UNIVERSITÉ D’ÉTAT DE SAINT-PÉTERSBOURG
Faculté des Lettres
Département des langues romanes
LE SYSTÈME TERMINOLOGIQUE «LA LUTTE CONTRE LA DROGUE» DANS
LA LANGUE FRANÇAISE ET LA LANGUE RUSSE MODERNES ET LES
MOYENS DE TRADUIRE DES UNITÉS TERMINOLOGIQUES
Mémoire de Master
Présenté par
Mademoiselle Lada Achilova
Sous la direction de
Madame Olga Khutoretskaya
Maître de conférences à l’Université
d’État de Saint-Pétersbourg
Saint-Pétersbourg
2017
Sommaire
Introduction
5
Chapitre 1.
1. Définition du terme et du système terminologique en tant que notions
essentielles de l’etude termimologique
9
1.1 Notion de terme
9
1.2. Notion de système terminologique
12
2. Terminologie en tant qu’objet de l’etude terminologique
13
3. Objectifs et enjeux de la terminologie moderne 19
4. Principes de la rédaction d’un répertoire terminologique
4.1. Différents types de répertoires terminologiques
22
22
4.2. Les principes fondamentaux de la rédaction d’un répertoire terminologique
23
4.3. Les étapes de la rédaction d’un répertoire terminologique
4.3.1. Conception du répertoire
24
24
4.3.2. Sélection des termes 24
4.3.3. Organisation et présentation du lexique 25
4.3.4. Les différents types de définition 26
4.3.5. Préparation à la publication 27
Chapitre 2. Système terminologique «La lutte contre la drogue» dans la langue
française et la langue russe
1. L’histoire de la formation du système terminologique «La lutte contre la drogue»
dans la langue française et la langue russe 29
1.1. Les antécédents de la lutte contre la drogue et l’apparition des premiers
termes
29
1.2. La diachronie de la coopération internationale dans la lutte contre la drogue
du début du XXe siècle jusqu’à nos jours et les documents principaux du
système terminologique
32
2. Structure du système terminologique « La lutte contre la drogue » et ses
catégories 38
2.1. Les relations entre les termes au sein du système terminologique
44
3. Analyse de la structure formelle des unités terminologiques du système
terminologique et le problème du terme composé 48
3.1. Les termes monolexicaux du système terminologique « Lutte contre la
drogue » 48
3.2. Les termes polylexicaux 50
3.3. Les particularités des termes polylexicaux dans le travail terminologique
51
4. Analyse sémantique du système terminologique « La lutte contre la drogue »
53
2
4.1. La synonymie et l’antonymie dans le système terminologique «La lutte
contre la drogue »
53
4.2. La polysémie et l’homonymie dans le système terminologique «La lutte
contre la drogue 56
5. La néonymie et les moyens de l’enrichissement du système terminologique
57
5.1. Les particularités des néonymes et leur manifestation dans le système
terminologique « La lutte contre la drogue » dans la langue française et la langue
russe
58
5.2. La formation des néonymes
58
6. Les particularités du système terminologique « La lutte contre la drogue » dans
la langue française et la langue russe dans le cadre de la traduction 61
6.1. La terminologie et la traduction
61
6.2. Moyens de traduire les termes français vers le russe
63
6.2.1. Certains procédés liés à la traduction des termes monolexicaux
6.2.2. Moyens de traduire les termes polylexicaux
63
63
6.3. Quelques remarques sur la traduction des termes de base appartenant au
système terminologique « La lutte contre la drogue » dans la langue française et
la langue russe 66
6.3.1. Le terme наркотик dans la langue russe et ses équivalents. 66
6.3.2. Le terme russe наркомания et ses équivalents en français. 68
6.4. Les particularités de la terminologie chimique dans la langue française et la
langue russe
69
6.4.1. Le genre des sigles 69
6.4.2. Le E à la fin des mots dans les formules chimiques 69
6.4.3. Les chiffres dans les formules composées
69
Conclusion 71
Bibliographie
Annexe
73
81
3
Introduction.
La présente recherche est consacrée à l’analyse du système terminologique «La
lutte contre la drogue» et les moyens de traduire les unités terminologiques
appartenant à ce système. Les bases de l’étude terminologique moderne remontent
aux années 1960, les recherches dans cette discipline devenant de plus en plus
4
cohérentes et profondes. La plupart des œuvres rédigées dans ce domaine analysent
les champs et groupes terminologiques du point de vue morphologique, syntaxique
et sémantique.
Dans le cadre de la mondialisation et, par conséquent, de la coopération
internationale dans le domaine de santé publique visant à établir des liens entre des
centres de recherches et élaborer de nouvelles méthodes dans le domaine de la
médecine, il est nécessaire de former et d’analyser un système terminologique
diversifié et développé qui reflète la réalité de façon adéquate et sans lequel la
coopération scientifique serait problématique. Le manque d’attention envers
l’augmentation du nombre des documents traduits par des non-spécialistes ainsi
que la complication des systèmes terminologiques eux-mêmes pourraient
provoquer une situation où le développement du vocabulaire spécialisé sera
incontrôlable.
C’est la raison pour laquelle il est d’importance pour les spécialistes dans les
domaines de santé publique ainsi que pour les interprètes et les traducteurs en tant
qu’intermédiaires lors des conférences internationales d’établir des normes de
traduction. De même, la création de telles normes peut servir de support lors de
l’élaboration des bases de données pour des programmes de traduction automatisée
et l’échange des informations en général dans le cadre de coopération
internationale.
L’analyse des œuvres scientifiques a montré que les recherches dans le domaine
des systèmes terminologiques représentent aujourd’hui un grand intérêt, surtout en
ce qui concerne les systèmes terminologiques liées à la médecine1, technologie2
tout comme les sujets d’actualité sociale .3
Le sujet de la lutte contre la drogue est sans aucun doute un problème aigu de notre
société et une terminologie qui nécessite d’être structurée. Le caractère actuel du
1 Barna C. G. Divergences et convergences dans la terminologie médicale vétérinaire pour les vertébrés
domestiques entre le roumain et le français. Paris, Université Sorbonne 3, 2014. 515 p.
2 Bacquelaine F. La terminologie Bluetooth en anglais, en français et en portugais. Porto, Université de Porto, 2008.
136 p.
3 Raus R. La traduction des termes de l’égalité H/F dans le discours International. Bruxelles, De Boeck, 2013. 42 p.
5
présent mémoire est dû à la nécessité de résoudre un ensemble des problèmes
sociaux dont l’interprétation et la transmission adéquate des connaissances
professionnelles dans le cadre de diverses formes de communication.
Le système terminologique «La lutte contre la drogue» dans la langue française et
la langue russe est donc l’objet principal du présent mémoire.
Le sujet de recherche est la structure du système terminologique, sa spécificité, les
particularités de sa formation et les modalités de traduire ses termes.
La base théorique et méthodologique du présent mémoire est représentée par un
ensemble varié des recherches des spécialistes russes en terminologie, entre autres,
V. M. Leitchik, A. V. Superanskaya [ 5 ; 11 ] et également par des recherches des
linsguistes étrangers, tels que L. Depecker, V. Delavigne, F. Neveu, C. Barna [ 25 ;
18 ; 45 ] et d’autres.
L’objectif de la présente recherche est d’analyser la terminologie liée à la lutte
contre la drogue, son contenu, les liens logiques et notionnels entre les termes ainsi
que leurs particularités structurelles et sémantiques dans la langue française en
comparaison avec les termes équivalents de la langue russe dans le cadre du travail
du traducteur.
Les documents officiels de l’Organisation des Nations unies, tels que les
Conventions sur la drogue, les rapports sur la politique contre la drogue et des
déclarations officielles constituent la source des unités terminologiques examinées.
(252 unités).
Pour fournir une analyse du système terminologique, les enjeux suivants ont été
fixés.
1) Effectuer l’analyse des conditions et du contexte historique de la formation du
présent système terminologique ;
2) Distinguer les moyens d’enrichir la terminologie du domaine spécialisé;
3) Examiner les catégories thématiques des termes appartenant au système étudié
dans la langue française et la langue russe en établissant le schéma notionnel du
système;
6
4) Analyser les modalités de traduire ces termes et les particularités de leur
traduction.
Les méthodes de recherche sont conditionnées par ses objectifs et ses enjeux.
Parmi les méthodes principales on peut citer celle de l’analyse des composantes,
de l’hypothèse, de déduction, de l’analyse dérivationnel ainsi que la méthode
descriptive des termes. L’approche actuelle pour le présent sujet est une approche
linguistique diachronique et synchronique qui permet de fournir l’analyse du
phénomène de la formation des termes, en préciser les particularités et les
principes de son évolution. En utilisant ces méthodes dans son ensemble, un
glossaire thématique et une base de termes sont élaborés en tant que résultat de la
présente recherche.
Sur le plan théorique, cette recherche pourrait contribuer à résoudre des problèmes
terminologiques actuels. Elle vise à apporter de nouvelles précisions sur les termes
du système terminologique «La lutte contre la drogue» ainsi que les tendances
dans le domaine de la terminologie et à assurer la compréhension des termes, leur
structure sémantique et fonctionnelle.
En ce qui concerne l’application pratique des résultats du présent mémoire, il
s’ agirait de la possibilité de les utiliser dans le domaine de la lexicographie, dans
la théorie de la traduction et dans des dossiers pédagogiques. Le glossaire et la
base de termes pourraient être également utilisés dans des programmes de
traduction automatisée et des bases de données.
La structure du mémoire.
Le présent mémoire est constitué d’une introduction, de deux chapitres, théorique
et pratique, d’une conclusion, d’une bibliographie et d’une annexe sous forme d’un
glossaire comprenant 252 termes.
Dans le premier chapitre, les définitions du terme et du système terminologiques
sont établies. Ensuite, sont analysés les enjeux de la terminologie moderne et les
principes de la rédaction des répertoires terminologiques.
Le deuxième chapitre contient le parcours historique du développement du système
terminologique «La lutte contre la drogue» dans la langue française et la langue
7
russe, la structure du système terminologique, l’analyse de ses particularités
sémantiques ainsi que des remarques sur la traduction des termes français et russes.
L’annexe représente un glossaire bilingue de termes français et russes tirés des
documents officiels des organisations internationales qui traitent le problème de la
drogue.
8
Chapitre 1.
1. Définition du terme et du système terminologique en tant que notions
essentielles de l’etude termimologique
1.1 Notion de terme
Un terme est un mot qui délimite une notion dans un domaine spécialisé de
connaissances. Donc il est possible de dire qu’un terme est la désignation d’une
notion.
Selon le dictionnaire Le Petit Robert4, un terme est une « Unité de dénomination
(➙ nom) appartenant à une terminologie » ou un « mot appartenant à un
vocabulaire spécial, qui n'est pas d'un usage courant dans la langue commune ».
Dans ce cadre, on peut parler des termes régionaux, philosophiques, didactiques,
judiciaires.
La définition du terme-même impose un examen plus profond visant à voir
comment un mot pourrait devenir un terme et quels traits seraient nécessaires pour
cela.
Comme le note le linguiste français François Rastier5, dans la normativité
terminologique quatre opérations concomitantes sont nécessaires.
Tout d’abord, c’est la nominalisation qui « donne pour forme canonique du terme
le nom substantif ». La nominalisation peut aussi créer un effet d’objectivation ce
pourquoi elle est majoritairement représentée dans de divers textes scientifiques ou
bien des discours les imitant (e.g. langues de bois).
Puis la lemmatisation qui permet de « dépouiller de ses variations accidentelles la
substance que le terme est censé représenter ». Ces variations accidentelles peuvent
être dans ce cas appelées « inessentielles ».
La décontextualisation est ce qui permet de définir un terme indépendamment des
variations qui pourraient affecter ses occurrences, celles de sa sitiation dans le
4 Robert P., Rey-Debove J., Rey A. Le nouveau Petit Robert 2010. Dictionnaire alphabétique et analogique de la
langue française, Paris, Le Robert, 2010. version numérique.
5 Rastier F. Le terme Entre l’ontologie et la linguistique//La banque des mots. Paris, C.N.R.S, 1995. URL: http://
www.revue-texto.net/Inedits/Rastier/Rastier_Terme.html (дата обращения 08.03.2017).
9
texte, de son registre, de mode d'énonciation représentée ou d'évaluation, donc le
définir par lui-même.
Cette idée est partagée par plusieurs linguistes russes, notamment Alexandre
Réformatsky affirmant que les termes sont des lexies «univoques»6 dépourvues de
toute éxpressivité.
Un terme est un mot qui est soumis aux restrictions. M. Glushko, linguiste russe
éminent, constate qu’un terme est un mot ou une expression pour exprimer des
notions et dénommer des objets qui possède grâce à sa « définition stricte et claire,
des limites sémantiques bien prononcées et qui est donc univoque dans le cadre du
système pertinent des termes ». 7
Enfin, la dernière opération dans le processus que
M. Rastier appelle
la «
constitution du mot en type » , et l'affirmation corrélative que «toutes ses
occurrences sont subsumées sous ce type — ou du moins que celles qui ne le sont
point témoignent d'un emploi incorrect». C’est la définition qui est la modalité
essentielle de cette constitution en type : elle énonce, selon le principe du
positivisme logique du sémioticien américain Charles Morris 8, les conditions
suffisantes et nécessaires afin que le terme acquière sa dénotation correcte.
Dès que la définition est arrêtée, le terme peut être soustrait à l'interprétation. La
définition fait d’un mot « l'abréviation d'une proposition, et non plus un moment
variable d'un texte » 9.
Après avoir effecué un examen du passage du mot au terme, il serait également
pertinent de comprendre le rapport entre un terme et un concept.
6 Реформатский А. А. Что такое термин и терминология // Вопросы терминологии. М., 1961. С. 50.
7 Глушко М. М. и др. Функциональный стиль общественного языка и методы его исследования. М., 1974. С.
33.
8 Normand C. Charles Morris : le positivisme sémiotique. URL: http://www.persee.fr/doc/
linx_0246-8743_1990_num_23_1_1156 (дата обращения 08.03.2017).
9 Rastier F. Op. Cit.
10
D’après la conception instrumentale du langage, le concept préexiste au terme10. Il
esi évident qu’un terme devrait exprimer un concept de façon univoque.
Pour l’essentiel, il est à noter que l’action de définir revient à « déterminer par une
formule précise l’ensemble des caractères qui appartiennent à un concept11 ».
Alors, c’est le concept que l’on définit. Dans l’étude terminologique moderne, il
est probqble d’envisager le concept « indépendamment de la dénomination ou du
terme qui le désigne12 ».
Pourtant, un terme ne veut pas uniquement dire une unité formelle, une
dénomination. Depuis le moment de sa création, un terme acquiert une
signification, il est donc attaché à un concept dans un domaine particulier de
connaissance. Par conséquent, le terme est inséparable du concept qu’il désigne 13.
Tout bien considéré, un concept est le signifié d'un mot dont on «décide de
négliger la dimension linguistique»14. Même si un concept n’est pas la source du
terme, il est le produit de son instauration. La notion devient un concept suite à un
processus terminologique. Un concept est institué en «choisissant l'une d'entre elles
comme terme, et en reléguant les autres au rang de pseudo-termes».
Un terme peut avoir la forme d’un seul mot, comprenant seulement un mot-clé
(mot unique), ou bien être tout un groupe terminologique, une unité complexe
comprenant le mot clé (noyau conceptuel) et également des lexies précisant ou
modifiant la sémantique du terme.
10 Heidegger M. Acheminement vers la parole. Paris, Gallimard, 1988, p.137.
11 Robert P., Rey A. Le grand Robert de la langue française. Pqris, Le Robert, 2001. 13 440p.
12 Cabré M.T. La terminologie : théorie, méthode et applications. Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa,
1998. P. 72.
13 Vézina R. La rédaction de définitions terminologiques. Montréal, Office québécois de la langue française, 2009.
P .6.
14 Rastier F. Op. cit.
11
Dans ce contexte, plusieurs linguistes donnent la préférence au terme «Unité
terminologique » qui est une
«appellation d'une notion propre au domaine
étudié»15.
1.2. Notion de système terminologique.
Les termes n’apparaissent pas et ne fonctionnent pas dans la langue entière, mais
dans les langages limités, dans des vocabulaires spécialisés d’une langue.
Un terme existe uniquement dans le système om il est lié aux autres termes.
Un système terminologique est donc un signe complexe dont les concepts faisant
parti d’un vocabulaire spécialisé constituent le signifiant. Cette idée est exprimée
notamment dans les travaux de Helmut Felber16 et Eugen Wuster 17.
Les notions de la terminologie et du système terminologique sont parfois
confondues quoiqu’il y a ait une différence bien prononcée. Même dans le Petit
Robert, la terminologie est un « Vocabulaire particulier utilisé dans un domaine de
la connaissance ou un domaine professionnel » tout étant « l’ensemble structuré de
termes »18.
Selon ce contexte, n’oublions pas que la lexie « terminologie » porte un caractère
polysémique désignant en même temps l’ensemble général des termes aui
appartiennent à un domaine spécialisé et un ensemble systématisé des termes qui
fonctionnent dans le domaine. Le terme terminologie est également utilisé pour
désigner un étude systématique des « termes » ou mots et syntagmes spéciaux que
l’on utilise pour «dénommer des classes d'objets et concepts (➙ lexicographie);
principes généraux qui président à cette étude»19.
15 Dubuc R. Manuel Pratique de Terminologie. Montréal, Linguatech, 2002. P. 82.
16 Felber H. Terminology Manual. Paris, UNISIST, 1984. URL: http://unesdoc.unesco.org/images/
0006/000620/062033EB.pdf (дата обращения 09.03.2017).
17 Wuster E. Einführung in die allgemeine Terminologielehre und terminologische Lexikographie. Bonn,
Romanistischer Verlag. 1994. 239p.
18 Robert P., Rey-Debove J., Rey A. Le nouveau Petit Robert 2010... version numérique.
19 Robert P., Rey-Debove J., Rey A. Le nouveau Petit Robert 2010... version numérique.
12
Selon les explications ci-dessus, une terminologie ne veut pas seulement dire un
ensemble des termes, mais un ensemble structuré, ce qui rend ce terme synonyme
au terme système terminologique. Par contre, le linguiste russe Vladimir Leitchik
explique la terminologie comme «un ensemble des unités au caractère chaotique
dans la plupart des cas incomplète, logiquement incohérente contenant aussi des
pré-termes, quasi-termes et pseudo termes» tandis qu’un système terminologique
est «un résultat d’une structuration consciente, une construction à la base des
unités terminologiques choisies spécialement» 20. Il affirme donc que la différence
majeure entre une terminologie et un système terminologique est qu’une
terminologie est formée simultanément aux notions de base d’un domaine de
compétence, mais on peut parler d’un système seulement si les notions et les
concepts essentiels du domaine sont déjà formés.
Un système terminologique étant structuré et cohérent porte alors un caractère
integral et stable.
Vladidmir Leitchik considère un système terminologique comme un résultat de «
l’intervention des linguistes dans un ensemble chaotique des termes d’un domaine
de compétence ».
La terminologue Alexandra Superanskaya affirme que les systèmes
terminologiques sont « des vocabulaires formés artificiellement où chaque unité a
ses limites dans l’emploi et des conditions nécessaires pour son existence et son
développement »21.
En pranant en considération les critères mentionnés ci-dessus, dans le présent
mémoire le système terminologique signifiera un ensemble des termes construit
consciemment moyennant la catégorisation et la conceptualisation de l’information
tandis que la terminologie sera désignée comme un ensemble de termes d’un
domaine spécialisé ainsi qu’une science dont ces termes font un objet d’études.
20 Лейчик В.М. Терминоведение: Предмет, методы, структура. М., Книжный дом ≪ЛИБРОКОМ≫, 2009. С.
116.
21 Суперанская А.В., Подольская Н.В., Васильева Н.В. Общая терминология: Вопросы теории М.,
ЛИБРОКОМ, 2012. С. 34.
13
2. Terminologie en tant qu’objet de l’etude terminologique
Les premières mentions de la terminologie remontent au XIXe siècle. Suite au
développement des sciences et des technologies, la nécessité de rédiger des
nomenclatures paraissait évidente. Des tentatives de systématiser des termes
rattachés à des domaines de l’activité humaine ont été efféctuées notamment, en
biologie par Baptiste Lamarck, en chimie par Antoine Laurent Lavoisier. Avec
l’apparition de nouveaux termes désignant de nouveaux concepts dans les
industries émergentes de l’ automobile, l’électricité et l’aviation fin XIXe – début
XXe siècles, la nécessité d’une systématisation est devenue cruciale pour
développer ces industries.
Une des premières initiatives a été entreprise par
l’Union technique de l'électricité et de la communication française qui, suite à la
réunion de la Comission électrotechnique nationale a rédigé Vocabulaire
électrotechnique français en 1911.
De telles initiatives de normalisation technique ont résulté à créer en 1926
l’Association française de normalisation (AFNOR) qui est devenue membre de
l'ISA (International Federation of National Standardizing Associations), connu
maintenant sous le nom de l’ISO (International Standard Organisation)22.
Pourtant, bien que les problèmes du classement des termes et de nomenclature
soient abordées avant, la terminologie comme une science avec son propre objet
d’étude et sa propre méthode est apparue seulment dans les années 1930,
majoritairement grâce aux travaux du linguiste autrichien Eugen Wuster, linguiste
éminent de l’école de Vienne et un des fondateurs de le terminologie. Selon
Wuster, la terminologie était un outil auquel on fait recours afin d’éliminer les
ambiguïtés dans la communication scientifique et technique. Son approche
terminologique se fondait sur une démarche onomasiologique qui se rapportait
donc au concept du nom. Selon lui, le terme était une entité monosémique définie à
partir des caractéristiques conceptuelles, ces dernières étant établies de manière
normative. Cette approche qui ne prenait pas en considération le développement
22 Depecker L.Terminologie, in Encyclopedia universalis, p 8.
14
diachronique et la variation, est appelée classique. Les idées d’Eugen Wüster ont
connu un développement dans les travaux de son élève Helmut Felber ainsi que
dans les recherches de ses successeurs Ingetraut Dahlberg et Gernot Wersig23.
Les principes de terminologie formulés par Wüster ont servi de base théorique au
Comité technique 37 « Terminologie » (TC 37) de l'ISA (International Federation
of National Standardizing Associations), créé au début du XXe siècle et ayant
pour but d’établir des normes méthodologiques pour gérer des terminologies.
Après la traduction des recherches de Wüster vers le russe dans les années 1930,
une nouvelle école terminologique est apparue à Moscou. Présidée par Dmitry
Semionovitch Lotte, un des premiers linguistes russes traitant le problème de
l’harmonisation des termes techniques et scientifiques24, l’école soviétique de
terminologie examinait les questions de la notion, le découpage du terme, la
différence entre terminologie et nomenclature et la place de la terminologie en tant
que discipline 25, cette dernière importante compte tenu le plurilinguisme
soviétique.
La différence entre l’école soviétique et celle autrichienne résidait majoritairement
dans le caractère essentiellement sémasiologique de l’approche soviétique, les
chercheurs partant des éléments linguistiques vers les notions. L’approche russe
reliait les systèmes terminologiques aux systèmes de connaissances.
Parmi les chercheurs qui ont contribué au développement des idées de cette école,
on peut nommer Grigorii Osipovitch Vinokur, Tatiana Leonidovna Kandelaki,
Valerii Petrovitch Danilenko, Olga Sergeevna Akhmanova et d’autres.
S. I. Korchunov et G. G. Samburova ont publié en 1968 un manuel de
terminologie : Kak rabotat’ nad terminologiej – Osnovy i metody (Guide de travail
en terminologie – Éléments et Méthodes 26), rédigé à partir des travaux de D. S.
23 Felber H. Op. Cit.
24 Лотте Д. С. Некоторые принципиальные вопросы отбора и построения научно-технических терминов. М.,
изд-во АН СССР 1941.
25 Rondeau G. Introduction à la terminologie. Québec, Gaetan Morin, 1984. p. 40-41.
26 Как работать над терминологией: Основы и методы. Пособие сост. по трудам Д. С. Лотте и Ком. науч.-
техн. терминологии АН СССР. М., Наука, 1968. 76 с.
15
Lotte et du Comité de terminologie scientifique et technique de l’académie des
sciences de l’URSS et contenant les principes terminologiques.
Une des plus grandes écoles terminologiques est celle de Prague dont le
structuralisme linguistique était la base théorique. Les linguistes de cette école, ou
cercle linguistique de Prague, notamment Lubomir Drozd, Bohuslav Havránek, Jan
Horečky et Miroslav Roudný se concentraient sur la standardisation de la
terminologie internationale et la description structurelle et fonctionnelle des
langues.
La normalisation dans des pays où plusieurs langues sont parlées est liée à la
présence d’une véritable politique linguistique27.
Outre l'activité des écoles linguistiques décrite ci-dessus, il est nécessaire de
mentionner encore une école terminologique dans un pays multilingue qui a
considérablement contribué au développement des études terminologiques
modernes ainsi qu’ à la création des banques de données et glossaires multilingues.
Il s’agit de l’activité de l’Office de la langue française au Québec, Canada. Ayant
pour but une certaine francisation de la terminologie, les études des terminologues
et des traducteurs visaient à créer une terminologie comparée pour «désigner
l’étude à laquelle s’astreignent les terminologues en vue d’offrir aux traducteurs
des équivalents convenables pour les termes qu’ils doivent traduire dans un
contexte donné »28 selon Robert Dubuc qui a été, pendant une trentaine d’années,
l’animateur du Comité linguistique de la société Radio Canada et a participé à la
Commission terminologique de l’Office de la langue française. Il a théorisé une
approche contextuelle et situationnelle de l’analyse des termes, bien que le système
de repérage de ces termes à l’intérieur des textes pour les extraire à des fins de
fichage reste fondamentalement axé aux critères « classiques ».
La Charte de la langue française au Québec (la Loi 101) a été adoptée en 1977. Le
but de cette charte était de rendre le français la langue de l'État, de la Loi, du
27 Raus. R. Op. cit.
28 Dubuc R. Op. Cit. P.83.
16
travail, de l'enseignement, des communications, du commerce et des affaires.
L’article 100 de la Charte vise à «définir et conduire la politique québécoise en
matière de recherche linguistique et de terminologie». Jean-Claude Corbeil,
linguiste et professeur québécois a participé à la rédaction de la Charte.
L’étude terminologique au Québec représenté entre autres par Jean-Claude Corbeil
et Guy Rondeau est souvent considérée comme celle appartenant au courant
aménagiste.
Après la parution de la Charte, Corbeil a écrit en 1980 L'aménagement linguistique
du Québec qui décrivait les fondements sociolinguistiques de la Charte de la
langue française29.
La défense de la langue française au Québec et, au même temps, de
laTerminologie, représentent un modèle suivi dans d’autres pays ou régions, pour
la défense de la langue nationale et du multilinguisme, tels que la Belgique, la
Catalogne en Espagne, le Rwanda, le Sénégal, le Mali, la Guinée et le Burkina
Faso.
Depuis les années 1980, les linguistes commencent à s’intéresser davantage au
contexte et à la communication. Les approches prescriptives et normatives laissent
alors leur place aux approches à caractère plus descriptif. Des travaux dans ce
domaine, des projets, des publications se sont considérablement multipliées. Les
années 1980 ouvrent, selon Maria Teresa Cabré, «de larges horizons de la
terminologie moderne30».
En se basant sur les théories de M.T. Cabré et R. Raus, de différentes approches en
terminologie pourraient être distinguées, telles que l’approche
socioterminologique, l’approche communicative, l’approche cognitive,
l’approche ethnique et l’approche texto-discursive de la linguistique de
corpus.
L’approche socioterminologique ne s’oppose pas aux approches prescriptives,
mais les complète en y ajoutant quelques notion importantes, comme par exemple,
29 Corbeil J.-C. L'aménagement linguistique du Québec. Québec, Guérin, 1980. 154 p.
30 Cabré M. T. La terminologie : théorie, méthode et applications. Ottawa, Les presses de l'Université d'Ottawa,
1998. P. 57.
17
la variation. Ce qui intéresse ici le chercheur, c’est de mener « des enquêtes
socioterminologiques afin d’observer la réelle implantation du terme aussi bien que
les possibilités concrètes d’implantation» 31 . Les représentants de ce courant sont
Louis Guilbert, Jean-Claude Boulanger, Pierre Lerat, Monique Slodzian, Yves
Gambier, François Gaudin et le « groupe » de Rouen32.
S’appuyant, entre autres, sur cette approche, Loïc Depecker parle du terme comme
d’un « signe vivant » et propose de « lier deux approches : onomasiologique, par
l’étude du concept auquel renvoie le terme considéré; sémasiologique, par l’étude
des contextes dans lesquels le terme considéré s’inscrit »33.
Maria Teresa Cabré , appartenant à l’approche communicative, affirme qu’une
unité signe se réaliserait comme mot ou comme terme « en fonction des
caractéristiques pragmatiques de la situation dans laquelle ils sont utilisés
34».
Selon elle, la valeur du terme varie en fonction du contexte dans lequel il est
utilisé, car il élargit son sens si utilisé dans un nouveau contexte.
Dans l’approche cognitive, on met en valeur le concept en tant que représentation
abstraite de l’objet et vise à créer les systèmes de concepts. Cette approche, dont
les représentants sont, entre autres, Rita Temmerman et Sylvie Vandaele, rallient la
terminologie à la théorie de la traduction en utilisant le concept.
L’approche ethnique considère le concept comme une notion essentielle ; mais
seulement par rapport à la culture car elle « conditionne la construction et la
perception des concepts, lesquelles, à leur tour, en déterminent la définition et, en
dernier lieu, la dénomination 35 ». Les termes occidentaux nécessitent donc de subir
une domestication conceptuelle. Cette approche est présente dans les pays
31 Depecker L. La mesure des mots. Cinq études d'implantation terminologique. Rouen, Publications de l'Université
de Rouen, 1997. P.99.
32 E.g. Gambier Y. Les transferts linguistiques dans les médias audiovisuels. Villeneuve d’Ascq (Nord), Presses
Universaitaires de Septentrion, 1996. 157 p.
33 Depecker L. Op. Cit. P. 100.
34 Cabré M. T. Op. Cit. P. 58.
35 Diki-Kidiri M. Le vocabulaire scientifique dans les langues africaines : Pour une approche culturelle de la
terminologie. Paris, Karthala 2008, P. 11.
18
plurilingues comme ceux d’Afrique où il est nécessaire d’analyser la terminologie
afin de traduire des textes et transmettre des connaissances.
L’approche texto-discursive de la linguistique de corpus considère les textes
comme ressources fondamentales pour la traduction et pour l’extraction (semi-)
automatique de termes mono- et multilingues. Cette approche continue l’idée de la
création des bases de données multilingue en faisant recours aux nouvelles
technologies, notamment l’Intelligence artificielle (I.A.), le Traitement
Automatique des Langues Naturelles (TALN) et dans le traitement automatique
des textes. Les banques de données et les corpus alignés permettent de prendre en
considération les nécessités des utilisateurs des ressources informatiques.
3. Objectifs et enjeux de la terminologie moderne
La norme ISO 704:2000 Travail terminologique, Principes et méthodes précise
dans son introduction que « la terminologie est pluridisciplinaire : pour son étude
des concepts et de leurs représentations dans des langues de spécialités, elle a en
effet recours à de nombreuses disciplines (par exemple logique, épistémologie,
philosophie des sciences, linguistique, sciences de l’information et sciences
cognitives). Elle combine les éléments provenant de différentes théories traitant de
la description, de la mise en oeuvre et du transfert des connaissances 36» Il en
résulte alors que même si certains considèrent la terminologie comme une branche
de la linguistique, la plupart des chercheurs estiment que la terminologie est une
science « au carrefour des sciences 37». Selon Wüster, la terminologie est au point
de rencontre des disciplines linguistiques, logiques et philosophiques,
mathématiques et techniques38.
La terminologie est différente de la linguistique, car elle est axée à un domaine
particulier de connaissance. La linguistique examine tous les phénomènes de la
36 ISO 704:2000 Travail terminologique.Principes et méthodes. URL: https://www.iso.org/fr/standard/38109.html
(дата обращения 15.03.2017).
37 Barna C. Divergences et convergences...P.56.
38 Antia B. E. Terminology and language planning: an alternative framework of practice and discource. Amsterdam,
John Benjamins publishing, 2000. P. 93.
19
langue tandis que la terminologie vise à examiner une série limitée de
phénomènes. Le caractère pratique de la terminologie la lie à la linguistique
appliquée qui utilise les mêmes méthodes et approches à la langue.
Maria Teresa Cabré estime que la terminologie a un caractère interdisciplinaire et «
doit intégrer les aspects cognitifs, linguistiques, sémiotiques et communicatifs des
unités terminologiques39 ». Donc, le terme « est une unité à trois aspects : un
aspect sémiotique et linguistique ; un aspect cognitif ; et un aspect communicatif »,
ce qui détermine le fait que « les unités terminologiques peuvent être décrites à
partir de la grammaire d’une langue (phonologie, morphologie, lexique, syntaxe
des phrases et texte)40».
La terminologie met en valeur le rapport de la langue à l’objet, donc la pratique
terminologique est de faire correspondance à chaque objet une ou plusieurs
désignations linguistiques (synonymiques dans une langue, ou équivalentes d’une
langue à l’autre ).
Si on parle des rapports ente la terminologie et la lexicographie, il serait important
de noter que la lexicologie et la lexicographie sont des disciplines qui examinent la
langue commune tandis que l’objet d’études terminologiques est la langue
spécialisée.
Quant aux disciplines logiques et philosophiques, la terminologie dans les études
de formation des concepts peut avoir recours à certaines sciences philosophiques,
entre autres, l’épistémologie, une branche de la philosophie des sciences qui étudie
la production de la connaissance.
Elle utilise également certains principes de la sémiotique ; comme par exemple, le
triangle sémiotique d’Ogden et Rochards (signifiant-signifié-référent)41 peut être
transformé en triangle terminologique (désignation-concept-objet)42.
39 Cabré M. T. Terminologie et linguistique: la théorie des portes// Terminologies Nouvelles № 21. Bruxelles,
Agence de la francophonie et Communauté française de Belgique, 2000. p. 12.
40 Cabré M. T. Op. Cit. p.15.
41 Ogden C. K., Richards, I. A. The Meaning of Meaning: A Study of the Influence of Language Upon Thought and
of the Science of Symbolism URL: http://courses.media.mit.edu/2004spring/mas966/
Ogden%20Richards%201923.pdf (дата обращения 17.03.2017).
42 De Bessé B. La définition terminologique. Paris, Larousse, 1990. P. 255.
20
Dans la terminologie appliquée et l’étude des systèmes terminologiques et leur
structure, des approches mathématiques et statistiques sont indispensables.
La terminologie croise l’informatique en utilisant les technologies pour créer,
garder et mettre à jour des banques de données et des glossaires pour des logiciels
de traduction automatisée et dictionnaires.
Louis Depecker distingue des niveaux différents du domaine terminologique. « On
observe sur ces quelques remarques que le terminologue cumule plusieurs points
de vue. S'il a à extraire des unités terminologiques à partir de textes d'une même
langue, il travaille dans l’intralinguistique. Pour juger de la correspondance entre
objets et unités terminologiques, il doit remonter aux concepts, c'est-à-dire à un
niveau supralinguistique. S'il a à décrire des objets, il doit se transporter dans l’
extralinguistique et observer ce qu'il en est de leurs propriétés pour définir et
nommer des objets adéquatement. Et s'il exerce dans le champ de la traduction, il
doit faire correspondre l'analyse effectuée dans une langue avec celles nécessaires
pour la traduction43» dans d'autres langues : il travaille alors dans
l’
interlinguistique. Ce sont les principales perspectives que le terminologue peut
avoir tour à tour, de façon plus ou moins consciente.44
La terminologie comprend aujourd’hui la terminologie théorique qui analyse des
termes et des systèmes terminologiques, leur structure et leur fonctionnement dans
la langue et la terminologie appliquée qui, tout en utilisant un large éventail
d’instruments de terminologie théorique vise à résoudre des tâches pratiques, telles
que la création des dictionnaires, bases de données, standardisation des termes et
d’autres. En se basant sur les travaux des spécialistes éminents de la terminologie,
il ne reste aucun doute que cette science étant d’abord une partie de la linguistique
est maintenant une discipline autonome ayant recours aux méthodes et acquis de
différentes sciences modernes.
La terminologie a pour objectif, entre autres, de contribuer au progrès scientifique
et technique en assurant une normalisation des termes, la création des systèmes
43 Depecker L. Contribution de la terminologie à la linguistique // Langages, 39ᵉ année, n°157, 2005. p. 6-13. URL:
http://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_2005_num_39_157_970 (дата обращения 10.03.2017).
44 Depecker L. Op. Cit.
21
terminologiques donc un tratement de l’information dans un domaine spécialisé de
connaissances. On pourrait dire que c’est le progrès scientifique et technique qui
ouvre de nouvelles perspectives à la terminologie et y ajoute de nouveaux défis.
L’efficacité de la terminologie se manifeste dans la mise en place de ses résultats
dans la technologie mondiale. Cette science a aussi des enjeux sociaux et ceux de
recherche.
La nécessaité d’avoir des répertoires des termes multilingues est aujourd’hui
incontournable pour des organismes et des entreprises différents, y compris des
organisations internationales. De nos jours, l’apparition des néologismes suite à
l’apparition de nouveaux concepts dans la vie politique et sociale ainsi que dans la
technologie entraine la nécessité de créer des équivalents multilingues de manière
rapide et structurée.
Il est nécessaire également de souligner que la traduction et la terminologie
appliquée se rencontrent aussi. On peut dire que ce sont des disciplines
complémentaires, car les traducteurs qui utilisent des répertoires terminologiques
aident à y ajouter de nouveaux termes en alimentant ainsi ces systèmes.
La normalisation des termes dans les domaines politique, écologique, médicale,
sociologique et d’autres et la création des banques de mots bi- ou multilingues qui
peuvent être largement appliquées, entre autres, dans des logiciels de traduction,
contribue à résoudre des problèmes de l’humanité à l’échelle mondiale.
4. Principes de la rédaction d’un répertoire terminologique
4.1. Différents types de répertoires terminologiques.
Dans le présent mémoire, les définitions suivantes sont utilisées afin de désigner
des produits terminologiques différents. Ces définitions ont été publiées dans le
vocabulaire systématique de terminologie de Montréal et vocabulaire de la
documentation de Paris et interprétées par Mme Elisabeth Blanchon de
l’Université Paris Diderot.
Dictionnaire : répertoire d'unités lexicales qui contient des informations de nature
sémantique, notionnelle, référentielle, grammaticale ou phonétique.
22
Glossaire : répertoire qui définit ou explique des termes anciens, rares ou mal
connus. Nom donné également à certains dictionnaires alphabétiques portant sur
un domaine spécialisé ou à certains dictionnaires bilingues.
Lexique : répertoire qui inventorie des termes accompagnés de leurs équivalents
dans une ou plusieurs autres langues, et qui ne comporte pas de définitions.
Nomenclature : répertoire de termes présentant des relations notionnelles fortement
structurés et correspondant à des règles systématiques de dénomination.
Thésaurus : langage documentaire fondé sur une structuration hiérarchisée d'un ou
plusieurs domaines de la connaissance et dans lequel les notions sont représentées
par des termes d'une ou plusieurs langues naturelles et les relations entre notions
par des signes conventionnels.
Vocabulaire : répertoire qui inventorie les termes d'un domaine et qui décrit les
notions désignées par ces termes au moyen de définitions ou d'illustrations. 45
4.2. Les principes fondamentaux de la rédaction d’un répertoire
terminologique.
La rédaction d’un répertoire unit la terminologie en tant qu’étude des termes et la
lexicographie en tant que science qui élabore des méthodes de la rédaction des
dictionnaires et des désignations des mots.
Le linguiste russe S.V. Grinev établit des principes fondamentaux de la rédaction
d’un glossaire ou d’un dictionnaire.46 Tout d’abord, il parle du travail du rédacteur
qui doit se rendre compte du sujet donc définir de quel thème il s’agit, de la
fonction du répertoire (répertoire multilingue des termes, pédagogique, informatif,
de référence), des lecteurs ciblés, des principes du choix des termes, du volume du
répertoire, etc. Ensuite, le linguiste parle des paramètres de la «macrocomposition»
qui inclut
les principes de la présentation des termes dans le répertoire, la
présentation des termes polysémiques, homonymes ainsi que l’organisation des
parties du répertoire. Enfin, Grinev parle de la «microcomposition» dont le
45 Vocabulaire systématique de la terminologie, Montréal, OLF, 1985, 38 p. et Vocabulaire de la documentation,
AFNOR, Paris, 1985. 159 p.
46 Гринев, С.В. Введение в терминографию. М., Высш. Школа, 1995. 175 с.
23
principe de la sélection des termes, leur situation dans le répertoire et le choix des
informations au sein de l’article lexicographique.
4.3. Les étapes de la rédaction d’un répertoire terminologique.
4.3.1. Conception du répertoire.
Tout d’abord, il faut analyser le domaine de l’utilisation du répertoire, qui peut être
bilingue ou multilingue, informatif (raisonné, dictionnaire des synonymes),
didactique ou autre. La rédaction d’un répertoire sert d’étape initiale de
l’harmonisation et unification du système terminologique dont le résultat est un
répertoire terminologique harmonisé.
La conception du matériel à des fins didactiques ou pédagogiques implique une
normalisation, l’auteur du répertoire s’engageant à discerner les formes correctes et
incorrectes des unités lexicales et à établir les normes en conformité avec les règles
de la langue et les standards terminologiques. La fonction du glossaire dépend de
son but et des utilisateurs potentiels. Les fonctions du glossaire déterminent son
volume. Selon O.S. Akhmanova, un glossaire ou un lexique rédigé à des fins
didactiques, méthodologiques ou pédagogiques ne doit pas contenir plus qu’une
mille termes afin d’assumer sa fonction47.
4.3.2. Sélection des termes.
La sélection des termes est une des étapes les plus difficiles du travail
terminologique et lexicologique. Il faut comprendre si un mot appartient au lexique
général ou au vocabulaire spécialisé. Le travail de la recherche des termes
commence par une systématisation qui, à son tour, se base sur la systématisation
des concepts, leur division par catégories et l’élaboration des schémas de leur
classification. Par conséquent, les caractéristiques des concepts sont repérées, donc
il est possible de formuler leurs définitions. L’étape suivante constitue l’analyse de
la terminologie qui comprend une analyse sémantique qui permet de détecter les
déviations des termes du contenu des concepts et une analyse étymologique qui
résulte à définir les moyens et les modèles les plus efficaces de la formation des
termes et qui permet également de repérer les formes incorrectes des termes et les
47 Ахманова О.С. Словарь лингвистических терминов. М., Советская энциклопедия, 1966. С. 154.
24
moyens de les corriger. Après il faut procéder à l’harmonisation des termes qui, à
son tour, comprend l’unification qui les standardise et l’optimisation qui permet de
choisir une forme optimale du terme sous laquelle il sera présenté dans le
répertoire. Le but de l’unification est la stabilisation et la consolidation des
rapports terme – concept 48. Un élément important lors de la sélection des termes
est la cohérence. Les termes doivent avoir une importance et une fréquence
similaire et parfois être liés les uns aux autres, les termes pairs. A titre d’exemple,
si dans un dictionnaire il y a le terme drogue dure il faudrait y inclure le terme
drogue douce. On pourrait collecter des unités terminologiques en lisant des textes
spécialisés.
Les termes peuvent être systématisés grâce au schéma notionnel ou carte
associative. Ce principe a été élaboré par le professeur Joseph Novak 49. Le système
est fondé sur les termes clés qui rassemblent des termes liés qui à leur tour
rassemblent d’autres termes subordonnés. Ce schéma peut être présenté sous
différentes formes en fonction de l’information qu’il présente. Cette structure
permet de créer un réseau de concepts, distinguer les termes principaux et les
termes secondaires ainsi que de trouver des termes manquants qui auraient pu être
ignorés lors d’une simple lecture.
Les schémas notionnels montrent des rapports logiques entre les termes au sein du
système terminologique. Ils peuvent être synonymiques, génériques ou spécifiques.
Les rapports peuvent être décrits au niveau sémantique, entre autres, sous forme
d’énumération des synonymes ou au niveau pragmatique sous forme de hiérarchie
des termes reflétant un ensemble des concepts liés par des rapports différents50.
4.3.3. Organisation et présentation du lexique.
48 Blanchon E. Point de vue sur la définition/ Meta : journal des traducteurs. Montréal, Presses de l'Université de
Montréal, 1997. P. 168-173.
49 Novak J. Learning, Creating, and Using Knowledge: Concept Maps as Facilitative Tools at Schools and
corporations. New York, Taylor and Francis, 2010. URL: http://rodallrich.com/advphysiology/ausubel.pdf (дата
обращения 20.03.2017).
50 Табанакова В.Д. Логико-понятийный анализ терминологии и его прагматика// Интегративный анализ
компонентов текста при обучении общению. Тюмень, Тюм ГУ, 1998, с 5- 22.
25
Il existe de différentes façons d’organiser et de présenter le lexique. Les termes des
dictionnaires idéographiques sont généralement regroupés par thème alors que des
répertoires à fins informatifs ou ceux où les termes sont accompagnés par leur
traduction adoptent l’ordre alphabétique. Cet ordre peut être appliqué sur tous les
termes du système où bien au sein des groupes thématiques qui sont formés sur la
base des rapports entre les concepts.
L’analyse et la description des termes dans le répertoire, la recherche des
définitions correctes ou des équivalents dans une autre langue sont également
nécessaires. Il est important de fournir les informations sur leur prononciation, sur
leur particularités grammaticales et fonctionnelles dans une phrase.
4.3.4. Les différents types de définition
En ce qui concerne la rédaction des définitions des mots, Elisabeth Blanchon
propose de les rédiger ayant comme points de repère des axes suivants51 repris par
différents auteurs pour articuler leurs typologies des définitions : le premier porte
sur l’opposition « entre la lexicographie traditionnelle et la terminologie » et
distingue principalement les définitions lexicographique, terminologique et
encyclopédique, même si des distinctions plus fines sont parfois proposées ; le
deuxième « concerne le contenu logique des définitions terminologiques » et
oppose entre autres les définitions en compréhension, en extension, ou encore
générique ou partitive ; le dernier axe relève « plus de la structure des définitions »,
(définition synonymique, paraphrastique, métalinguistique, par analyse, etc.). Ses
idées ont été davantage développées par Selja Seppälä de l’Université de Genève
qui compte non seulement trois, mais le total de sept axes majeurs : «Situation
d'emploi, mode définitoire, composants formels, fond de la définition, rôle de la
définition, moyens utilisés pour définir et fonctions de la définition».52
Bruno de Bessé de l’Université de Genève souligne la différence entre les
définitions terminographiques qui « se proposent de donner une description des
51 Blanchon E. Op. Cit.
52 Seppälä S. La définition en terminologie : typologies et critères définitoires. Annecy, France, 2010. URL : http://
www.unige.ch/eti/termino/pagesperso/pub/seppala_TOTh2007_final_web.pdf (дата обращения 20.03.2017).
26
concepts appartenant à un système préexistant » et les définitions terminologiques
créatrices de concepts:
« Le terminologue, le seul digne de ce nom, classe les objets d’une science et
leur attribue des noms. Parmi les créateurs de définitions terminologiques, le
législateur figure en bonne place. Véritable démiurge, il a, comme le
mathématicien, tous les droits et peut se permettre de définir un terme […]
comme il l’entend ». 53
Les experts de l’Institut National de la Langue Française (InaLF) distinguent
les types suivants des définitions.
Tout d’abord, la définition « par intension » (qui est également appelée celle «
par compréhension »), part du genre le plus proche déjà défini et donne les
caractères restrictifs qui « distinguent la notion définie des autres notions situées
sur le même niveau d'abstraction dans la même série horizontale ».
C'est la définition la plus satisfaisante en terminologie, le genre désignant la classe,
les caractères des spécifications discriminantes.
Puis, la définition « par extension » (appelée également générique) consiste à «
énumérer toutes les espèces d'un même niveau d'abstraction ou tous les objets qui
appartiennent à la classe que la notion définit ».
Enfin, la définition fonctionnelle est moins limitative, car elle décrit aussi bien
des propriétés, des fonctions, des objets connexes.54
La définition doit
- être complète
- être précise
- commencer par le terme hypéronyme du terme à définir
- faire état des caractères intrinsèques de la notion
- refléter le système notionnel
- être adaptée aux usagers auxquels elle s'adresse
- constituer en une seule phrase
53 De Bessé B. La définition terminologique. P.253.
54 Les concepts opératoires de l'INaLF, document interne. Paris-Nancy, INaLF, 1995. 117 p.
27
- pouvoir être substituée au terme défini
La définition ne doit pas
- contenir le terme à définir
- inclure une autre définition
- contenir des éléments subjectifs
- donner lieu à une circularité
- être tautologique
- contenir des informations extérieures à la notion
- contenir des informations méta-terminologiques
(donnant des informations linguistiques : « qualifie », « terme qui », etc.)
4.3.5. Préparation à la publication
Lors de la dernière étape, il est nécéssaire de préparer le dictionnaire à sa
publication.
Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui de le faire sous formes
différentes. En ce qui concerne des lexiques ou des glossaires spécialisés, il
existe de différents types des programmes pour les élaborer, par exemple, des
logiciels permettant de créer les bases de termes qui peuvent être inclus dans
des programmes de traduction automatique, comme Multiterm. Dans le
présent mémoire, le glossaire a été rédigé au format word, mais la base
terminologique a été également élaborée au format tmx ce qui permettrait de
l’intégrer dans un logiciel spécialisé.
28
Chapitre 2. Système terminologique « Lutte contre la drogue » dans la
langue française et la langue russe.
1. L’histoire de la formation du système terminologique « Lutte contre la
drogue » dans la langue française et la langue russe
1.1. Les antécédents de la lutte contre la drogue et l’apparition des premiers
termes.
Les drogues exotiques ont été ramenées en Europe aux XVIe – XVIIIe siècles suite
à la découverte du continent américain.
Un des premiers français qui emmene des drogues en Europe est le moine
d’Angoulême André Thevet qui écrit «Je puis me vanter d’avoir été le premier en
France qui a apporté la graine de cette plante et pareillement semée, et nommée la
dite plante l’herbe angoumoisine».55 Le tabac est amené, le mot prenant ses
origines en espagnol « tabacos», qui signifiait des feuilles roulées sur elles-mêmes.
Les produits « indiens», d’Amérique, comme, entre autres, le tabac ou d’Inde,
comme l’opium s’imposent dans la société de l’Europe Occidentale et engendrent
l’apparition des tabagies et des fumeries. On commence à les cultiver et produire.
Le tabac porte initialement le nom de l’ambassadeur de France à Lisbonne Jean
Nicot et s’appelle «nicotiane». Le changement de terme «nicotiane» en «tabac» se
produit au début du XIXe siècle, lorsque l’alcaloïde de la plante est isolé et nommé
«nicotine»56.
Le terme français «drogue», tout comme ses équivalents
italien
(«droga »), anglais («drug») et hollandais («droog») apparu au XVe – XVIe siècle,
désigne toutes sortes de médicaments. D’après Le Dictionnaire de Trévoux,
dictionnaire des Jésuites en 1752, la drogue est un « terme général de marchandise
d’épicerie de toute sorte de nature, et surtout des pays éloignés, lesquels servent à
Thevet, A. (1575). La cosmographie universelle. Paris, France : G. Chaudière. URL : http://gallica.bnf.fr/ark:/
12148/bpt6k109341b (дата обращения 04.04.2017)
55
Nourrisson, D. (1999). Le tabac en son temps. De la séduction à la répulsion. Rennes, France : École Nationale de
Santé Publique. P. 75.
56
29
la médecine, aux teintures et aux artisans… dérive du mot persan droa, signifiant
odeur… ou du mot hébreux rakab, pour préparer des parfums.57»
Les produits comme les alcools ou l’opium sont alors présentés comme remèdes
est vendus chez des apothicaires. En ce qui concerne l’alcool, il existe en Europe
depuis des siècles. Il s’agit dans ce cas-là d’une addiction répandue, admise, voire
même encouragée dans la société. L’ordonnance de François 1er qui instaure des
peines en 1536 pour ceux qui abusent des boissons n’a jamais été mise en place!
Au contraire, l’abus d’alcool et du tabac était présenté comme un moyen de
manifester son savoir-vivre, ce dont les aristocrates français, anglais et espagnols
faisaient parfaitement preuve depuis trois siècles.
Selon Didier Nourrisson, chercheur de l’Université Lyon 1, c’est « la
démocratisation des consommations qui va poser problème »58.
La révolution résulte en la consommation générale des drogues et mène à la
standardisation du produit et à la baisse des prix. À cette époque, il n’y a aucun
acte légal qui rend obligatoire une ordonnance médicale. Le haschisch est
librement vendu, et les cigarettes au cannabis font même l’objet d’une publicité
insistante : la « cigarette indienne » du docteur Grimaud sert à faciliter la digestion,
est peut « même soigner le fléau du XIXe siècle, la phtisie pulmonaire
(tuberculose)»! 59 C’est en consommation de l’alcool que l’on constate des premiers
cas de dépendance de masse. Les termes «ivresses anomales», «delirium
tremens fébrile», «folie alcoolique» connaissent leurs version généralisée «
toxicomanie », ce qui permet de souligner un caractère psychiatrique et une
reconnaissance du problème de la dépendance. 60 Suite à la révolution industrielle,
toute une tranche de population, la «classe ouvrière» ou «prolétaire», devient donc
57Delaulne F. Dictionnaire universel françois et latin: Tome 2.Paris, Trevoux, 1721. URL : http://gallica.bnf.fr/ark:/
12148/bpt6k50963c/f475.image (дата обращения 04.04.2017).
58
Nourrisson, D. Op. Cit. P.78.
59 Yvorel, J-J. Les poisons de l’esprit. Drogues et drogués au XIXe siècle. Paris, Quai Voltaire, 1992. P.15.
60 Salmandjee Y. Les drogues Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation. Paris, Groupe Eyrolles,
2003. P.75.
30
une population revendicative. Grèves, émeutes, et même parfois des révolutions
deviennent de plus en plus fréquents et déstabilisent la société.
À la fin de XIXe siècle, un courant de pensée philanthropique et moralisateur
contre l’abus des boissons alcooliques et contre les excès tabagiques s’organise. Il
se nomme la Société Française de Tempérance (1872) qui commence à lutter
contre l’alcoolisme.
Le 23 février 1873 la Loi contre l’ivresse publique et manifeste et contre
l’alcoolisme est promulguée par le lobby antialcoolique. La Société Française de
Tempérance deviendra Ligue Nationale Contre l’Alcool (LNCA) en 1905 et
portera après le nom d’Association Nationale de Prévention contre l’Alcoolisme et
les Addictions (ANPAA). Elle associe dès le début dans son conseil
d’administration tous les grands corps de l’État, à commencer par l’Académie de
médecine (14 membres), la Justice (procureur de la Cour de cassation), aux
hommes politiques (11 députés, dont le Dr. Théophile Roussel, l’un des auteurs de
la loi). La loi condamne les manifestations publiques de l’ivresse. Elle voit l’usager
de l’alcool comme un délinquant éventuel et le soumet à des peines. Au cours
d’une consommation de produits psychotropes de plus en plus répandue, on voit de
nouveaux troubles mentaux et dépendances apparaître: en «–isme» sur le modèle
alcoolique, éthérisme (1870), morphinisme (1877), tabagisme (1880), puis en
«−manie», pour bien souligner un nouveau type de rapport repéré à l’objet de
plaisir, opiomanie, cocaïnomanie (1890), l’héroïnomanie au début du XXe siècle,
toute la gamme des « toxicomanies». Le paradigme en est l’alcoolisme. Bien vite
(fin XIXe siècle), les concept d’accoutumance et de dépendance sont formés. Les
médicaments du bonheur (opium, éther, haschisch) commencent leur vie dans la
première moitié du XIXe siècle. À partir de 1850, les premiers laboratoires
scientifiques produisent et exportent les principes actifs des plantes comme la
morphine de l’opium, en même temps que le médecin lyonnais Charles Pravaz
invente l’aiguille creuse pour pouvoir effectuer des injections hypodermiques de
chlorydrate de morphine qui est facilement soluble.
31
En ce qui concerne la Russie, la première drogue à laquelle elle doit faire face est
l’opium qui vient d’abord de l’Europe occidentale, l’Angleterre servant
d’intermédiaire entre l’Inde et la Russie (la première apothèque où on vend de
l’opium est ouverte en 1581 à Moscou par James French) et puis directement des
pays asiatiques. Les importations de masse viennent de Chine. Le tsar russe Pierre
Ier signe avec ce pays en 1689 un traité qui règle, entre autres, les importations de
l’opium. Suite à l’expansion de la Russie et de son influence en Asie, les drogues
asiatiques s’imposent sur le marché. Par contre, de telles drogues que l’opium et le
haschich sont généralement utilisés comme sédatifs. La mode à les consommer à
des fins récréatives n’apparaît qu’au XVIII siècle, à cause de l’influence de l’
Europe Occidentale. Jusqu’à la deuxième moitié du XIXe siècle, les drogues ne
sont connus que par une tranche égalitaire ayant accès aux produits européens ou
intermédiaires qui dominent le marché. En ce qui concerne l’alcool, quoique
l’alcoolisme soit souvent perçu comme un trait de caractère propre aux russes, les
dépendances ne se répandent qu’au XVe sciècle lors de l’instauration par le star
Ivan le Terrible des kabaks, tavernes d’État qui bénéficiait de la production et de la
vente des boissons alcoolisés. La vodka générait jusqu’au 40% des revenus d’État
jusqu’au début du XXe siècle.
1.2. La diachronie de la coopération internationale dans la lutte contre la
drogue du début du XXe siècle jusqu’à nos jours et les documents principaux
du système terminologique.
La véritable coopération internationale commence quand la communauté
internationale se retrouve il y a une centaine d’années à Shanghai afin de discuter
d’un problème sans précédent, l’épidémie de l’opium en Chine. Avant l’année
1909 où la Commission sur l’opium a eu lieu, des gouvernements nationaux et des
sociétés sponsorisées par des États jouaient un rôle important dans l’exportation et
la distribution des drogues car les profits en étaient considérables. Certains pays
servaient comme lieu de transit entre les pays et les régions producteurs (comme,
par exemple, l’Inde Britannique) et les pays consommateurs (la Chine). Le point
32
culminant du commerce de l’opium était dans les années 1890 où des dizaines de
millions de Chinois étaient dépendants à la drogue. La Chine a lutté, longtemps et
sans succès pour arrêter les importations de l’opium et a perdu deux guerres contre
la Grande-Bretagne. Forcée à légaliser cette drogue, la Chine commence à la
cultiver elle-même ce qui porte un effet dévastateur pour sa société et son
économie. Ce sont les nationalistes chinois qui se prononcent contre le commerce
de l’opium et la dépendance, car ils y voient raisonnablement une menace majeure
de l’incapacité de la Chine à résister l’influence et l’agression étrangère. La
consommation de l’opium est également présente en Inde, mais prend une
envergure moins large.
Tel est le contexte historique dans lequel la première conférence internationale sur
les problèmes de drogue a eu lieu à Shanghai en février 1909. Cette commission a
élaboré le premier accord international contre la drogue, la Convention
Internationale de l’opium signée le 23 janvier 1912 à La Haye par des puissances
coloniales, entre autres, la Grande-Bretagne, les États-Unis, La France, les Pays –
Bas, le Portugal, l’Allemagne, la Russie, La Chine, sauf la Turquie.
61
C’est depuis
la signature de ce traité que l’on peut parler de la première apparition du système
terminologique « La lutte anti-drogue » et de l’étape de la formation du
vocabulaire qui est toujours à la base de tout système terminologique.
A l’époque de la Première Guerre mondiale et peu après, les États essayent de
résoudre le problème de la dépendance aux drogues comme morphine et héroïne
ainsi que de l’alcoolisme, qui a gagné particulièrement du terrain chez les ouvriers
et les soldats. L’État français, comme l’État russe, prohibe carrément toute boisson
alcoolisée à plus de 0,5°. En France, en 1915, en pleine grande Guerre, l’absinthe,
qui titre tout de même à 72°, est interdit et les substances narcotiques (héroïne,
morphine, cocaïne en tête) sont prohibées d’usage en 1916.
Suite au traité de Versailles qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, la Société
des Nations a été créée. Dans le cadre de cette organisation, le 15 décembre 1920,
du Comité consultatif sur le trafic de l’opium a présenté un rapport sur la mise en
61Convention Internationale de l’opium https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19120004/index.html
(дата обращения 11.04.2017).
33
place des stratégies prévues par la Convention de la Haye. Le Comité sanitaire
(nommé après Organisation de la santé) prend la responsabilité des questions
médicales. Certaines puissances mondiales, par contre, n’ont pas beaucoup
d’influence dans ces organismes, car ils n’en sont pas membres. C’est le cas de la
Russie et des États-Unis. En 1925, deux autres accords sur les drogues ont été
conclus. Le premier, pacte concernant la fabrication et le commerce intérieur et
l’usage de l’opium fabriqué est signé le 11 février 1925. Il concerne les pays –
producteurs de l’opium qui s’engagent à réduire successivement leur production.
Le deuxième, ou la convention internationale de l’opium, entre en vigueur en
1928.
62
Cette convention fournit des détails sur le contenu de la Convention de la
Haye et instaure le système de contrôle international et y inclut le cannabis. Mais
ces mesures paraissant insuffisamment efficaces, la Convention pour limiter la
fabrication et réglementer la distribution des stupéfiants est signée le 13 juillet
1931 et entre en vigueur en 1933 suite à sa signature par 40 et sa ratification par 67
pays, y compris l’Union soviétique. 63 Cette convention introduit des mesures pour
limiter la fabrication globale des stupéfiants et établit l’Organe International du
Contrôle des stupéfiants qui vise à régler le trafic des stupéfiants depuis la Turquie,
la Perse (exportés en Europe) et du Japon (exportés en Chine).
Prenant en considération l’expansion du marché des drogues, la Société des
Nations organise une conférénce en 1936 suite à laquelle la Convention du 26 juin
1936 pour la répression du trafic illicite des drogues nuisibles est conclue et signée,
entre autres, par la France et l’Union soviétique.64
62 Convention internaionale de l’opium adoptée par la deuxième conférence de l’opium et protocol y relatif.,
Société des Nations, Genève, le 19 fevrier 1925. URL: http://www.worldlii.org/int/other/LNTSer/1928/231.pdf
(дата обращения 11.04.2017).
63 Convention pour limiter la fabrication et réglementer la distribution des stupéfiants https://www.admin.ch/opc/fr/
classified-compilation/19310036/index.html (дата обращения 11.04.2017).
64Convention pour la répression du trafic illicite des drogues nuisibles https://www.admin.ch/opc/fr/
classified-compilation/19360036/index.html (дата обращения 11.04.2017).
34
Suite à l’aggravation des tensions politiques, plusieurs pays ont quitté la Société
des Nations pour des raisons différentes, pourtant des conventions ont été
respectées par ces pays jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
A partir de l’année 1946 L’Organtisation mondiale des Nations Unies commence à
assumer les responsabilités dont la Société des Nations était préalablement en
charge, y compris le contrôle de le fabrication et du trafic des stupéfiants. Durant
les années de guerre, de nouveaux stupéfiants synthétiques apparaissent dont les
plus importants sont méthadone et péthidine. En juin 1953, les pays du monde
entier se sont mis d’accord sur l’élaboration du Protocole visant à limiter et à
réglementer la culture du pavot, ainsi que la production, le commerce international,
le commerce de gros et l'emploi de l'opium65. Selon ce protocole, l’opium devrait
être limité aux besoins scientifiques et médicaux. Seuls sept pays du monde, dont
l’Union soviétique, pouvaient fabriquer de l’opium pour l’exportation. Par contre,
l’Union soviétique s’oppose aux inspections imposées par l’ONU.
En 1961, il y a déjà neuf accords internationaux sur les drogues illicites. Par
contre, certains pays n’ont pas ratifié touts ces accords. Dans ce contexte, la
Convention unique sur les stupéfiants de 1961 a été adoptée
66
et est entrée en
vigueur en décembre 1964. Elle comprend les points principaux des accords
précédents et porte un caractère presque universel.
Pour imposer davantage de restrictions sur les exportations et la production des
stupéfiants, une Conférence a eu lieu en 1972 à Genève. Le Protocole contient 22
amendements à la Convention de 1961 et porte sur la nécessité de renforcer des
mesures anti-drogues et de prévenir la fabrication illicite et le trafic illicite des
stupéfiants. La plupart des pays qui ont ratifié la Convention du 1961 ont
également ratifié les modifications apportées par le protocole de 1972.
65 Protocole visant à limiter et à réglementer la culture du pavot, ainsi que la production, le commerce international,
le commerce de gros et l'emploi de l'opium https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19530101/
index.html (дата обращения 11.04.2017).
66Convention unique sur les stupéfiants https://www.unodc.org/documents/commissions/CND/
Int_Drug_Control_Conventions/Ebook/The_International_Drug_Control_Conventions_F.pdf (дата обращения
13.04.2017).
35
Pendant les années 60, le trafic de l’amphétamine et de la métamphétamine gagne
du terrain, et des drogues psychédéliques, comme LSD, s’imposent sur le marché.
Seulement dans quelques pays, il y avait des restrictions sur la distribution des
amphétamines, barbituriques, tranquilisants et d’autres drogues synthétiques.
L’usage des substances psychotrope était un phénomène global. C’est pour lutter
contre cette tendance que la Convention de 1971 sur les substances psychotropes a
été signée par 183 pays de l’ONU.
Les Conventions sur les stupéfiants étaient accompagnées par les Tableaux des
substances psychotropes. Le Tableau I contient des noms des substances
psychotropes qui sont interdites, sauf pour des raisons médicales limitées, comme,
par exemple, la MDA ou la MDMA (ecstasy).
Les substances appartenant au
Tableau II peuvent causer une dépendance, mais aussi peuvent être utilisées pour
des besoins thérapeutiques, comme, par exemple, certains stimulants du type
amphétamine (amphétamine, méthylphénidate, fénétylline), certains
hallucinogènes (phencyclidine) et sédatifs (méthaqualone and sécobarbital). Les
termes chimiques désignant ces substances sont inclus dans le système
terminologique.
Pendant les années 1980, suite à la guerre civile en Afghanistan, le trafic de
l’opium s’est accru de nouveau, car il apportait des bénéfices aux moudjahids. Cela
a suscité la conférence de 1987 à Vienne suite à laquelle la Convention des Nations
Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes a été
adopté en 1988. Un des buts principaux de cette convention était la prévention du
blanchiment d’argent. Grâce à l’application de cette convention, certains des plus
larges réseaux criminels des narcotrafiquants étaient éliminés. Le Groupe d’action
financière (GAFI), créé en 1989, a développé des initiatives pour combattre des
systèmes financiers et des personnes qui couvrent des narcotrafiquants et
blanchissent leurs revenus.
Après la chute de l’Union soviétique, dans les années 1990, on observe la
consommation des drogues s’accroître considérablement en Europe de l’Est qui est
maintenant ouverte au marché. Après une Session spéciale dédiée aux problèmes
36
des drogues, l’ONU adopte en 1998 la Déclaration sur les principes fondamentaux
de la réduction de la demande de drogues67.
Cette déclaration, contrairement à la Convention de 1988, non seulement fournit
des recommandations, mais donne des principes détaillés sur les stratégies visant à
réduire la demande.
Une nouvelle étape dans la lutte contre les drogues commence en 1997, lors de
l’établissement de L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime
(l'ONUDC) par la fusion du Programme des Nations unies pour le contrôle
international des drogues (PNUCID) et du Centre pour la prévention internationale
du crime des Nations unies (CPIC) appelé initialement Bureau du contrôle des
drogues et de la prévention du crime.
En 2008, l’ONUDC publie la Déclaration politique et plan d’action sur la
coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte
contre le problème mondial de la drogue.68 Ce plan d’action porte sur les stratégies
pour combattre le problème mondial de la drogue, entre autres, la responsabilité
partagée, démarche intergrée et équilibrée, la non-ingérence dans les affaires
intérieures des États, le respect des droits de l’homme et des libertés
fondamentales.
Depuis quelques années, L’UNODC, longtemps critiquée de mettre en priorité les
principes des pays ayant la tolérance zéro en matière de drogues, notamment, des
États-Unis et de la Suède, organise des discussions sur l’adoption des mesures
davantage préventives et des modalités de traitement des toxicomanes. De tels
documents que le « Programme commun de traitement et de prise en charge des
67 Déclaration sur les principes fondamentaux de la réduction de la demande de drogues http://www.un.org/french/
ga/20special/demand.htm (дата обращения 13.04.2017).
68Déclaration politique et plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et
équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue https://www.unodc.org/documents/commissions/CND/
CND_Sessions/CND_52/Political-Declaration2009_V0984964_F.pdf (дата обращения 13.04.2017).
37
toxicomanes » (en coopération avec l’OMS)69, « De coercition à la cohésion »70, «
Guide d’application des programmes d’acquisition de compétences familiales pour
la prévention de l’usage de drogue »71 sont publiés ces dernières années. La même
approche au problème a été adoptée lors de la session extraordinaire sur la drogue
à l’Assemblée Générale de l’ONU en avril 2016. Dans la déclaration, les États «
formulent une série de recommandations pratiques concernant, notamment, la
prévention et le traitement, la disponibilité des substances contrôlées à des fins
médicales, la lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption, la lutte contre
les nouvelles substances psychoactives et les dérives d’Internet ». 72
Alors, bien que certains termes du système terminologique « Lutte anti-drogue »
soient formés avant le XXe siècle, on ne peut parler de l’apparition du système
terminologique qu’au début du XXe siècle (1912, Conférence de la Haye). Ce
système suit le processus de sa constitution aux XXe et XXIe siècles. Pendant la
période entre 1900 et 1945 il n’y a pas d’opposition intensive et efficace à la
drogue dans la société. C’est entre 1945 et 2000 que l’on voit les stratégies se
déterminer et les initiatives majeures se mettre en place au niveau législatif et
administratif (une nouvelle tactique politique, le contrôle des précurseurs,
l’harmonisation de la coopération internationale et des nouvelles stratégies de
lutte) ce qui a suscité une augmentation majeure du nombre des unités
terminologiques. Par contre, la plus grande augmentation est observée au début du
XXIe siècle suite à la rédaction des documents de l’UNODC et d’autres
69 Programme commun de traitement et de prise en charge des toxicomanes https://www.unodc.org/docs/treatment/
unodc_who_programme_brochure_french.pdf (дата обращения 13.04.2017).
70 De coercition à la cohésion https://www.unodc.org/docs/treatment/Coercion/Coersion_FRENCH.pdf (дата
обращения 13.04.2017).
71 Guide d’application des programmes d’acquisition de compétences familiales pour la prévention de l’usage de
drogue https://www.unodc.org/documents/prevention/family-guidelines-F.pdf (дата обращения 14.04.2017).
72 https://www.un.org/press/fr/2016/ag11778.doc.htm (дата обращения 14.04.2017).
38
organismes internationaux. Pour le moment, le système connaît sa période de
stabilisation.73
2. Structure du système terminologique « La lutte contre la drogue» et ses
catégories.
Les différentes notions terminologiques ne sont jamais séparées ; elles sont
toujours liées entre elles quel que soit leur domaine. Maria Teresa Cabré estime qu’
il est nécessaire de structurer la terminologie du domaine spécialisé de façon à
mettre en évidence les relations qui unissent les notions entre elles (présentation
systématique) afin de « favoriser le développement cohérent de la terminologie
d’un domaine de spécialité et de garantir la qualité de la documentation spécialisée
et le transfert des connaissances » 74. Même une simple présentation des termes
dans l’ordre alphabétique peut apporter une aide considérable au travail du
traducteur. Par contre, cette simple présentation sous forme de glossaire, de
lexique, de répertoire quelconque ne pourra pas présenter un panorama du contenu
notionnel et de la structure de la terminologie.
C’est pour ça que la structure du système terminologique a dans les travaux des
terminologues une représentation graphique qui montre les liens et les relations
entre les notions. Il s’agit ici de montrer un système notionnel qui est déterminé
par la norme ISO comme un « ensemble structuré de notions construit sur la base
des relations établies entre ces notions et dans lequel chaque notion est déterminée
par sa position dans cet ensemble ».75 La représentation graphique d’un système
notionnel s’appelle un schéma notionnel ou schéma conceptuel.76 Il est évident que
les rapports entre les éléments du système portant un caractère compexe, il ne
s’agit pas d’un seul moyen de présenter ces systèmes. Il existe de différents types
73 Dumand D., Maguet O. Histoire de la constitution d’une norme anti-drogue internationale. Drogues Loi,
réduction et risques 44. Paris, Assiciation multitudes, 2011. P. 60-61.
74 Cabre, M. T. : La terminologie... Ottawa, 1998, p. 174.
75 ISO 1087-1:2000. URL : https://edisciplinas.usp.br/pluginfile.php/312608/mod_resource/content/1/
ISO_1087-1_2000_PDF_version_%28en_fr%29_CPDF.pdf (дата обращения 16.04.2017).
76 ISO 1087-1:2000.
39
de schémas notionnels, tels que le champ notionnel ou l’arbre de domaine. Ces
deux modalités de structurer les termes donnent aux chercheurs une grande liberté
dans le classement des notions tout en présentant un système terminologique
comme une structure rigoureuse et logique.
La nécessité du schéma notionnel et le choix de sa forme seront déterminés par les
objectifs et les enjeux du travail terminologique, mais il serait important de noter
que dans l’harmonisation des terminologies ce procédé est nécessaire, car il peut
aider à offrir une vue d’ensemble sur un domaine, des relations hiérarchiques et
génériques constituant ainsi des instruments précieux pour la rédaction des
définitions ainsi que pour la classification des notions. 77
C’est également important, car il est possible de sauvegarder le schéma notionnel
dans une banque de données pour y faire recours ultérieurement ce qui permettra
de combler les lacunes terminologiques.
Ces structures permettent aussi de clarifier les rapports synonymiques au sein du
système terminologique ainsi que les relations d’équivalence entre les langues. On
peut comparer les schémas notionnels, notamment les champs notionnels et les
arbres de domaine avec « un vaisselier bien organisé dans lequel les objets sont
rangés selon leur fonction ( la vaisselle, de tous les jours ou des grands jours ; les
verres, a vin et a eau ; les tasses, etc.) »78 . Il est aussi à noter qu’en plus de leur
fonction de classification, les schémas notionnels « constituent une aide précieuse
dans l’organisation du travail (répartition des taches, déroulement du travail,
constitution du corpus documentaire, choix des spécialistes), et la rédaction des
définitions ; en effet, les génériques utilisés dans la classification des notions sont
repris dans les définitions par compréhension»79.
Un schéma notionnel, système des concepts, est destiné à nous présenter les
relations suivantes entre les termes:
77 Campenhougt, M. V. Abrégé de terminologie multilingue, Termisti, Bruxelles,1996. URL: http://
www.termisti.refer.org/theoweb2.htm (дата обращения 16.04. 2017).
78 Recommendations relatives à la terlinologie, CST – Conference des Services de traduction des Etats europeens
Groupe de travail ≪ Terminologie et documentation ≫, Berne, 2014. Р. 69.
79 Idem. Р. 69.
40
-les relations génériques (relations genre – espèce), l’hyponymie et l’hyperonymie,
-les relations partitives (tout et partie), la méronymie,
-les relations de coordination (relations entre les concepts du même niveau)
-les relations assoсiatives (pragmatiques).
Les différents types de schémas notionnels sont utilisés en fonction de l’étape du
travail terminologique et de ses particularités.
Le champ notionnel, ou le champ de concepts est un type de schéma qui, selon le
linguiste Pierre Lerat, est utilisé quand les notions d’un certain domaine sont très
différents ayant « des relations de nature différente et ne peuvent aucunement être
situés dans un système hiérarchique » 80. La structure de ce type de schéma est alors
assez flexible pour représenter les relations sémantiques variées (fonction,
chronologie, nature de l’objet, etc.) des notions appartenant aux différentes
catégories et de nature très différente (abstraite et concrète).
Dans les « Recommandations relatives à la terminologie » rédigées en
collaboration avec la Section de terminologie de la Chancellerie fédérale suisse qui
se base sur la Conférence des Services de traduction des États Européens le suivant
schéma notionnel sert à illustrer cette structure (à voir le schéma 1).
SECTEUR INSTITUTIONS SCOLAIRES
Secondaire II : Ecole de culture générale
Gymnase (institution préparant à la maturité)
école de culture générale (institution preparant
à la maturité spécialisée)
Formation professionnelle initiale
école professionnelle
de type dual (cours + apprentissage)
à temps plein (cours + stage)
école préparant à la maturité professionnelle 81
Schéma 1. Exemple d’un champ notionnel proposé par le groupe de travail de la conférence des services de
traduction des Etats Européens.
80 Lerat P. Les langues spécialisées. P.U.F., Paris, 1995. Р. 55.
Recommendations relatives à la terminologie, CST – Conference des Services de traduction des Etats europeens
Groupe de travail «Terminologie et documentation », 2014, Berne. Р. 70.
81
41
Comme on peut voir sur ce schéma, il regroupe les termes appartenant aux
catégories différentes, commes les niveaux d’éducation, les types de diplômes, les
types de cours et d’autres.
En se basant sur ce modèle, on pourrait rédiger un exemple du système
terminologique qui porte sur le traitement du VIH, un des sujets relatifs à la lutte
contre la drogue.
Le Traitement du VIH
1.Tests de contrôle:
Test de la charge virale
Echantillon de sang
Compte de CD4
Test génotypique
Test phénotypique
2. Amorce et maintien d’un traitement:
Traitement antirétroviral (TAR)
Médicaments antitrétroviraux
Thérapies complémentaires et alternatives
Traitement hormonal de substitution
4. Observance et résistance
Observance thérapeutique
Résistances médicamenteuses
Résistance croisée
Echec thérapeutique
5. Effets secondaires et symptômes
Monographie de produit
Fidélité au tratement
Interaction médicamenteuse
Effects secondaires
Syndrome de dépérissement
Constipation
Diarhée
6. Traitement pour prévenir la transmission du VIH
Prophylaxie pré-exposition
Absorbtion par voie orale
Test Positive Aware Network (TPAN)
Prophylaxie post-exposition
Schéma 2. Exemple d’un champ notionnel faisant partie du système «Lutte contre la drogue ».
42
Une autre structure est un arbre de domaine qui est surtout nécessaire à la
première étape de recherche. La structure est présentée sous forme d’arborescence
où les termes sont regroupés par catégories.
L’arbre de domaine est le système qui est utilisé pour le classement des termes du
système terminologique « Lutte contre la drogue » dans le présent mémoire.
En présentant un système terminologique, il est nécessaire de classer les termes par
catégories. La classification décimale universelle (CDU) a servi de base pour
présenter la structure du système terminologique « La lutte contre la drogue » dans
la langue française et la langue russe. Selon cette classification, les connaissances
humaines sont divisées en dix catégories notées de 0 à 9, le 0 étant réservé aux
généralités « en général ». Chaque catégorie est normalement divisée en dix
parties.
Le présent système terminologique emploie les termes appartenant à deux branches
de connaissance humaine, sciences médicales (classe 6) et sciences sociales (classe
3).
La division principale du système sera donc suivante (schéma 3)
La lutte contre la
drogue
Sciences sociales
Sciences
médicales
Schéma 3. Division générale du système terminologique « Lutte contre la drogue »
En se basant sur la subdivision de ces classes, on pourrait noter la pharmacologie
et la toxicologie (code 615), la santé publique (code 614) et le traitement (code
616) dans le domaine des sciences médicales ; l’administration publique (code
35), la politique (code 32) et la législation (code 34) appartenant au domaine des
sciences sociales.
À leur tour, ces subdivisions comprennent plusiers éléments importants.
À titre d’exemple, la législation (code 34) comprend, entre autres,
le droit
international (341) et l’infraction contre l’ordre public, la morale, la famille (code
343.5) qui inclut le trafic de stupéfiants.
43
Par contre, certaines catégories ne sont pas pleinement présentées dans la
Classification Décimale Universelle, car ils n’ y a pas de division nécessaire qui
serait utile notamment dans le travail terminologique qui donnera lieu après au
travail dans les domaines de banques de données et de traduction.
Dans le cadre de la présente recherche la structure suivante a été établie. (schéma
4) :
La lutte contre la
drogue
Sciences
médicales
Sciences sociales
Administration
Politique
Législation
Fabrication des
stupéfiants
Lutte et
contrôle du
trafic des
stupéfiants
Toxicologie
Etude des produits
toxiques et de la
toxicomanie
Organisations
internationales et
gouvernementales
Trafic des
stupéfiants
Usage des
stupéfiants
Etude des plantes
narcotiques
Médecine clinique
Conséquences de l’usage
des drogues
Traitement des
dépendants
Etude des substances
psychotropes
Schéma 4. Structure du système terminologique « La lutte contre la drogue » dans la langue française.
Ce schéma représente une base pour le choix des termes et leur classification. Il est
possible d’y apporter des précisions et des catégories supplémentaires. Par
exemple, les termes appartenant à la lutte et le contrôle du trafic peuvent également
être repartis dans tels groupes que les mesures préventives et les mesures
répressives, par exemple. Mais la classification ci-dessus qui se base généralement
sur la CDU est la classification structurelle essentielle.
44
Comme le présent mémoire est consacré au système terminologique dans les deux
langues, française et russe, il serait important de traduire cette classification vers le
russe, car un des résultats du présent mémoire est la rédaction d’un répertoire
multilingue. (schéma 5) :
Борьба с
наркотиками
Медицинские
науки
Общественные
науки
Администрат
ивное
Политика
Право
Изготовление
наркотических
средств
Борьба с
наркотиками и
контроль над
оборотом
наркотиков
Международн
ые и
правительствен
ные
Оборот
наркотических
средств
Употребление
наркотических
средств
Токсикология
Учение о ядовитых
веществах и
отравлении ими
Изучение
наркотических
растений
Клиническая медицина
Последствия
употребления
наркотиков
Лечение
наркозависимости
Изучение
психотропных средств
Schéma 5. Structure du système terminologique «La lutte contre la drogue » dans la langue russe.
2.1. Les relations entre les termes au sein du système terminologique.
Comme il était mentionné précédemment, la terminologie insiste sur l’organisation
des concepts et l’analyse des relations entre les termes et les concepts.
45
Les relations hiérarchiques entre les termes d’un système terminologique
comprennent, entre autres, les relations génériques et les relations partitives 82. Ces
relations concernent la subdivision des éléments du système terminologique où les
concepts superordonnés comprennent les concepts subordonnés. Les concepts du
même niveau sont appelés coordonnés.
Les relations génériques sont aussi appelées les relations « genre-espèce » où le
terme superordonné est nommé générique et celui subordonné spécifique. On
pourrait les appeler également le terme hyperonyme et le terme hyponyme. Ces
relations sont très présentes dans tout le système terminologique, notamment dans
les parties liées aux substances toxiques et aux mesures de lutter contre la drogue.
Comme on voit sur le schéma 6, le terme générique faisant partie de la catégorie «
étude de substances psychotropes » est le terme générique Psychotropes qui
comprend, entre autres, le terme spécifique Opioïdes qui à son tour comprend les
termes plus spécifiques Codéine, Morphine et Héroïne:
Psychotropes
Opioïdes
Codéïne
Morphine
Héroïne
Schéma 6. Relations génériques dans le système terminologique « Lutte contre la drogue », exemple 1.
De même, sur le schéma 7, on peut observer les relations génériques entre le terme
générique Usager de drogues et les termes spécifiques décrivant de différents types
d’usagers
Usager de
drogues
Usager
UsagerUsager recensé
occasionnel
revendeur
82 ISO 704/ 2000 http://semanticweb.kaist.ac.kr/org/tc37/pdocument/standards/ISO%20704.pdf (дата обращения
15.04.2017).
46
Schéma 7. Relations génériques dans le système terminologique « Lutte contre la drogue », exemple 2.
Les relations partitives entre les concepts du système terminologique.
Les relations partitives entre les termes impliquent l’idée de l’ensemble et des
parties de cet ensemble. Ce type de relations a lieu lorsque le concept
superordonné est constitué des concepts subordonnés. On les appelle dans ce cas là les concepts «intégrants» et «partitifs»83.
Comme on peut voir sur le schéma 8, le terme emprunté du russe Krokodil
(préparation artisanale russe à la base de la désomorphine) comprend Codéine (en
tant que précurseur) et les produits auxiliaires (solvants organiques, phosphore
rouge) :
Krokodil
Codéïne
Solvants
organiques
Phosphore
rouge
Schéma 8. Exemple des relations partitives dans le système terminologique «La lutte contre la drogue».
Les relations de coordination sont les relations des concepts du même niveau,
appelés, isonymes ou co-hyponymes si ces concepts ont une hyperonyme commun.
À titre d’exemple, les termes Usager-revendeur, Usager recensé et Usager
occasionnel sont des co-hypomymes du terme Usager de drogues.
Enfin, les relations associatives sont les relations des concepts « ayant des liens
thématiques non-hiérarchiques fondés sur l’expérience ». 84
Selon la norme ISO 704/2000, il existe plusieurs types de relations associatives.
On peut nommer, entre autres, les relations contenant – contenu, outil – usager,
outil – activité.
83 Ionascu C. La traduction du texte liturgique approche terminologique, Editura Universitatii, Diachronia, 2009. Р.
472.
84 Duclos C., Lamy J.- B., Soulamia L et al., Informatique médicale, e-Santé, Springer-Verlag, Paris, 2013. Р. 9.
47
Le schéma 9 illustre ces trois types de relations en présentant le terme Seringue et
les termes associés où l’association contenant - contenu est marqué par le numéro
1, celle d’ outil - usager est sous le numéro 2 et outil – activité figure sous le
numéro 3.
Drogue
injectable
1
Séringue
3
Injection intraveineuse
2
Toxicomane
Schéma 9. Exemple de relations assotiatives dans le système terminologique Lutte contre la drogue .
Pour conclure, il faut préciser que le présent mémoire ne sert qu’ à fournir une
structure généralisée sur le présent système terminologique. Il est évident qu’un
projet terminologique plus élaboré doit contenir plusieurs parties bien délimitées et
pourvoir une analyse détaillée sur chacune d’elles. L’analyse présentée ci-dessus
pourrait alors servir de base d’une analyse plus détaillée et plus précise.
3. Analyse de la structure formelle des unités terminologiques du système
terminologique et le problème du terme composé.
L’analyse de la structure des unités terminologiques permet de voir quels moyens
de formations des unités sont productifs et fréquents au sein d’un système
terminologique et d’en analyser les principes.
Les termes étant un moyen de déterminer et d’exprimer des concepts scientifiques
sont créés intentionnellement, leur structure est donc choisie par les spécialistes et
doit répondre aux critères de cette science. Ces critères déterminent ainsi le
contenu, la précision et la conformité du terme au système terminologique.
Dans tout domaine de terminologie, on peut distinguer deux groupes des
termes, les termes représentés par un mot (mot unique) ou termes monolexicaux,
et les termes composés, ou polylexicaux. Dans la plupart des langues
48
européennes, les termes polylexicaux constituent entre 60 et 80 % du total des
mots.85
3.1. Les termes monolexicaux du système terminologique « Lutte contre la
drogue ».
Les termes monolexicaux constituent moins qu’une moitié du total des termes du
présent système terminologique dans la langue française et la langue russe. Dans
les deux langues le nombre des termes est dans une propostion relativement
proche, 33,45 % en français et 38, 38% en russe. (Ici et par la suite les statistiques
sont basées sur les termes du glossaire, l’annexe du mémoire).
Tout d’abord, les termes monolexicaux simples comme la coca, le pavot, la résine,
la séringue ou игла, алкоголь, шприц ne constutuent que 23,16 % dans la langue
française et même moins dans la langue russe, 21, 65 %.
Les mots construits par affixation constituent 35, 79 % du système français et 39,
45 % du système russe.
Dans les moyens de formation des termes en français, les suffixes –ance
(dépendance, accoutumance), -age (usage, sevrage), -(e)ment (traitement), -ion
(décoction, solution) , -isme (tabagisme, nicotinisme) , -ant, -eur, -if
pour les
substances (stimulant, dépresseur, sedatif). Dans la langue russe les suffixes les
plus répandus sont –ость (зависимость), -ни(е) (лечение, привыкание), les
suffixes latins – атор (стимулятор), - ант(антидепрессант) et les préfixes, при
(привыкание), -не (нелегальный)
Les mots composés ayant deux racines sont majoritairement présents dans
toutes les catégories de la langue française et dans la langue russe. Dans la
description des substances et les formules chimiques, il est nécessaire par contre
de mentionner que dans la langue russe la nombre des mots composés est
supérieur car les formules chimiques qui sont dans la langue française composés
selon le schéma nom + de + nom (hydrate de chloral) en russe sont les
termes monolexicaux composés (Хлоралгидрат).
85 Гринев-Гриневич С.В. Введение в терминоведение. М., Изд-во МГУ, 1993. С. 8 – 9.
49
En analysant les termes monolexicaux, il est également nécessaire de traiter les
sigles et les abréviations.
Les sigles dans le système français sont plus nombreux que dans le système russe
et constituent 19, 83 % des unités monolexicales contre 18, 18 % dans la langue
russe. Ces termes sont présents dans les deux systèmes dans les catégories «
organisations internationales et gouvernementales » et «étude des substances
psychotropes » surtout dans des formules chimiques de cette dernière. Dans la
langue française par contre il y a des termes dans le domaine du contrôle du trafic
des stupéfiants, comme par exemple, LBC, lutte contre le blanchiment des capitaux
ou ERS, évaluation rapide de situation. Il est également à noter que le taux des
sigles anglais ou allemands est considérablement plus bas en français, 19 % contre
43 % dans la langue russe. Cela est dû au fait que les formules chimiques sont dans
la plupart similaires dans les langues latines. La langue russe n’adopte pas souvent
une russification de ces formules en gardant le sigle latin (comme, par exemple,
MDA).
3.2. Les termes polylexicaux.
Les termes polylexicaux constituent la plupart des termes dans les deux
systèmes terminologiques : 66, 55 % dans la langue française et 61, 4 % dans la
langue russe.
Tout d’abord, il est nécessaire de parler de la structure formelle des termes
polylexicaux. Dans le présent mémoire les termes seront d’abord regroupés selon
le nombre de leurs composantes. Dans la présente recherche seules les mots pleins
sont considérés comme composantes, les mots outils sont juste mentionnés comme
parties de la structure, mais ne sont pas comptés.
Les termes à deux composantes constituent 42, 86 % de tous les termes composés
du système terminologique de la langue française et seulement 34, 76 % de la
langue russe. Cette situation est dûe aux particularités de la traduction des termes
drogues, stupéfiants et psychotropes vers le russe qui sont le plus souvent traduit
par наркотические средства, психотропные вещества et moins souvent
50
наркотики. Donc, un seul mot dans la langue française est le plus souvent traduits
par deux mots dans la langue russe. Par conséquent, les termes composés français
dont un des éléments est un de ces mots sont donc les termes à trois composantes
dans la langue russe.
La structure dominante dans la langue française qui est présente dans toutes les
catégories et forme 52, 11 % des unités est la structure nom + préposition de +
nom , comme par exemple traitement de substitution, usage de drogue, état de
manque. Les termes nom + des + noms font aussi partie de cette structure et en
constituent 10%.
36, 62 % des termes ont la structure nom + adjectif , comme prévention sélective,
évaluation toxicologique, tolérance croisée. Le reste est représenté par les
structures nom + nom (usager – revendeur).
En ce qui concerne le système dans la langue russe, la structure dominante est celle
adjectif + nom (56, 36%): исходное вещество, oпийный мак, психомоторные
стимуляторы. 41 % est formé selon la structure nom(cas nominatif) + nom (cas
génétif): синдром отмены,
коэффициент рецидивов, программа
отслеживания.
Le reste est représenté par les appositions (наркоман – дилер).
Les termes à trois composantes et plus.
Les termes à trois composantes constituent 15 % des termes composés.
Parmi les termes à trois composantes dans la langue française, on peut mentionner
la structure Nom + adjectif + de/des + nom (trafic illicite des stupéfiants,
Organisation mondiale des douanes).
Quant à la langue russe, les termes à trois composantes sont plus nombreux et
représentent 25, 45 % des termes ce qui a été déjà expliqué.
Les termes à quatre composantes et plus sont le plus souvent les noms des
organisations internationales (Centre européen de prévention et de contrôle des
maladies) dans la langue française ainsi que dans la langue russe.
3.3. Les particularités des termes polylexicaux dans le travail terminologique.
51
Les termes composés représentent, comme il en est preuve ci-dessus, la majorité
des termes du système terminologique. L’emploi des termes composés est justifié
dans le langage scientifique, car ils nomment les notions spécifiques du
vocabulaire technique utilisant les termes simples comme termes de base ou termes
génériques.
Dans les domaines qui sont relativement récentes ainsi que pour ceux où plusieurs
termes sont traduits des autres langues, les termes composés délimitent les
nouvelles notions.
Il est certes nécessaire de comprendre dans le travail terminologique qu’un terme,
indépendamment du nombre de ses composantes et sa structure, sert à exprimer
une seule notion dans le cadre du vocabulaire spécialisé.
Dans le présent mémoire les termes ont été regroupés selon leur structure, mais il
serait pertinent de mentionner également une classification des termes composés
selon la nature de leurs éléments.
Cette classification a été proposée par la linguiste russe R. F. Pronina qui propose
de diviser les termes composés en trois groupes.
1) Le premier type de termes composés: toutes les composantes font partie du
vocabulaire spécialisé (technique, ou, dans notre cas, médical), par exemple,
antidépresseurs non-sédatifs. Ce type est très présent dans la catégorie « étude des
substances psychotropes ».
2) En ce qui concerne les termes du deuxième type, une des leurs composantes
appartient au vocabulaire spécialisé, mais l’autre au vocabulaire général, par
exemple, toxicomanie lourde.
Le deuxième terme peut aussi être du vocabulaire spécialisé, mais fréquemment
utilisé dans les domaines différents, par exemple, perturbation psychique où le
terme perturbation peut également être utilisé dans le terme perturbation
atmosphérique appartenant au vocabulaire de l’hydrométéorologie.
Ce type contient aussi les termes où un des éléments est utilisé dans son sens
principal, mais étant utilisé avec le premier terme devient spécifique dans le
domaine, par exemple, médicament inoffensif.
52
3) Enfin, le troisième type est représenté par les termes composés des mots
appartenant au vocabulaire général, mais qui ensemble forment une unité
terminologique dans le cadre du vocabulaire du domaine spécialisé, comme effets
secondaires ou drogue douce.86
Un terme simple ainsi qu’un terme composé est toujours une unité terminologique
indépendante et autonome, tout en étant lié aux autres termes, ce qui est une
différence essentielle entre un terme et une collocation éventuelle.
4. Analyse sémantique du système terminologique « Lutte contre la drogue ».
L’étude sémantique d’un terme est différente de celle d’un mot, car un terme
possède non seulement une sémantique lexicale, mais aussi notionnelle. La
sémantique du terme est donc l’interaction de la sémantique lexicale et
notionnelle.
Ces deux sémantiques ne sont pas toujours identiques. Dans certains cas, une
unité terminologique est utilisée pour exprimer plusieurs notions (homonymie et
polysémie) ou une notion peut être exprimée par de différentes unités
terminologiques (synonymie).
Ces phénomènes sémantiques ont les définitions suivantes dans la linguistique.
Un synonyme est un « mot ou expression de même sens ou, plus exactement, de
sens équivalent ou approchant, c'est-à-dire substituable dans certains contextes à
un autre mot, à une autre expression ». 87
86 Пронина Р.Ф. Перевод английской научно-технической литературы. М.: Высшая школа, 1986. С. 10
– 12.
87 Coste D., Galisson R. Le dictionnaire de didactique des langues (DDL). Paris, Hachette, 1976 (compte-rendu).
URL : http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1980_num_58_3_5681_t1_0703_0000_2 (дата обращения
19.04.2017).
53
L’antonyme est un « terme de sens contraire à un autre terme » 88. La polysémie est
une « propriété d'un signifiant de renvoyer à plusieurs signifiés présentant des
traits sémantiques communs »89.
L’homonymie est une « relation entre plusieurs formes linguistiques ayant le même
signifiant graphique et/ou phonique et des signifiés totalement différents ; les
homonymes sont des formes linguistiques qui ont entre elles cette relation 90».
4.1. La synonymie et l’antonymie dans le système terminologique «Lutte
contre la drogue ».
Dans la terminologie, on distingue de différents types de synonymes qui sont
présents dans ce système terminologique. Il existe des synonymes totaux, pour la
plupart des cas lexèmes monosémiques, par exemple, usage des stupéfiants et la
consommation des stupéfiants, ou partiels, au cas où un des mots est polysémique,
par exemple drogue – stupéfiant.
Si les synonymes ont un contenu absolument identique, ils sont appelés parfaits.
Ces synonymes sont extrêmement rares. La plupart des synonymes sont appelés
approximatifs. Ceux-ci « s'accordent à la fois par le trait dominant de leurs
contenus et par leurs traits distinctifs complémentaires les plus importants, mais ils
diffèrent en ce qui concerne les traits distinctifs complémentaires moins
importants, surtout connotatifs ». 91
Parmi les synonymes approximatifs, on peut distinguer les synonymes stylistiques,
qui n’ont pas de différence sémantique, mais présentent une différente expressivité,
une valeur subjective ou appartiennent aux différents registres de langue. Le
domaine de la lutte contre la drogue en possède beaucoup d’exemples. Il porte sur
88 Centre national des ressources textuelles et lexicales http://www.cnrtl.fr/definition/antonyme (дата обращения
19.04.2017).
89 Centre national des ressources textuelles et lexicales http://www.cnrtl.fr/definition/polys%C3%A9mie (дата
обращения 19.04.2017).
90 Centre national des ressources textuelles et http://www.cnrtl.fr/lexicographie/homonymie(дата обращения
19.04.2017).
91 Duchacek O. Synonymie en terminologie // Sborník prací filozofické fakulty brněnské univerzity. Brno,
Philosophicae universitatis brunensis 1979. C.9.
54
une activité illicite et un sujet tabou, ce qui rapporte certains termes au langage
familier voire même argot criminel (came, torpé, joint). Ce langage est digne d’être
examiné dans un travail terminologique à part (ce qui est le cas, par exemple, dans
le mémoire de Dana Ondrušková de l’université de Brno 92). Par contre, le présent
mémoire porte majoritairement sur les termes du registre neutre et examine
les termes qu’on peut trouver dans les documents officiels ou sur les sites des
organisations internationales. Cependant, dans la catégorie « étude des substances
psychotropes », on peut observer plusieurs paires des synonymes où un élément
appartient au langage courant, un autre au langage officiel comme, par exemple,
dépendant - drogué.
En ce qui concerne les synonymes sémantiques, ils se diffèrent soit par l’intensité
de la dominante, soit par le nombre des traits distinctifs complémentaires. À titre
d’exemple, les termes stupéfiants, drogues est psychotropes, qui sont synonymes
dans plusieurs documents officiels en réalité se diffèrent considérablement. La
sémantique du mot drogue et son usage sont beaucoup plus larges que ceux des
autres termes, car sa définition comprend les éléments suivants : 1) ingrédient ; 2)
produit pharmaceutique ; 3) remède ; 4) substance psychotrope ; 5) habitude à
consommer une substance psychotrope93 alors que le terme stupéfiants signifie
dans Convention unique sur les stupéfiants de 1961 « toute substance des Tableaux
I et II (tableaux des substances psychotropes contrôlées ou illicites), qu’elle soit
naturelle ou synthétique ». 94
L’antonymie des termes se base sur le contraste des phénomènes, actions, qualités
et traits qui ont une nature similaire. Le linguiste russe Lev Alexéevitch Novikov
distingue trois types d’antonymes.
1) Les antonymes qui expriment une opposition contraire. Les oppositions
graduelles sont propres à ce type d’antonymie. Dans ce cas-là les termes à
92Ondrušková D. Lexique de la drogue dans le corpus des chansons de rap: analyse sémantique en synchronie
dynamique. Brno, 2014.
93 Robert P., Rey-Debove J., Rey A. Le nouveau Petit Robert 2010. Dictionnaire alphabétique et analogique de la
langue française, Paris, Le Robert, 2010. version numérique.
94 Convention unique sur les stupéfiants de 1961 URL: https://www.incb.org/documents/Narcotic-Drugs/1961-
Convention/convention_1961_fr.pdf (дата обращения 20.04.2017).
55
l’extrémité de l’opposition reflètent l’antonymie complète et les termes au milieu
indiquent le degré de la qualité exprimée. Cette opposition est appelée scalaire ou
gradable dans la linguistique française. Dans le cas du vocabulaire de la drogue, il
est difficile d’en trouver un exemple où tous les termes soient monolexicaux et
monosémiques, mais il est possible de citer une opposition graduelle comme
abstinence – usage occasionnel – usage régulier – mésusage – dépendance.
2) Les antonymes complémentaires concerne l'application ou la non-application
d'une propriété. Donc, la négation d’un terme signifie son contraire. A titre
d’exemple, drogue licite – drogue illicite.
3) Dans le cas des antonymes duals, la symétrie porte cette fois-ci sur des
fonctions culturelles (symétrie consacrée par l'usage) et spatio-temporelles et porte
un caractère réciproque (que certains linguistes considèrent comme un type à part),
par exemple, importer – exporter les stupéfiants.
4) Les antonymes qui sont utilisés dans les contextes types ont une structure
normalisée. Mais il est possible d’avoir les collocations employées
occasionnellement comme antonymes. Ils sont appelés antonymes occasionnels ou
antonymes contextuels. 95
4.2. La polysémie et l’homonymie dans le système terminologique «Lutte
contre la drogue ».
Dans la linguistique moderne, un mot polysémique a plusieurs sémantiques qui
sont liées les unes aux autres et apparaissent au cours du développement de la
sémantique initiale d’un mot. Dans les terminologies, la polysémie n’est pas saluée
par les experts qui insistent sur la monosémie en tant que tendance motrice de
l’harmonisation terminologique. Une sémantique unique et exacte est « une
tendance, un idéal pour toute terminologie »96. En ce qui concerne le système
terminologique « Lutte contre la drogue », cette tendance y est majoritairement
95 Новиков Л.А. Средства выражения — антонимия // Русская речь. 1973. № 1. С. 45-51.
96 Левковская К. А. Именное словообразование в современной немецкой общественно-политической
терминологии и примыкающей к ней лексике. М., Изд-во АН СССР, 1960. с.53.
56
présente. Le terme polysémique drogue, qui est encore largement utilisé, peut être
substitué par le terme stupéfiant qui est plus exacte et constate le fait que cette
substance est inscrite dans les Tableaux des substances psychotropes.
Les homonymes sont les lexies qui ne sont pas liées entre elles sémantiquement,
mais ont une forme identique, les homographes la forme écrite et les homophones
la forme orale. Les homophones ont toujours été une caractéristique propre à la
langue française ce qui est dû à la phonétique historique de la langue.
Il est important de distinguer la polysémie et l’homonymie. Pour cela, il faudrait
consulter l’étymologie des termes examinés.
À titre d’exemple, le mot coca
comme une plante (utilisé au féminin plus fréquemment qu’au masculin)
et
comme une boisson (le plus souvent utilisé au masculin) ne sont pas homonymes
car étymologiquement la boisson coca-cola contenait de la cocaïne.
Les exemples des homonymes au sein du système terminologique étant difficiles à
trouver, il est possible d’en trouver certains dans d’autres disciplines, comme par
exemple, le terme médical un voile noir peut être confondu avec le mot une voile.
5. La néonymie et les moyens de l’enrichissement du système terminologique.
Un néonyme, ou terme néologique, apparaît suite à l’apparition d’un nouveau
concept dans le domaine terminologique étudié. Par contre, l’harmonisation et la
standardisation de ces néonymes ainsi que leur ancrage dans la langue nécessitent
une certaine période de temps qui peut durer même des dizaines d’années.
En traitant le sujet des néonymes en tant que moyen de l’enrichissement lexical des
terminologies, il est important de comprendre tout d’abord la différence entre les
néonymes et les néologismes.
Plusieurs linguistes étrangers, y compris Guy Rondeau et Maria Teresa Cabré, ainsi
que les linguistes russes comme Alexandra Superanskaya, distinguent deux types
de néologismes. Les unités lexicales du premier type sont de « vrais néologismes »
qui font partie de la langue générale et celles du deuxième type sont appelées des
termes néologiques ou « néonymes ». 97
97 Cabré, M. T. Terminologie… Р. 205.
57
Selon Guy Rondeau, le néonyme est différent du néologisme, car sa création et sa
fixation dans la langue nécessitent non seulement la participation des natifs, mais
celle des spécialistes dans le domaine ; ce qu’il appelle aussi le critère de la
conscience collective d’un groupe des spécialistes natifs compétents. 98
Dans la néologie, surtout la néologie terminologique, la créativité linguistique doit
être conforme aux normes et aux règles linguistiques et sociolinguistiques pour,
par la suite, faire partie du vocabulaire spécialisé.
Selon Aurelia Bălan Mihailovici
99,
un néonyme doit être transparent, avoir une
forme explicite univoque, être simple et laconique et doit être adapté aux règles et
principes de la langue.
5.1. Les particularités des néonymes et leur manifestation dans le système
terminologique « Lutte contre la drogue » dans la langue française et la
langue russe.
Selon A. Mihailovici, les néonymes apparaissent dans les textes scientifiques ou
officiels au moment où un nouveau concept apparaît. Un néonyme doit alors
apparaître suite à la nécessité de créer une unité lexicale pour nommer un nouveau
concept, par exemple, le terme LSD est apparu lors de la fabrication de cette
drogue par le chimiste suisse Albert Hofmann en 1938 et a été emprunté dans la
langue française lors de l’apparition du concept en France. La néonymie est donc
étudiée par les terminologues qui effectuent l’analyse des publications spécialisées,
alors que la néologie est étudiée par des lexicologues qui analysent la presse écrite
et d’autres médias.
Lors de la création des néonymes, il est nécessaire de respecter le principe
terminologique fondamental selon lequel une notion doit être représentée par un
seul terme. La synonymie, la polysémie et l’homonymie sont alors perçues comme
facteurs négatifs provoquant une confusion de termes. Dans le cadre du système
étudié, par contre, comme la plupart des termes modernes sont empruntés à
98 Rondeau G. Introduction a la terminologie. Gaetan morin , Québec, 1984. Р. 124.
99 Bălan Mihailovici A., Neologia si structura neonimelor // Studii si cercetari lingvistice. Bucarest, Academia
Romania, 2005. P. 27.
58
l’anglais, il se peut naturellement qu’il y ait plusieurs termes désignant la même
notion. À titre d’exemple, le terme anglais overdose est le plus souvent traduit en
français comme surdose, mais dans quelques textes, surtout portant un caractère
général, le terme anglais est employé.
5.2. La formation des néonymes.
Le choix des procédés de la formation de nouveaux termes dépend de la langue et
du domaine spécialisé. En cas de besoin de combler une lacune lexicale, deux
solutions sont possibles : de créer une nouvelle entité locale, ce qui est
extrêmement rare, ou de trouver une inspiration dans une autre langue.
Guy Rondeau distingue trois types de modalités pour créer les néomymes :
morphologiques, morphosyntaxiques et morphosémantiques.
1) Les modalités morphologiques (la dérivation, l’apocope).
La dérivation dans le présent système terminologique est majoritairement
représentée par les suffixes -ance, –age pour un phénomène, une action ou son
résultat (accoutumer – accoutumance, tracer – traçage), -tion pour une action ou
son résultat (injection, mastication), -eur pour identifier l’agent de l’action
(antidépresseur), -ment pour une action (blanchiment) et les suffixes des adjectifs
–ant (stimulant, dopant), -ique (neuroleptique), -if (sédatif), les suffixes –isme et –
mane : les préfixes, des éléments productifs sont dé- (dépénalisation), re-ré(réinsertion) et anti- (antidrogue). Dans la langue russe des éléments productifs
sont les suffixes –ость (зависимость), -ни(е) (лечение, привыкание), les suffixes
latins – атор(стимулятор), -ант(депрессант) et les préfixes при(привыкание),
не(нелегальный), ce qui a été mentionné précédemment.
2) Les modalités morphosyntaxiques, comme le changement de la catégorie
grammaticale, (comme le terme psychotrope qui a subi une substantivation), et la
réduction de forme que Juan Sager100 divise entre l’abréviation ou troncation (labo
= laboratoire), le téléscopage (narcoanalyse = narcotique+analyse, énol =
100Sager J. Practical course in terminology processins. Amsterdam, John Benjamins Publishing, 1990, P. 79.
59
alcène+alcool), la « siglaison » qui comprend la formation des sigles (injection
IV=intraveneuse) et acronymes (ONU, SIDA).
3) Les modalités morphosémantiques (calques et emprunts).
Loïc Depecker distingue deux groupes d’emprunts 101:
1) L’emprunt direct. Ce type d’emprunt peut être un « emprunt intégral
(importation de la forme et du sens sans modification significative) » ou d’un «
emprunt aménagé (aménagement de la forme, et éventuellement du sens) ».
2) L’emprunt par traduction a la forme d’ un « calque (traduction littérale du terme
étranger) », un « calque transpositionnel (traduction non littérale) » ou une «
synthèse néologique (reconceptualisation) ».
Actuellement, la plupart des termes dans les catégories
« Administration », «
Politique » et « Législation », ainsi que les sigles des organisations internationales
sont empruntés à l’anglais dans les deux langues, le français et le russe. Les
formules chimiques sont empruntées à l’anglais ou à l’allemand (LSD). Il y a des
emprunts directs intégraux comme le backloading – "backloading" (opération
consistant à remplir une seringue par l’arrière, en enlevant le piston) ou
наркодилер – dealer. L’emprunt «aménagé»
ou « naturalisé »102 est parfois
considéré comme un calque, mais contrairement à celui-ci, l’emprunt aménagé ne
suppose pas de traduction. Elle est possible grâce à la francisation du suffixe
(tracking – traçage) ou à l’ adaptation syntactique de la forme anglaise, par
exemple, l’inversion de la syntagme et l’ajout de certains éléments joncteurs
(degradation product – produit de dégradation).
Dans un calque transpositionnel, «il ne s’agit plus d’emprunt ou d’une simple
traduction littérale des éléments »
103
. Il existe des calques où un élément est un
emprunt et l’autre est une transposition bipolar disorder – trouble bipolaire et des
calques où la traduction et la transposition sont présentes, comme ant-traffic –
trafic de fourmi.
101 Depecker L. Terminologie et sciences de l'information: Le savoir des mots. Paris,Société française de
terminologie, 2006. P. 402-415.
102 Idem. P. 407.
103 Idem P.408.
60
Enfin, une synthèse néologique est une partie intégrante du processus dynamique
de création des formes néologiques, comme multiple drug abuse polytoxicomanie, drug registration homologation des médicaments.
De nos jours, plusieurs terminologues appellent à préserver l’identité des langues
face à l’emprunt de plus en plus répandu des termes anglais, une langue qui est
considérée parfois comme véhiculaire, notamment dans les domaines de pointe.
Suite à l’accélération du progrès scientifique et technique et à la mondialisation,
les emprunts anglo-saxons qui « envahissent des domaines du savoir où il devient
difficile de s’exprimer dans une autre langue que l’anglais ». 104
6. Les particularités du système terminologique « La lutte contre la drogue »
dans la langue française et la langue russe dans le cadre de la traduction.
6.1. La terminologie et la traduction
La terminologie est un domaine indépendant de la traduction, car elle peut être
parfaitement pratiquée dans un contexte monolingue. Par contre, si la terminologie
est exercée dans le contexte multilingue, les traducteurs y font recours dans leur
activité, considérant qu’une bonne structuration terminologique est un élément
important pour rendre une traduction équivalente et correspondante. Pourtant, les
traducteurs ne consacrent pas beaucoup de temps à la gestion terminologique.
Marie – Claude L’Homme, linguiste canadienne, estime que la terminologique se
situe « au niveau de la langue et la traduction sur celui de la parole »105. Un mot
peut avoir une sémantique différente pour un documentaliste, un terminologue, un
terminographe, un spécialiste et un traducteur. Elle affirme que les traducteurs
considèrent souvent les termes comme « unités de traduction faisant problème »,
donc les unités dont on ne connaît pas la traduction ou l’équivalent et dont le sens
104 Idem P.409.
105 L’Homme M.-C. La terminologie : principes et techniques. Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2004.
P. 56.
61
n’est pas absolument évident. Il est certain que cette problématique varie
considérablement d’un spécialiste à l’autre, mais les linguistes sont d’accord qu’un
traducteur ou une traductrice dans son travail effectue ce que l’on appelle une «
recherche terminologique ponctuelle », qui consiste à chercher une traduction du
mot inconnu dans des ouvrages spécialisés en prenant en considération le contexte,
les collocations, les exemples concrets de l’emploi du terme dans un texte.
Selon une enquête menée par Vincent Evers de l’université d’Utrecht en 2010, la
grande majorité des traducteurs et traductrices (Vincent Evers emploi le terme
traductrices qui signifie pourtant les traducteurs et traductrices dans leur ensemble)
effectuent une gestion terminologique pendant le processus de traduction (91 %
des spécialistes interrogés). En plus, ce travail terminologique est lié étroitement à
la traduction, que ce soit une recherche précédant la traduction, effectuée
simultanément ou postérieure à la traduction. Les traductrices et les traducteurs qui
effectuent une gestion terminologique indépendamment de la traduction ellemême, représentent une minorité.106
Cette stratégie de recherche terminologique ponctuelle est une stratégie
sémasiologique (quand on part du mot pour rechercher le sens), qui la rend donc
proche au travail lexicographique. Selon Marie – Claude L’Homme, les différences
d’ordre méthodologique entre la terminographie et la lexicographie s’atténuent de
plus en plus. Ces deux disciplines, suite à leur développement, seront plus
interdépendantes et auront plus souvent recours aux mêmes traitements
informatisés.107
Comme les ressources terminologiques sont aujourd’hui accessibles sur Internet,
ils sont de plus en plus utilisées par les traducteurs du monde entier. Ces ressources
permettent d’utiliser les résultats des recherches terminologiques et d’en créer leurs
propres outils, leurs banques de termes personnalisées en enregistrant les termes
dans les systèmes et logiciels spécialisés comme Multiterm, Promt, Memsource et
d’autres.
106 Evers V. Terminologie et traduction. Utrecht, Université d’Utrecht, Faculté de Lettres Département de langue et
culture françaises, 2010. P.58.
107 L’Homme M.-C. Op. Cit. P. 60.
62
Vincent Evers dans sa recherche sur la terminologie site encore une statistique
surprenante. Selon une enquête réalisée par un réseau de traduction
vertalersnieuws en 2009, seulement 13 % des traducteurs utilisent des logiciels
dédiés à la gestion terminologique, tandis que la majorité font leur propres listes de
termes dans Excel ou Word. Les traducteurs et les traductrices préfèrent limiter au
maximum le nombre de programmes informatiques qu’ils utilisent.
Il est à noter qu’avec le développement des outils en ligne et des bases de données
terminologiques, l’utilisation des programmes CAT est inscrite aujourd’hui dans le
curriculum universitaire. Par contre, les logiciels spécialisés ne reflètent pas la
complexité des relations dans le système terminologique, tels que la synonymie/
antonymie ou l’hyponymie/hyperonymie, ce qui est plus confortable de gérer dans
un document créé par le traducteur au format Word ou Excel.
Dans ce contexte, une recherche terminologique dans le domaine spécialisé
pourrait faciliter ce processus de traduction proposant de tels outils qu’un glossaire
multilingue au format Word ou Excel ainsi qu’une base de termes au format tbx ou
tmx, comme c’est le cas dans le présent mémoire.
6.2. Moyens de traduire les termes français vers le russe.
Un terme a une structure complexe. Sa traduction implique donc tout un éventail
de transformations. Les procédés de transformation qui seront décrits sont très
rares à être utilisés seuls. Dans la plupart des cas, une traduction comprend une
combinaison des procédés dont un est dominant. Dans le cas des vocabulaires
spécialisés, il est possible de ne pas avoir d’équivalent du terme dans une autre
langue, ce qui engendre alors un objectif de traduire un terme sans équivalent dans
la langue cible.108
Comme il a été déjà mentionné, la plupart des termes dans la terminologie russe et
française sont des calques et des emprunts à l’anglais. Dans le cadre du présent
mémoire, il serait pertinent d’examiner la traduction des termes anglais vers le
russe et le français ainsi que la traduction des termes du français vers le russe et
108 Эрдибаева Д. Э. Приемы и способы перевода терминов в области оптических приборов (на материале
немецкого и русского языков) // Молодой ученый. Казань, Молодой ученый. 2016. С. 1195-1199.
63
vice-versa. Par contre, comme il est prioritaire dans la présente recherche
d’analyser les terminologies russe et française, certains procédés et
recommandations seront fournis pour les traductrices et traducteurs dont seuls le
français et le russe sont les langues de travail.
6.2.1. Certains procédés liés à la traduction des termes monolexicaux.
Les termes monolexicaux sont minoritaires dans le système terminologique étudié
et sont majoritairement présents dans les catégories « Étude des substances
psychotropes » et « Organisations internationales et gouvernementales ».
Les chercheurs français et étrangers, entre autres, Olga Sergueevna Akhmanova,
distinguent les modalités suivantes de traduire les termes d’une langue vers l’autre.
1. Le procédé essentiel en traduction est l’équivalent lexical qui est possible au
cas où il y a un terme dans la langue cible équivalent à celui de la langue source,
par exemple diluant – разбавитель.
2. La translittération est la transmission du mot de la langue source avec les
lettres de la langue cible. À titre d’exemple, le terme russe ЛСД emprunté à
l’allemand est translitéré ansi que le terme kompot emprunté à la langue russe dans
la langue française. L’inconvénient considérable de ce moyen est l’impossibilité de
rendre claire la sémantique du mot dans la langue cible.
3. La transcription est la transmission d’une lexie de la langue source moyennant
les phonèmes de la langue cible. Dans ce procédé, il est important de prendre en
considération les particularités phonétiques des langues. Par exemple, le mot russe
крэк emprunté à l'anglais prend en considération la phonétique et non la forme
écrite du mot. Chaque paire de langues a besoin de règles qui se basent sur les
particularités phonétiques.
4. Les calques sont une traduction à la lettre où chaque partie du mot (dans notre
cas, chaque morphème) est traduit à part, par exemple overdose - surdose –
передозировка, psychostimulant – психостимулятор. Ce procédé est utilisé
lorsqu’une unité lexicale équivalente n’existe pas dans la langue cible, mais une
traduction à la lettre est compréhensible pour les natifs.
64
5. La traduction descriptive est une explication du sens du terme inconnu de la
langue source. 109 À titre d’exemple, le terme postcure se traduit en russe comme
врачебное наблюдение после лечения ou последующее восстановление
трудоспособности.
6. La concrétisation est un procédé qui consiste à traduire le terme ayant une large
sémantique dans la langue source par un terme plus concret dans la langue cible.
L’exemple le plus éloquent serait le mot drogue qui se traduit comme наркотики.
7. Le procédé contraire est la généralisation ; un terme concret est alors traduit par
un terme plus abstrait. Par exemple, le terme russe токсикоман est également
traduit par toxicomane vers le français, mais le mot russe a une sémantique plus
concrète ( usager des substances toxiques qui ne font pas parti des Tableaux I et II)
alors que le terme français veut dire tout simplement usager de substances
toxiques.
Il existe aussi la traduction par antonymie et la traduction par transformation
phraséologique, qui ne sont pas très présentes dans la terminologie examinée.
6.2.2. Moyens de traduire les termes polylexicaux.
Lorsqu’il s’agit d’une unité terminologique qui comprend plusieurs éléments, les
étapes suivantes sont nécessaires pour assurer une traduction équivalente et
correspondante, selon la linguiste russe Irina Valérievna Gradina 110:
1. Identifier le noyau conceptuel (l’élément essentiel du groupe terminologique)
2. Traduire un noyau terminologique comme le premier élément significatif du
groupe.
3. Traduire le noyau conceptuel avec le premier élément précisant le sens.
4. Préciser la traduction du noyau conceptuel et la corriger si nécessaire.
109 Ахманова О.С. Словарь лингвистических терминов. М, Изд-во Советская энциклопедия, 2010. с.
448-450.
110 Гредина И.В. Перевод в научно-технической деятельности: учебное пособие. Томск, Изд-во Томского
политехнического университета, 2010. с.9.
65
5. Traduire les autres éléments précisant la sémantique du terme en fonction de la
structure terminologique de la langue cible.
Cette stratégie fonctionne bien surtout avec la traduction des termes anglais vers le
russe et vers le français, car la structure des termes anglais pose problème à cause
de la structure des termes qui se composent des noms sans prépositions. Dans la
langue française, comme on peut voir les statistiques des termes composés ciaprès, ce problème n’est pas très aigu.
Selon la recherche effectuée dans le système terminologique russe et française, les
termes polylexicaux français ayant une structure nom + de + nom sont le plus
souvent traduits vers le russe comme nom au cas nominatif + nom au cas génitif
(61 %) Ils peuvent être également traduits par un seul mot, comme gel de silice –
силикагель (12%) ou avec un adjectif, comme paille de pavot – маковая солома
(24%) et une ou deux termes traduits avec d’autres cas en russe (matériel de
détection – оборудование для обнаружения наркотиков). Quant aux termes avec
la structure adjectif + nom ou nom + adjetif, ils sont le plus souvent traduits vers le
russe par la même structure (73%), comme substances psychoactives
( п с и х о а к т и в н ы е в е щ е с т в а ) o u S é d a t i f s H y p n o t i q u e s
(Седативные Снотворные), le reste étant traduits avec des structure différentes
(un seul mot ou structure avec des cas, comme voile noir – потемнение в глазах).
6.3. Quelques remarques sur la traduction des termes de base appartenant au
système terminologique « La lutte contre la drogue » dans la langue française
et la langue russe.
Dans le cadre de l’harmonisation terminologique dans le domaine de la lutte contre
les stupéfiants, certaines ressources sont disponibles pour les traductrices et
traducteurs. Il s’agit tout d’abord des recommandations terminologiqes de
l’Organisation Mondiale de la Santé qui met en disposition des glossaires
terminologiques, y compris celui sur les stupéfiants, pour le moment disponible en
anglais, russe et espagnol.111
111 http://www.who.int/substance_abuse/terminology/who_ladt/ru/ (дата обращения 10.05.2017).
66
Les glossaires multilingues (surtout anglais-français) sont majoritairement créeés
par des terminologues canadiens. Ces répertoires contiennent également quelques
recommandations liées à la traduction.112 Dans le présent mémoire, certaines
remarques qui se basent sur les recommandations officielles et les recherches
lexicologiques et terminologques relatives à la terminologie examinée seront
présentées ci-dessous.
6.3.1. Le terme наркотик dans la langue russe et ses équivalents.
Le terme narcotique existe en français et signifie « Médicament qui provoque la
narcose » selon le Petit Robert 113; le synonyme de ce mot est somnifère. Lorsqu’il
s’agit des substances psychotropes, plusieurs variantes sont possbiles pour traduire
le mot наркотик.
1) Drogue, un terme à large sémantique et à caractère polysémique, est donc
souvent employé
dans l’expression drogue illicite qui vise à reistreindre et
concrétiser sa sémantique.
2) Stupéfiants, qui est souvent traduit par наркотические средства, signifie
« Substance toxique agissant sur le système nerveux, soit comme narcotique, soit
comme euphorisant et dont l'usage provoque une dépendance »114 ; les stupéfiants,
selon la convention de 1961, sont les substances mentionnées dans les Tableaux I
et II qui sont l’annexe de cette convention.
En analysant les conventions et les déclarations de l’ONU115, le nombre suivant
des termes drogue, drogues, stupéfiants et substances psychotropes a été repéré :
drogue – 224 emplois
112 Glossaire provisoire sur les drogues Établi par la Section de traduction française de l’Office des Nations Unies à
Vienne, Vienne, janvier 2009. 184 p.
113 Robert P., Rey-Debove J., Rey A. Le nouveau Petit Robert 2010. Dictionnaire alphabétique et analogique de la
langue française, Paris, Le Robert, 2010. version numérique.
114 Robert P., Rey-Debove J., Rey A. Le nouveau Petit Robert 2010.
115 de 1961, 1971, 1988 et les déclarations des pays asiatiques de 1998 ; le rapport de l’ONU 2011 et la résolutions
2016.
67
drogues – 408 emplois
stupéfiants – 406 emplois
substances psychotropes – 141 emplois
Le terme drogue au singulier est employé dans son sens généralisé dans les
expressions comme l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime,
consommation/ usage de drogue, le problème mondial de la drogue, la lutte contre
la drogue.
Le Tableau 1 si-dessous montre que le terme substances psychotropes est traduit
par психотропные вещества. Per contre, les termes drogues et stupéfiants ainsi
que les termes наркотические средства et наркотики sont synonymiques.
Международный контроль над наркотическими средствами
Contrôle international des drogues
Война с наркотиками
La guerre aux drogues
Документ, предоставляющий лицам, ответственным за Document d’orientation destiné aux responsables
разработку политики, информацию для разработки politiques pour l’élaboration de politiques cohérentes en
согласованной политики в сфере оборота легальных и matière de drogues licites et illicites
нелегальных наркотических средств
Конвенции о международном контроле над наркотиками
Les Conventions internationales relatives au contrôle des
drogues
Единая конвенция о наркотических средствах 1961 года с Convention unique sur les stupéfiants de 1961 telle que
поправками, внесенными в нее в соответствии с Протоколом modifiée par le Protocole de 1972
1972 года
Конвенция о психотропных веществах 1971 года
Convention de 1971 sur les substances psychotropes
Конвенция Организации Объединенных Наций о борьбе Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de
против незаконного оборота наркотических средств и stupéfiants et de substances psychotropes de 1988
психотропных веществ 1988 года
Список прекурсоров и химиче ских веще ств, часто Liste des précurseurs et des substances chimiques
используемых при незаконном изготовлении наркотических fréquemment utilisés dans la fabrication illicite de
средств и психотропных веществ, находящихся под stupéfiants et de substances psychotropes placés sous
международным контролем
contrôle international
Tableau 1. Les noms des conventions et autres documents officiels sur les stupéfiants en français et en russe.
6.3.2. Le terme russe наркомания et ses équivalents en français.
En français, le terme narcomanie n’est pas présent dans le dictionnaire le Petit
Robert, dans le dictionnaire français éducatif la narcomanie est « une tendance
68
pathologique à abuser des somnifères » 116.
Le terme largement présent dans la terminologie française est la toxicomanie qui
est plus large que le terme russe токсикомания.
Selon Larousse c'est « l’habitude de consommer de façon régulière et importante
des substances susceptibles d'engendrer un état de dépendance psychique et/ou
physique »117 et selon le Petit Robert c’est un « état d'intoxication engendré par la
prise répétée de substances toxiques, créant un état de dépendance psychique et
physique à l'égard de ses effets »118 contre le terme russe qui signifie une
dépendance aux substances qui ne sont pas inclus dans les Tableaux I et II de la
Convention de 1961119. Le terme toxicomanie est donc plus généralisé que le terme
токсикомания en russe. Par contre, comme il comporte l’élément –manie qui le
lie aux troubles mentaux, il est recommandé par l’Organisation Mondiale de la
Santé d’utiliser le terme dépendance120. D’autres termes sont l’addiction qui est un
anglicisme et l’assuétude qui est marqué didactique.
6.4. Les particularités de la terminologie chimique dans la langue française et
la langue russe.
6.4.1. Le genre des sigles.
Pour comprendre le genre du sigle, il faut connaître celui de son dernier élément ou
élément de base. À titre d’exemple, la MDA est un mot féminin, car ce sigle
signifie méthylènedioxyamphétamine. Le genre des mots n’est pas toujours
évident, c’est pourquoi dans la présente recherche le genre des termes est
mentionné dans le glossaire.
116 http://dictionnaire.education/fr/narcomanie (дата обращения 05.05.2017).
117 Larousse. Dictionnaire en ligne http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/toxicomanie/78804?
q=toxicomanie#77866 (дата обращения 05.05.2017).
118 Le petit Robert 2010. Op. Cit.
119 Блейхер В.М, Крук И.В. Толковый словарь психиатрических терминов. Воронеж: МОДЭК , 1995. URL:
http://www.ktoeslineya.ru/biblioteka/giperchild/slovar_psih_terminov.pdf (дата обращения 05.05.2017).
120« Lexique du Rapport du comité spécial du sénat (canadien) sur les drogues illicites» septembre 2002. URL :
https://sencanada.ca/content/sen/committee/371/ille/rep/summary-f.htm (дата обращения 06.05.2017).
69
6.4.2. Le E à la fin des mots dans les formules chimiques.
Les termes chimiques qui se terminent en –yle perdent leur E à la fin s’ils sont
placés au milieu de la formule. À titre d’exemple, les termes méthyle, éthyle,
allyle, propényle ont un E à la fin, mais une formule composée serait, par
exemple allyl-3 méthyl-1 phényl-4 proponoxy-4 pipérédine. Par contre, à la fin
de la formule ces éléments ne perdent pas leur E final nitrite d’éthylechlorure
d’amyle, permaléate de butyle 121.
6.4.3. Les chiffres dans les formules composées.
En russe et en anglais, les chiffres sont placés devant le radical auquel ils se
rapportent, en français, ils sont placés après le radical. Par exemple, le terme
français diphényl-4,4 pipéridine-6 hexanone-3 sera traduit vers le russe comme
4,4-дифенил-6-пиперидин-3-гептанон.
Quand il s’agit des noms ou formules chimiques de substances inscrites aux
Tableaux des Conventions de 1961, 1971 ou 1988, il est désirable de donner la
préférence à la version qui a été retenue dans lesdits Tableaux.
L’absence de qualification nécessaire ou, au moins, des connaissances de base
dans le domaine spécialisé chez le traducteur peut considérablement compliquer
la tâche et même mener à des erreurs dans la traduction. Dans ce contexte, les
répertoires terminologiques et les recommandations jouent un rôle important.
121 Glossaire provisoire sur les drogues établi par la Section de traduction française de l’Office des Nations Unies à
Vienne, Vienne, janvier 2009. P.182.
70
Conclusion
Dans le présent mémoire, le système terminologique «La lutte contre la
drogue», notamment sa structure, les liens logiques entre les termes ainsi que leurs
particularités structurelles et sémantiques ont été analysés.
Les enjeux de la recherche ont été atteints avec les résultats suivants.
1) L’analyse des conditions historiques de la formation du système terminologique
a permis de distinguer la période de la formation d’un petit nombre des termes de
base jusqu’au XIXe siècle, la période du début de la collaboration (La commission
sur l’opium, la Société des Nations) et la période de la formation du système
terminologique (La deuxième moitié du XXe siècle, depuis 1961). Le système est
aujourd’hui dans sa période de stabilisation.
2) Le concept du néonyme, ou du terme néologique a été délimité. Les modalités
de la création des néonymes sont entre autres, la dérivation, l’abréviation, la
«siglaison». Les moyens pricipaux de l’enrichissement du vocabulaire spécialisé
sont les calques et les emprunts à l’anglais.
3) L’analyse structurelle du système terminologique a résulté à examiner la
structure du système qui se base sur la Classification Décimale Universelle et
comprend plusieurs catégories thématiques dans deux classes, sciences sociales et
sciences médicales. Le schéma notionnel a été conçu.
D’après l’analyse de la structure formelle des termes, il a été conclu que la plupart
des termes dans le système terminologique sont des termes composés. Outre les
termes chimiques composés, les structures le plus fréquentes dans la terminologie
française sont nom+de+nom et nom+adjectif, celles de la terminologie russe étant
nom au cas nominatif + nom au cas Génitif et adjectif+nom. Lors de l’analyse
semantique, il en a été conlu que le système terminologique étudié comprend des
relations sémantiques variées, telles que la synonymie, l’antonymie et la polysémie
des termes.
4) Les moyens et les procédés permettant de traduire les termes du système
terminologiques ont été examinés, comme, entre autres, la translittération, les
calques, la généralisation. Certaines remarques sur la traduction des termes ont été
71
présentées en se basant sur les recommandations terminologiques, y compris de
l’Organisation Mondiale de la Santé et les glossaires officiels.
En plus, le glossaire bilingue français - russe et la banque de termes au format tbx
ont été créés.
La banque de termes est accessible sur https://cloud.mail.ru/public/3nJ9/
k8k3QCKFB
Il est envisagé de continuer les recherches dans les directions suivantes:
l’harmonisation de la terminologie médicale, les catégories thématiques du
système terminologique «La lutte contre la drogue», les emprunts dans la
terminologie moderne et les banques de données terminologiques.
72
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ISO_1087-1_2000_PDF_version_%28en_fr%29_CPDF.pdf (дата
обращения 16.04.2017).
11.ISO 704/ 2000 URL : http://semanticweb.kaist.ac.kr/org/tc37/pdocument/
standards/ISO%20704.pdf (дата обращения 10.05.2017).
12. Larousse. Dictionnaire en ligne
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/toxicomanie/78804?
q=toxicomanie#77866 (дата обращения 05.05.2017).
13.« Lexique du Rapport du comité spécial du sénat (canadien) sur les drogues
illicites» septembre 2002. URL:
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Robert, 2010. (version numérique).
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1. De coercition à la cohésion
https://www.unodc.org/docs/treatment/Coercion/Coersion_FRENCH.pdf
(дата обращения 13.04.2017).
2. Déclaration sur les principes fondamentaux de la réduction
de la demande de drogues http://www.un.org/french/ga/20special/
demand.htm (дата обращения 13.04.2017).
3. Déclaration politique et plan d’action sur la coopération internationale en
vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial
de la drogue
https://www.unodc.org/documents/commissions/CND/CND_Sessions/
CND_52/Political-Declaration2009_V0984964_F.pdf (дата обращения
13.04.2017).
4. Convention Internationale de l’opium
https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19120004/index.html
(дата обращения 11.04.2017).
5. Guide d’application des programmes d’acquisition de compétences
familiales pour la prévention de l’usage de drogue
https://www.unodc.org/documents/prevention/family-guidelines-F.pdf (дата
обращения 14.04.2017).
6. Convention internaionale de l’opium adoptée par la deuxième conférence de
l’opium et protocol y relatif., Société des Nations, Genève, le 19 fevrier
1925. URL: http://www.worldlii.org/int/other/LNTSer/1928/231.pdf (дата
обращения 11.04.2017).
7. Convention unique sur les stupéfiants
h t t p s : / / w w w. u n o d c . o r g / d o c u m e n t s / c o m m i s s i o n s / C N D /
I n t _ D r u g _ C o n t r o l _ C o n v e n t i o n s / E b o o k /
79
The_International_Drug_Control_Conventions_F.pdf (дата обращения
13.04.2017).
8. Convention unique sur les stupéfiants de 1961 URL:
https://www.incb.org/documents/Narcotic-Drugs/1961-Convention/
convention_1961_fr.pdf (дата обращения 20.04.2017).
9. Convention pour limiter la fabrication et réglementer la distribution des
stupéfiants
https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19310036/index.html
(дата обращения 11.04.2017).
10.Convention pour la répression du trafic illicite des drogues nuisibles https://
www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19360036/index.html (дата
обращения 11.04.2017).
11.Programme commun de traitement et de prise en charge des toxicomanes
h t t p s : / / w w w. u n o d c . o r g / d o c s / t r e a t m e n t /
unodc_who_programme_brochure_french.pdf (дата обращения
13.04.2017).
12.Protocole visant à limiter et à réglementer la culture du pavot, ainsi que la
production, le commerce international, le commerce de gros et l'emploi de
l'opium
https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19530101/index.html
(дата обращения 11.04.2017).
80
Annexe
Международные и
правительственные организации
Organisations internationales et
gouvernementales
Agence mondiale antidopage (AMA)
Всемирное агентство по борьбе с
допингом (WADA)
Assemblée générale des Nations Unies
Генеральная Ассамблея Организации
Объединенных Наций
Centre européen de prévention et de
contrôle des maladies
Европейский центр профилактики и
контроля заболеваний
Comité de Vienne des ONG sur les
stupéfiants
Венский комитет НПО по
наркотическим средствам
Commission des stupéfiants
Комиссия по наркотическим
(Commission on Narcotic Drugs, CND) средствам (КНС)
Commission mondiale pour la politique Глобальная Комиссия по вопросам
des drogues
наркополитики
Conseil économique et social des
Nations Unies (CoDesc)
Экономический и Социальный Совет
Организации Объединенных Наций
ЭКОСОС
Observatoire européen des drogues et
des toxicomanies (OEDT)
Европейский центр мониторинга
наркотиков и наркомании (ЕМЦНН)
Organe international de contrôle des
stupéfiants (International Narcotics
Control Board, INCB)
Международный комитет по
контролю над наркотиками (МККН)
Organisation mondiale des douanes
(OMD)
Всемирная таможенная
организация (ВТО, ВТАМО)
Programme commun coparrainé des
Nations Unies sur le VIH et le sida
(ONUSIDA)
Объединённая программа
Организации Объединённых Наций
по ВИЧ/СПИД ЮНЭЙДС
Projet européen d’enquêtes scolaires
sur l’alcool et autres drogues (ESPAD)
Европейский проект школьных
исследований по алкоголю и
наркотикам (ЭСПАД)
Réseau européen sur les drogues et les
toxicomanes
Европейская информационная сеть о
наркотиках и наркозависимостях
SOS Drugs International
SOS Drugs International
Etude des plantes narcotiques
Изучение наркотических растений
81
cannabis
каннабис, марихуана
capsule de pavot
семенная коробочка опийного мака
coca f
кокаиновый куст, кока
cocaïer
кокаиновый куст
feuille de coca
лист кока
feuille de bétel
листья бетеля
lotus bleu (Nymphaea caerulea)
голубой лотос, кувшинка голубая
opiacés
опиаты
paille de pavot
маковая солома
pavot à opium
опийный мак
résine
смола
sauge des devins ou salvia divinorum
шалфей предсказателей, шалфей
наркотический
sommités florifères ou fructifères de la
plante de cannabis
верхушки растения каннабис с
цветками или плодами
Etude des substances psychotropes
Изучение психотропных средств
Acide iboténique m Muscimol m
алкалоиды мухомора
agent anticholinergique
Холинолитики
alcaloïde de l’ergot (de seigle)
алкалоид спорыньи
Alcool m
Алкоголь
Amine Sympathomimétiques
адреномиметические амины
Aminokétones
Кетоны
Amisulpride m?
Амисульприд
Amphétamines f pl
Амфетамины
AMTf
AMT
Analgésiques Narcotiques(opioïdes)
Опиоиды
Antidépresseurs non-sédatifs
Антидепрессанты без седативного
эффекта
Atropine f
Атропин
Barbituriques m
Барбитураты
82
Bétel m
Бетель
Bupropion m
Бупропион
Caféine f
Кофеин
Cathinone f
Катинон
CBD
Каннабидиол (КБД)
Chlorofocrme m
Хлороформ
Chlorpromazine f
хлорпромазин
chlorure d’acétyle
ацетилхлорид
Clozapine f
Клозапин
Cocaïne f
Кокаин
Codéïne f
Кодеин
Dépresseurs m pl
Депрессанты
Diéthylpropion m
Амфепрамон
Diménhydrinate m
Дименгидринат
Diphénhydramine f
Дифенгидрамин
Dissociatifs
Диссоциативы
Dissociatifs ayant un pouvoir
dépresseur
Диссоциативы с успокаивающим
эффектом
DMT f
DMT
DOM f
ДОБ
drogue toxicomanogène
наркотик, обладающий аддитивным
потенциалом
DXM m
DXM
Éphédrine f
Эфедрин
Éther m
Эфир
Fentanyl f
Фентанил
Fluoxétine f
Флуоксетин
fluphénazine f
Флуфеназин
Fluvoxamine f
Флувоксамин
GHB m
GHB
83
Hallucinogènes m pl
Галлюциногены
halopéridol m
галоперидол
Héroïne f
Героин
Hydrate de chloral m
Хлоралгидрат
Hydrocodone m
Гидрокодон, дигидроксикодеинон
Ibogaïne f
Ибогаин
IMAOs m pl
ИМАО
Kétamine f
Кетамин
Khat m
Кат
Les antipsychotiques atypiques
Атипичные нейролептики
Les antipsychotiques typiques
Типичные нейролептики
Lorazépam m
Лоразепам
LSD m
ЛСД
MDA f
MDA
MDEA f
MDEA
MDMA f
MDMA
Mescaline f
Мескалин
Méthadone f
Метадон
Méthaqualone m
Метаквалон
Méthylphénidate m
Метилфенидат
Méthylxanthines f
Метилксантины
Morphine f
Морфин
Muscarine f
Мускарин
Nicotine
Никотин
nitrite d’amyle
амилнитрит
Olanzapine f
Оланзапин
Opium m
Опиум
Oxycodone m
Оксикодон
Paroxétine f
пароксетин
84
PCP f
PCP
Perphénazine f
Перфеназин (Этаперазин)
pimozide m
Пимозид
Protoxyde d'azote m
Закись азота
Pseudoéphédrine f
Псевдоэфедрин
Psilocybine f
Псилоцибин
Psychédéliques ayant un pouvoir
stimulant
Психоделики со стимулирующим
эффектом
Quétiapine f
Кветиапин
Rispéridone f
Рисперидон
Salvinorine f
Сальвия
Scopolamine f
Скополамин
Sédatifs Hypnotiques
Седативные Снотворные
Sertraline f
Сертралин
Stimulants
Stimulants Psychomoteurs-
стимуляторы
Психомоторные стимуляторы
TCAs
ТЦА
TeCAs (antidépresseurs
tétracycliques)
ТеЦА
tétrachlorure d’acétylène
тэтрахлорэтан
Témazépam m
Темазепам
THC m
ТГК
Théobromine f
Теобромин
Thioridazine f
Тиоридазин
Tilétamine f
Тилетамин
Trazodone f
Тразодон
Ziprasidone f
Зипрасидон
Usage des stupéfiants
absober per os; par voie orale
Употребление наркотических
средств
принимать перорально
85
~par voie intramusculaire
~par voie intra-veineuse (injection
IV)
внутримышечно
внутривенно
~par voie nasale
интраназально
~par voie parentérale
парентерально
~par voie respiratoire
через дыхательные пути
aiguille
игла
dosage
дозировка
dose de départ
начальная доза
effet secondaire
побочный эффект
emploi des stupéfiants
использование наркотических
средств
endurcis problématiques
проблемные потребители наркотиков
injection intramusculaire
внутримышечная инъекция
Injection sous-cutanée
подкожная инъекция
l'usage de drogues à des
fins récréatives
употребление наркотиков в
рекреационных целях
mastication de la feuille de coca
жевание листьев кока
mésusage
злоупотребление
opiomane
опийный наркоман
pulvérisation aérienne
распыление
raffinage
очистка, обработка
séance collective au LSD
групповое употребление LSD
seringue
шприц
seringue hypodermique
шприц для подкожных инъекций
Toxicomane, dépendant à la drogue
наркоман
usage de l’opium à des fins quasi
médicales
квазимедицинское употребление
опия
usage du cannabis, de la résine de
cannabis,
d’extraits et teintures de
cannabis
употребление каннабиса, смолы
каннабиса, экстрактов и настоек
каннабиса
86
usage modéré
умеренное употребление
usage personnel
личное пользование
usager de drogues recensé
зарегистрированное
лицо, употребляющее наркотики,
usager injecteur
ЛНИ. человек, употребляющих
наркотики путем инъекций
usager occasionnel
лица, употребляющие наркотики
время от времени.
Fabrication des stupéfiants
Изготовление наркотических
средств
culture en pleine terre
выращивание в открытом грунте
culture hors sol
беспочвенная культивация
décoction
приготовление отвара
dessiccateur
прибор для высушивания
farine de coca
кокаиновая мука
gel de silice
силикагель (осушитель)
pâte de cocaïne
кокаиновая паста
préparation magistrale
лекарство, приготовленное по
специальной рецептуре, выписанной
врачом для конкретного больного
préparation des stupéfiants
приготовление наркотических
средств
production des stupéfiants
производство наркотических средств
solution basique
основный раствор
sousproduit
побочный продукт
substance mère
исходное вещество
opiomane
опийный наркоман
Trafic des stupéfiants
Оборот наркотических средств
cartel de la drogue
наркокартель
consommateur primaire
потребитель в
качестве основного наркотика
dealer
дилер
87
double paroi
двойная стенка
exportation des stupéfiants
вывоз наркотических средств
extraction des stupéfiants
извлечение наркотических средств
importation des stupéfiants
ввоз наркотических средств
mise en vente des stupéfiants
предложение с коммерческими
целями
pharmacien d’officine
розничный продавец
фармацевтических средств
point de transbordement
перевалочный пункт
trafic de drogue
незаконный оборот наркотиков
trafic de fourmi
мелкая контрабанда
trafic illicite de stupéfiants et de
substances psychotropes
незаконный оборот наркотических
средств и психотропных веществ
triades [Note : organisations
триады
mafieuses chinoises impliquées dans le
trafic de drogues]
zone d’étape ; lieu de transit
промежуточный район/ транзитный
пункт
zone franche
зона свободной торговли
usager-revendeur
наркоман-дилер
Conséquences de l’usage des drogues Последствия употребления
наркотиков
accoutumance
привыкание
barbiturisme
отравление барбитуратами
conduites addictives
зависимость
consommation de drogue , usage de
drogue
употребление наркотиков
décés par surdose
передозировка со смертельным
исходом
dipsomanie
хронический алкоголизм
88
état de manque
состояние недостаточности,
абстинентный синдром
forte douleur
острая боль
maladie affective bipolaire, trouble
bipolaire
биполярное аффективное
расстройство
perturbation psychique
психическое расстройство
polytoxicomanie
полинаркомания
sevrage
лишение наркомана наркотика, ломка
surdose
передозировка
syndrome d’abstinence
абстинентный синдром
syndrome de sevrage
синдром отмены
synergie additive
аддитивный эффект лекарственных
веществ
tabagisme, nicotinisme
табачная зависимость
taux de rechute
коэффициент рецидивов
tolérance croisée
перекрёстная толерантность
toxicomanie
наркотическая зависимость
toxicomanie lourde
тяжелая форма наркотической
зависимости
transmission du VIH/sida
передача/заражение ВИЧ /СПИДа
(ом)
trouble affectif
аффективное расстройство
voile noir
потемнение в глазах
Lutte et contrôle du trafic des
stupéfiants
Борьба с наркотиками и контроль
над оборотом наркотиков
brigade des stupéfiants
бригада по борьбе с наркотиками
confiscation
конфискация
contingent d’importation
импортная квота
dépénalisation
декриминализация
échantillon de référence
контрольная проба
échantillon de sérum
проба сыворотки крови
89
échantillon d'urine
проба мочи
État du pavillon
государство флага
évaluation rapide de situation (ERS)
экспресс-оценка ситуации
évaluation toxicologique
токсикологическая оценка
gel
замораживание
homologation des médicaments
регистрация лекарств
indice de l’abus
индекс злоупотребления
наркотиками
LBC, lutte contre le blanchiment des борьба с отмыванием денег
capitaux
limite de réglage
пределы регулировки (ограничения)
matériel de détection
оборудование для обнаружения
narcoanalyse
наркоанализ
narcologie
наркология
organisme d’accréditation
орган аккредитации
politique des stupéfiants
наркополитика
prévention ciblée
показанная профилактика
prévention sélective
селективная профилактика
prévention universelle
универсальная профилактика
programme de traçage
программа отслеживания
promt dépistage
Раннее выявление
reconnaissance aérienne
аэрогеосъёмка
saisie
наложение ареста
système de radiogoniométrie
система радиоперехвата
techniques d’infiltration
скрытые методы расследования
Traitement des dépendants
Лечение наркозависимости
abstinent
трезвенник, сторонник трезвого
образа жизни
alcoologie
изучение алкоголизма
carnets à souches
книжки с корешками для
выписывания рецептов
90
centre antipoison
токсикологический центр
dose dégressive
убывающие дозы
échange de seringues
программа обмена шприцов
médicament inoffensif
безопасное лекарственное средство
postcure
постреабилитационные услуги
prestations de santé
медико-профилактическая помощь
programmes de prescription
médicalisée/médicale d’héroiîne
героиновая поддерживающая
терапия
réinsertion
реинтеграция
réintégration sociale
возвращение в общество
substance de remplacement
заменитель
traitement
лечение
traitement de substitution
заместительная терапия
91
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