utilisé pour enrichir le langage de ses personnages. Ces expressions sont
propres aux personnages qui ne sont pas issus des milieux aisés de la société.
L’utilisation des phraséologismes prédicatifs rend leur langage plus proche du
discours populaire, ajoute au coloris du roman.
Mais comment est-ce que les traducteurs ont transmis ce coloris ? Encore on peut
voir que la traduction française est beaucoup moins réussie. C’est causé
premièrement par le fait que le traducteur français a encore une fois utilisé le
procédé répandu mais pas béni : de ne pas traduire ce que le traducteur n’a pas
compris. D’un côté c’est mieux de ne pas traduire que de mentir dans la traduction,
mais rendant compte que le traducteur français maîtrise bien la langue russe, on
peut conclure, qu’il n’avait juste pas assez de temps pout trouver un équivalent
convenable pour cette expression, не хошь по рылу – гони кобылу. De l’autre
côté, cette expression n’est pas non plus traduite en anglais come il faut. Quelle est
71
sa signification ? Le sens est assez clair, il faut précipiter pour ne pas avoir de
problèmes. Et quel sens transmet la traduction anglaise If God doesn’t tell, the pig
won’t know ? Le sens est plutôt, que si une personne ne sait pas quelque chose, elle
ne le saura jamais, à moins qu’un miracle n’ait lieu. Comme ça le traducteur
anglais a commis une erreur et a donné un autre sens à l’expression que prononce
un des personnages principaux. On considère que dans la cas ce roman ne pas
traduire quelque élément est pire que de le traduire avec un changement de sens
parce que ce roman est authentique grâce à ses inclusions d’expressions
phraséologiques de différentes sortes et les lecteurs veulent le relire principalement
grâce à son atmosphère populaire et joyeuse, mais quand il est évident pour le
traducteur qu’il ne peut pas traduire cette expression à l’aide des moyens
phraséologiques, il est mieux juste de le traduire mot à mot.
Un bon exemple de traduction montre le traducteur français avec une expréssion
откуда-откуда, дала одна паскуда, велела сказать, что ей на вас… La
traduction française est très réussie, parce qu’elle montre le sens de cette
expression et son statut populaire: et votre soeur, elle est malade ? Cette expression
a le sens populaire, puisque elle prend sa source dans une chanson de 1864
entitulée Et ta soeur, est-elle heureuse ? Cette expression faisait partie du
dictionnaire de la langue verte de 1881 et était le synonyme de quoi tu te mêles ?
(Les
expressions
phraséologiques
URL :http://www.francoisegomarin.fr/2011/05/26/pour-en-finir-avec-le-beurre/) Et
dans cette situation c’est déjà la traduction anglaise mot-à-mot qui est floue et
pourrait être plus intéressante et précise.
Assez souvent les expressions phraséologiques ont une rime, et comme ça on peut
plus facilement les mémoriser. Mais pour la traduction c’est la tache encore plus
difficile que de traduire les vers, puisqu’un phraséologisme représente pas juste
une jolie phrase poétique, mais la philosophie humaine, et il faut la transmettre
aussi dans la traduction.
72
Le traducteur anglais a conservé le sens et le rythme. Observons, par exemple,
cette phrase : …и теперь у него в кармане, как в присказке, обретались голый
в бане, вошь на аркане, да с полбанки дыр от баранки. La traduction française
est assez exacte de point de vue de sens, mais voilà la traduction anglaise, …and
now he had nothing but holes in his pockets et même si elle est réduite par rapport
à l’original, elle transmet et le sens, et le rythme. Puisque c’est un roman, une
oeuvre dont le but est la distraction, on considère, que la traduction peut être pas
mot-à-mot exacte, mais rendant le sens et l’atmosphère, ce que le traducteur
anglais a parfaitement fait ressortir. L’exactitude, la fidélité au texte sont
indispensables pour les textes scientifiques, pour les instructions, mais pas au texte
littéraire, qui est crée pour évoquer des émotions, pour distraire, pour donner aux
lecteurs la possibilité de plonger dans le monde imaginaire de l’écrivain. Et le
traducteur peut se permettre de prendre un peu de recul du texte original et, en
comprenant l’idée et le but de l’auteur qui a créé cette phrase, la traduire le mieux
possible, pour donner au lecteur étranger la possibilité de sentir les mêmes
émotions ou presque les mêmes. Mais ce recul doit avoir des limites, et on devrait
exprimer notre opposition au point de vue des linguistes Vlakhov et Florine qui,
dans leur oeuvre « L’intraduisible dans la traduction » proposent de changer les
réalités de la langue de source aux réalités de la langue de traduction. Ils en
donnent un exemple, le titre du film soviétique «Летят журавли», palmarès du
Féstival de Cannes 1958, qui a été intitulé « Quand passent les cigognes ». On ne
va pas entrer dans les questions ornithologiques de la différence entre les grues et
les cigognes, on va juste affirmer, que ce sont les oiseaux differents et de plus le
mot « la grue » existe dans la langue française. La motivation de ces linguistes a
été la suivante : « Puisque dans la langue parlée le mot « grue » (журавль) est
utilisé avec la signification « une conasse » et, ce qui est encore pire, une
« cocotte », on était obligé de remplacer le mot « grue » par le mot « cigogne ».
(Влахов,
Флорин
2012:
107)
Mais à notre avis ce changement n’a rien à voir avec la traduction. Il montre plutôt
que les traducteurs ont fais cela à leur tête, en pensant non à la traduction, mais à la
73
démonstration de leur pouvoir. Les Français connaissent parfaitement le mot
« grue » comme un oiseau, et ce que les traducteurs ont pensé, que quelqu’un
pourra interpréter ce titre autrement montre juste le fait, que les traducteurs n’ont
pas une bonne opinion des Français.
Voilà pourquoi on souligne encore une fois, que la traduction du texte littéraire ne
doit pas être littérale, mais aussi elle ne doit pas représenter le festin des caprices
du traducteur.
Pour résumer l’analyse des phraséologismes prédicatifs, on va présenter les
chiffres. Une fois une expression phraséologique n’a pas été traduite, c’était le
traducteur français, qui n’a pas trouvé d’équivalent ou d’analogue pour
l’expréssion не хошь по рылу – гони кобылу, il ne l’a même pas traduit mot-àmot. Par contre, l’un et l’autre ont utilisé les procédés non-phraséologiques pour
faire la traduction (4 fois en français et 6 fois en anglais). La traduction à l’aide des
analogues avait été utilisée 9 fois par le traducteur français et 8 fois par le
traducteur anglais. Et ce qui est le plus marquant, c’est le fait qu’aucun traducteur
n’a trouvé aucun équivalent. Cela montre, que les phrséologismes prédicatifs sont
beaucoup plus difficiles pour la traduction que les phraséologismes lexiques,
puisque dans le cas des phraséologismes lexiques les traducteurs ont quand même
trouvé quelques expressions équivalentes.
74
Conclusion
Lors de l’étude basée sur le roman stylisé de Boris Akounine L’amant de la mort
qu’on a menée, les différents types du lexique stylisé ont été repérés, aussi que les
particularités de leurs traductions en français et en anglais. On a examiné plus de
980 mots et expressions stylistiquement marqués, apportant au texte l’élément le
plus important et le plus difficile à traduire – la couleur locale. Ces mots et
expressions ont été divisés en cinq groupes, ce qui a constitué le fondement de
notre recherche. Ces cinq groupes sont consacrés à la traduction des écarts
individuels (le langage des enfants, les défauts du langage, les familiarités du
langage, le langage des étrangers), aux écarts collectifs (l’argot du milieu, le
langage populaire), à la traduction des archaïsmes et des historismes, des noms
propres et des phraséologismes.
Ayant éxaminé les traductions de ces cinq groupes du lexique on a constaté, que les
familiarités du langage, le langage des enfants, les archaïsmes et les historismes,
aussi que les phraséologismes prédicatifs constituent la couche du lexique
représentant les difficultés les plus infranchissables pour les traducteurs. Cette
conclusion est basée sur le fait, que les traducteurs ont utilisé largement les
méthodes directes de la traduction de ce lexique, plus précisément, ils ont utilisé
des translitérations et des calques, ce qui démontre l’absence des équivalents ou
75
des analogues pour ces types de lexique dans leurs langues maternelles. Le
traducteur français a même utilisé des renvois, tandis que le traducteur anglais a
toujours essayé de trouver des analogues.
Les écarts individuels ont été bien repérés par les deux traducteurs. C’étaient les
défauts du langage, qui ont été le mieux transmis en langues de traduction, aussi
que le langage d’un étranger, mais les familiarités du langage et le langage des
enfants, comme on a déjà dit, est devenu un obstacle redoutable. Ce lexique est
traduit à l’aide du lexique stylistiquement neutre, ce qui efface la couleur locale.
Les écart collectifs, représentés dans le livre par l’argot du milieu, ont été traduits à
l’aide des équivalents ou des analogues argotiques des langues de traduction, ce
qui permet de dire, que cette couche du lexique a été gardée et bien transmise aux
langues de traduction. On pourrait dire, que ce groupe du lexique a été traduit avec
un grand succès.
Ce qui n’est pas le cas des archaïsmes et des historismes. Les deux traducteurs ont
rempacé la plupart des mots vieillis par leurs synonymes modernes, comme ça
toute la couche stylistiquement importante est perdue.
Les noms propres utilisés dans le roman ont été très bien traduits en français et en
anglais, puisque les deux traducteurs ont prêté une très grande attention au noms
parlants et les ont traduits en gardant leur sens.
Les phraséologismes, qui enrichissent le texte du roman, sont représentés par des
phraséologismes lexiques et des phraséologismes prédicatifs. Les phraséologismes
lexiques n’ont pas entraîné de difficultés pour la traduiction, puisque il y a dans les
deux langues des équivalents et des analogues pour ces expressions, et les deux
traducteurs les ont retrouvés. Cependant, la traduction des phraséologismes
prédicatifs, pour lesquels aucun traducteur n’a trouvé aucun équivalent, a entraîné
des difficultés. Voilà pourquoi ce type de phaséologismes a été simplement calqué
du russe ou bien traduit à l’aide du procédé descriptif.
76
Pour résumer, on peut dire, que les traducteurs ont fait tout leur possible pour
garder la couleur locale du roman, ils ont utilisé des mots historiques, l’argot, le
langage familier, tout pour conserver et transmettre l’idée et la beauté du roman.
En analysant le texte en prose on voit bien que la traduction est possible et que
l’idée du texte est plus ou moins bien transmise en langues de traduction. Comme
on a dit au début de notre mémoire, c’est surtout la différence culturelle qui
empêche de percevoir clairement le texte et le comprendre entièrement. Avec le
développement de nouvelles technologies on va bientôt utiliser quelques nouveaux
procédés, des livres éléctroniques intelligents, qui vont, par exemple, illustrer
chaque terme propre à la culture étrangère. Peut-être bientôt va apparaître une
nouvelle profession du traducteur culturel, qui aura comme fonction de remplir des
lacunes culturelles à l’aide des images, des vidéos, de l’animation, de la musique,
pour que le texte soit complet du point de vue de la couleur locale.
77
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Sources
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2) Akounine B. L’amant de la mort, Presses de la cité, Paris, 2006, p. 24
3) Akunin B. He lover of death. London, 2010, 330 p.
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